"Ce parc est bien plus qu'un aménagement paysager, il est un investissement pour aujourd'hui comme pour demain." Autour du maire saint-gillois ce mercredi, nombre de ses administrés ont affronté le vent et le froid pour découvrir ce nouvel espace d'une surface de 13 000 m², voisin du parking Charles-de-Gaulle et du canal de la Garonette. Un projet porté par la Ville de Saint-Gilles, engagé dès la précédente mandature avec les premières acquisitions foncières pour un montant total de 300 000 €.
Les travaux d'aménagement ont, quant à eux, démarré début 2025, leur coût est estimé à 700 000 €. Une opération soutenue par l'État à hauteur de 450 000 € et de la Région Occitanie pour 60 000 €. "C'est un nouveau chapitre qui s'ouvre pour notre cité, avec la volonté de donner de la respiration à notre cœur de ville qui, par son histoire et ses origines moyenâgeuses, est dense et parfois encore un peu trop minéral", concède Eddy Valadier.
Autrefois dissimulé derrière un haut mur, le site se révèle aujourd'hui transformé en un poumon vert, un lieu à la fois ludique, pédagogique, intergénérationnel, tourné vers la préservation de l'environnement. Certes certaines parcelles sont encore terreuses, mais d'ici le printemps, la nature aura recommencé à reprendre ses droits. Déjà, plusieurs variétés d'arbres fruitiers - cerisiers, néfliers du Japon, pommiers, figuiers, grenadiers etc - composent le verger.
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Une micro-forêt est sortie de terre avec l'aide des élèves des écoles Frédéric-Mistral, Jean-Jaurès, Le Ventoulet et Les Calades, ainsi que des enfants du centre de loisirs de Saint-Gilles accompagnés par les 4ᵉ Segpa - section d'enseignement général et professionnel adapté - espace rural et environnement du collège Jean-Vilar. Viennent s'ajouter les aires de jeux, un parcours sportif - neuf agrés - des espaces de détente, un point d'observation, ainsi qu'une mare écologique.
Autant d'éléments pensés pour diversifier les usages et inviter chacun à s'approprier ce parc, l'histoire de ce territoire à travers sa faune et sa flore. "Ici nous sommes dans une logique de soutien au titre de la politique de la Ville, a indiqué le préfet du Gard, Jérôme Bonet, dans un lieu qui répond aux exigences indispensables du réchauffement climatique parce qu'il n'y a rien de mieux aujourd'hui que de la végétation pour faire baisser la température."
Ce parc est baptisé André-Lamy. Un hommage rendu au conseiller municipal âgé de 87 ans et président de l'association Saint-Gilles Ville Fleurie. "André Lamy a su mobiliser les habitants, transmettre sa passion pour la nature et contribuer à embellir Saint-Gilles au fil des saisons", a souligné le maire. Et le même de poursuivre : "Ton action bénévole depuis plus de 30 ans, patiente et généreuse, a marqué notre ville. Cher André, si ce parc porte ton nom aujourd'hui, c'est parce qu'il raconte une histoire, celle d'un homme profondément attaché à sa ville, à la nature et au lien social." Ému et "relativement gêné" par cette attention, l'octogénaire a rappelé, toujours animé par cette envie de transmettre, qu'une stèle commémorative a été installée dans le parc et dévoilée le mardi 25 novembre en présence de familles de déportés et internés de Saint-Gilles, des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, du Souvenir Français et autres associations patriotiques.(*). Elle ouvre l'allée des Déportés (*).
Autre hommage, cette fois-ci aux donneurs d'organes et à leurs familles, à celles et ceux qui ont été sauvé(e)s, à celles et ceux qui attendent encore. Un arbre de vie, un ginkgo, a été planté par les élus saint-gillois et le préfet du Gard. Un geste fort impulsé par Delphine Perret, adjointe au maire. Saint-Gilles est ville ambassadrice du don d'organes depuis 2024.
*Les noms des déportés et internés de Saint-Gilles inscrits sur la stèle : François Angosto, Yves Artaud, Louis Blanc, José Cardonna, Maurice Gauthier, Franck Maurin, Jean Mogue, Marcel Salin, Raoul Sarnet, Élie Vallier-Aubert, Auguste Vedrenne, André Baumet-Mathieu, Maurice Gelas, Émile Peligrain.