"Merci Gisèle, merci Gisèle", chantent les membres du collectif Les amazones d'Avignon à l'arrivée devant le Palais de justice de Gisèle Pélicot, victime des viols de Mazan. Nombreux sont les passants qui s'arrêtent pour tenter de comprendre le chahut qui se joue devant le tribunal. "Ça nous a intrigué de voir la foule", évoquent Myriam, une lycéenne de passage accompagnée de deux amies.
Aujourd'hui, s'ouvre le procès en appel des viols de Mazan. Une occasion pour les soutiens de Gisèle Pélicot de montrer leur dévouement pour la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, sur le parvis du Tribunal judiciaire. "On est là pour lui montrer notre soutien", explique Aurore, une banderole dans une main et un panneau dans l'autre. "On veut l'aider à renouveler sa force", ajoute-t-elle. Une manière de souligner le choix de Gisèle Pélicot d'affronter ce procès en appel, de nouveau ouvert au public. Pour elle : "Le viol est un meurtre psychique qui permet de tuer les femmes en vie" et malheureusement, "on ne peut pas être dé-violée".
Présente pour soutenir, mais aussi pour défendre les femmes et les filles victimes, Aurore souhaite voir une peine "encore plus exemplaire" être prononcée. On a besoin que la justice nous soutienne", ajoute-t-elle.
"On va se relayer pour être présentes"
"C'est important et évident de soutenir Madame Pélicot", lance Béatrice Bertrand, la présidente du Centre d'information des droits des femmes du Gard (CIDDF). Présente avant tout pour soutenir les femmes victimes de violences sexuelles et sexistes, les membres de ce centre cherchent à faire passer un message de prévention : "ça passe par l'éducation", explique la présidente. Plus qu'une affaire criminelle, le procès des viols de Mazan a permis de mettre la lumière sur les violences sexuelles et sexistes. Un focus qui a entraîné une augmentation de la fréquentation de ces centres, comme celui d'Avignon, qui enregistre 50 % de fréquentation supplémentaire. Ces violences sont alors plus régulièrement dénoncées et les victimes mieux accompagnées. "On va se relayer pour être présentes. Elle n'est pas seule", annonce la présidente du centre nîmois.
"Ça nous tient à cœur"
Les associations féministes ne sont pas les seules à s'être déplacées pour soutenir Gisèle Pélicot et le message qu'elle porte. Nombreux sont les lycéennes et lycéens venus tenter d'assister au procès. "Ça nous tient à cœur, dit Maëlys, une jeune femme de 16 ans. Touchés par l'histoire de Gisèle Pélicot, son groupe d'amis parle d'elle comme ayant "beaucoup de courage". "Nous, on la croit", lance Lou. Conscients des effets de ce genre de procès sur la société, ces jeunes ne veulent qu'une chose : que "la peine du violeur ne soit pas réduite. Il ne le mérite pas".
Le procès en appel va se tenir jusqu'à jeudi 9 octobre prochain et restera l'un des plus marquants des dernières années.