Publié il y a 1 an - Mise à jour le 05.05.2022 - abdel-samari - 3 min  - vu 2401 fois

UNION POPULAIRE La lettre à la Gauche de Carole Delga

Photo DR Objectif Gard

La présidente PS de la Région Occitanie, Carole Delga (Photo : Nicolas Dhombres)

Ce soir, le conseil national du Parti Socialiste se prononcera sur la stratégie et sur l’accord pour les élections législatives des 12 et 19 juin avec La France Insoumise. Carole Delga, présidente de la Région Occitanie fait connaître sa position.

"C’est un choix fondamental pour les valeurs socialistes et pour l’éthique en politique. Je voterai contre cette stratégie et cet accord. Exercer des responsabilités politiques, c’est d’abord avoir un projet pour le peuple, pour la Nation et pour l’avenir. « Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire. » écrivait Georges Clémenceau. En tant que femme de gauche, en tant qu’élue socialiste, JE SAIS CE QUE JE VEUX. Et j’ai une règle, je le dis, puis je le fais : je veux une société où le progrès soit partagé par tous, où chacun puisse emprunter l’escalier de la réussite, où les plus modestes ne portent plus sur leurs épaules le poids du déterminisme social, pour qui tout doit être fait pour que la promesse républicaine soit tenue à leur égard. Je veux une république accueillante, fraternelle, celle de la main tendue et non celle du bras qui frappe. Une république laïque où l’on est libre de croire ou de ne pas croire, où personne ne saurait être inquiété en raison de son appartenance religieuse. Une république qui défend Charlie Hebdo et qui lutte avec force contre toutes les discriminations. Je veux une France fière de ses valeurs, de son histoire, et de son rôle moteur en faveur de la construction européenne. Je veux un Pays qui sache concilier économie et écologie, qui favorise les transports collectifs et leur gratuité, qui développe les énergies renouvelables, le mix énergétique, l’habitat durable, qui s’engage pour la transition écologique. Je veux une économie avec une croissance utile et partagée. Je veux que nous puissions travailler avec les entreprises et ceux qui les font vivre, salariés et patrons, et que nous donnions une place privilégiée au dialogue social sans lequel il n’est de progrès. Je veux un hôpital public fort, des médecins installés partout dans les territoires, je veux des hommes et des femmes qui puissent partir à la retraite à 62 ans au plus tard, parce qu’usés par le travail. Je veux un Etat de droit respecté, plus de moyens pour nos forces de police et de gendarmerie pour assurer la sécurité de nos concitoyens.  

 

Je veux la souveraineté des peuples reconnue et le soutien sans faille aux Ukrainiens en résistance contre le régime dictatorial de Poutine. A bien des égards, l’accord proposé par la direction du Parti Socialiste ne correspond pas aux valeurs qui sont les miennes et à ma vision de notre société. Des rédactions habiles ne peuvent masquer nos divergences avec le programme de Jean-Luc Mélenchon, un programme auquel je n’adhère pas. Je suis actrice, à mon niveau, d’un changement profond et indispensable d’une société souvent injuste. Réparer les injustices ne peut se faire par la rupture, par la désobéissance, par l’affrontement ou encore par la violence des mots qui cautionnent implicitement la violence tout court. J’entends la volonté d’union de la gauche et je la partage, mais j’entends aussi le besoin absolu de sincérité, de clarté, de cohérence et d’honnêteté. Rétablir la confiance avec les Français est une urgence quand un tiers d’entre eux n’a pas choisi d’exprimer un vote au second tour. Je ne crois pas à la radicalité mais au contraire, au volontarisme et à l’accompagnement. J’entends certains dire déjà que, dans la campagne des législatives, ils défendront le programme de leur parti et « pas vraiment » celui de la nouvelle union populaire écologique et sociale ; puis ensuite élus, ils voteront comme bon leur semble. Je ne suis pas de ces gens-là, ni de ce monde ou ne pas dire la vérité à nos concitoyens tient lieu de méthode. Je suis pour l’union à gauche, mais pour une union claire, sincère, crédible et durable, pas pour une union de façade. Cette union, elle existe en Occitanie avec des politiques de gauche assumées et revendiquées. Ces jeux d’appareils, où l’on renie notre idéal et nos engagements pour quelques postes, ne correspondent pas à mon éthique ni à ma droiture. Je soutiendrai donc les candidats de gauche qui s’engageront avec clarté, en fidélité avec nos valeurs communes. Je participerai avec courage pour que renaisse, demain, une vraie force de gauche, généreuse, sérieuse, ambitieuse et tolérante, au service des Françaises et des Français. Libre et loyale, tel est mon chemin, en opposition avec la politique d’Emmanuel Macron et pour la refondation de la gauche."

Abdel Samari

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