SAZE Rénovée, l’école produit désormais sa propre électricité

Les travaux de rénovation énergétique et les centrales photovoltaïques de l'école de Saze ont été inaugurés ce mercredi
- Thierry AllardQuarante ans après sa construction, l’école primaire de Saze a subi d’importants travaux de rénovation et de production d’électricité photovoltaïque. Elle a été inaugurée ce mercredi en présence du préfet.
Un projet « qui incarne pleinement l’avenir que nous voulons pour notre commune : un avenir plus sobre, plus durable, plus intelligent », pose le maire de Saze, Yvan Bourelly. Car les travaux que l’école a subis n’avaient pas pour but « seulement le confort de nos enfants et de leurs enseignants », poursuit le maire, mais visaient aussi à « répondre à un enjeu majeur de notre époque, la transition énergétique. »
Car les temps sont aux économies d’énergie, dans un contexte de contraction des finances publiques et de hausse des coûts de l’électricité, du gaz et du pétrole. Alors l’école a vu ses menuiseries remplacées pour mieux l’isoler, la pompe à chaleur eau/eau, devenue obsolète, a laissé la place à une pompe à chaleur air/air « plus adaptée à notre contexte local », précise le maire, l’éclairage a été passé en LED, une isolation thermique extérieure installée, et un pilotage des consommations d’énergie a été mis en place « pour anticiper les dérives et optimiser chaque kiloWattheure produit et consommé », affirme Yvan Bourelly.
Tout ça n’est qu’un premier aspect des travaux, car dans le même temps, l’école, qui compte 171 élèves de maternelle et d'élémentaire, a été équipée de deux unités de production photovoltaïque en autoconsommation patrimoniale. Ainsi, les 168 panneaux photovoltaïques « représentent 72 kiloWatt crêtes, qui couvrent quasiment 100 % des besoins énergétiques du groupe scolaire, et 40 % de ceux de la mairie, située à 400 mètres », avance Yvan Bourelly. Saze fait partie des deux premières communes du Gard à miser sur l’autoconsommation collective.
Et ça marche : après un an et demi, « en tenant compte des économies d’énergie pour l’année 2024, cela représente 23 765 euros, ce qui pour notre budget est important », souligne le maire, qui parle d’une « révolution silencieuse, mais ô combien significative. » Et, puisque l’école est le lieu de la pédagogie, « grâce aux certificats d’économie d’énergie, nous avons pu financer un programme éducatif dans les classes », rajoute l’édile.
Un projet largement subventionné
Le projet a coûté 648 000 euros TTC, une somme largement subventionnée. Ainsi, l’État, via la Dotation de soutien à l’investissement local et le fonds vert a mis 125 000 euros, le Conseil départemental, via ses contrats territoriaux, 118 000 euros, le Grand Avignon, par le biais de ses fonds de concours, 112 000 euros, la Région Occitanie 40 000 euros, laissant à charge de la commune 143 000 euros.
Le conseiller départemental Patrick Scorsone prendra l’exemple de ce projet pour souligner que le Département « revendique son soutien aux communes » même « sur des compétences non-départementales, mais indispensables pour améliorer la vie de nos enfants et des personnes qui travaillent à l’école », avant de saluer « l’engagement sincère » de Saze dans la transition énergétique.
Le vice-président du Grand Avignon Xavier Belleville rappellera que le projet avait été financé car il était « en ligne avec le projet de territoire » de l’Agglomération, qui s’inscrit « dans son pilier majeur, la transition énergétique. » La Région a quant à elle mis au pot pour soutenir la rénovation énergétique des bâtiments publics, « une priorité pour nous », rappellera la conseillère régionale Monique Novaretti, saluant l’autoconsommation collective : « une avancée majeure pour la transition énergétique de notre région. »
Quant au préfet Jérôme Bonet, après avoir rappelé que « nous sommes tous redevables de l’école », il saluera « la capacité à convaincre l’ensemble des financeurs » du maire, pour « un bon projet. » Car « les subventions de l’État, nous en attribuons une pour trois demandes, nous sommes obligés de faire des choix basés sur la qualité des projets », rappelle-t-il, avant de souligner que « la transition énergétique est dans les mains des collectivités territoriales, les mieux placées pour faire évoluer les choses, et vous en faites la démonstration. »