C’est une époque lointaine, celle des lois Ferry de la fin du XIXe siècle rendant l’école publique gratuite, laïque et obligatoire. Celle de la construction de ce groupe scolaire, avec à l’époque et jusqu’aux années 1960 une partie pour les filles et une partie pour les garçons, « et un mur qui coupait la cour en deux », rappelle le maire d’Uzès Jean-Luc Chapon, mardi soir lors de l’inauguration des importants travaux de rénovation de l’établissement.

Il faudra attendre 1966 pour que le groupe scolaire prenne le nom du pédagogue Jean Macé. Depuis, cette école avait vu passer de nombreux Uzétiens et nécessitait un sérieux coup de neuf. Alors il y a une quinzaine d’années, la question s’est posée de la rénover entièrement ou de la déplacer dans des locaux neufs, mais hors du centre-ville. « À l’unanimité, il a été décidé de maintenir le groupe scolaire en centre-ville et d’effectuer les travaux nécessaires », rejouera le maire. Notamment car « nos tout-petits animent au quotidien la ville », rappelle l’adjointe déléguée aux Écoles, Marie-Françoise Valmalle.

Plus facile à dire qu’à faire : la mairie a donc mis sur pied un plan pluriannuel, qui a commencé en 2016 par la réfection de la cantine puis par celle de la toiture de l’aile des Carmélites en 2018, avant de rentrer dans le dur avec la rénovation intégrale du bâtiment sur près de 2 000 mètres carrés à partir de 2021. « L’objectif défini était, entre 2021 et 2025, de tout reprendre : les salles de classe, la salle informatique, la salle du périscolaire, la salle des maîtres, les couloirs, les coursives et les façades », retrace le maire.

L’occasion de remettre l’école aux normes de sécurité et d’accessibilité, de procéder à l’isolation thermique et phonique, de moderniser les équipements numériques et techniques, de remplacer les menuiseries, les chaudières et d’installer un éclairage adapté et économe en énergie. Malgré l’ampleur des travaux et les surcoûts occasionnés par la guerre en Ukraine en 2022, « les travaux ont pu s’achever un an avant la date prévue », rappelle Jean-Luc Chapon. « Une réussite collective », estime l’élu.

« Un travail colossal », souligne le directeur de l’école Emmanuel Gault, avant de saluer son équipe enseignante « qui a su s’adapter, et a sacrifié parfois du temps de vacances pour que les élèves arrivent dans les meilleures conditions. » Une école flambante donc, qui porte le nom de Jean Macé. Le pédagogue qui, à son époque, « portait l’ambition d’élever l’élève vers le fait d’être un citoyen libre, rappellera l’inspecteur de l’Éducation nationale de la circonscription, Jean-Louis Tourvieille. Cette ambition se traduit dans ces lieux. » « C’est l’emblème de ce qu’est la République, estimera pour sa part le secrétaire général de la préfecture, Yann Gerard. Ici, c’est le creuset des valeurs de la République, des valeurs fondamentales qui font notre société. »

Le représentant de l’État saluera ensuite des travaux « fruit de l’engagement des élus locaux pour donner à nos enfants les conditions matérielles de la réussite », et un projet « exemplaire » sur tous les plans, que l’État a subventionné à hauteur de 665 234 euros, et la Région pour 100 000 euros. La mairie a mis le reste des 4,3 millions d’euros engagés. Quant à l’école, même si elle est désormais inaugurée, elle subira encore des transformations dans les années à venir : un projet de désimperméabilisation de la cour est lancé, tout comme un autre de rénovation des sanitaires. De quoi faire dire à Marie-Françoise Valmalle : « À Jean-Macé, on n’a jamais fini. »