« C’est pas moi qui conduisais », jure Djamel, le prévenu, qui s’estime victime d’une injustice. Il était poursuivi, ce mercredi 26 novembre, dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate pour violation de son contrôle judiciaire, conduite sans permis, conduite en état d’ivresse et refus de se prêter aux tests imposés par la police. En clair, quand il a été interpellé à Nîmes, Djamel avait trop bu et n'avait pas son permis. Énervé par l’interpellation, il refuse tout échange avec les forces de l’ordre. Selon le rapport des enquêteurs : « Il sent l’alcool et présente tous les signes extérieurs d’ivresse », lit Zinev Boukir, la procureure de la République.
Une fois au commissariat, les refus du prévenu s’enchaînent. Il ne veut pas s’exprimer, ni se prêter aux tests d’alcoolémie ou à la prise d’empreintes. Il ne veut pas non plus sortir de sa cellule pour la lecture de ses droits. La principale raison de son énervement ? « On était trois dans le véhicule, pourquoi il n’y a que moi qui ai été interpellé ? », lance-t-il. Vingt-et-une mentions figurent sur le casier judiciaire de Djamel, régulièrement entendu pour des délits routiers. Soutenant qu’il aurait été très difficile pour les policiers de la brigade municipale de reconnaître le prévenu comme étant le conducteur, maître Annélie Deschamps a plaidé la relaxe pour son client. « Le procès-verbal de la police municipale est plus que sommaire », ajoute-t-elle.
Relaxé pour les faits de violation du contrôle judiciaire (cette mesure concernant l’interdiction de paraître dans la commune d’Alès et non dans l’intégralité du Gard), il a été condamné pour le surplus. Il a alors écopé de 14 mois d’emprisonnement avec maintien en détention. Il a vu son permis être annulé et une interdiction de conduire pour une durée de 12 mois de tout véhicule ne disposant pas d’un dispositif anti-démarrage. « Le tribunal a estimé que le procès-verbal de la police était suffisamment circonstancié », conclut Édouard Le Jan, président de l’audience.