Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 12.06.2023 - Corentin Migoule - 3 min  - vu 753 fois

ALÈS Pétillant et teinté catalan, le programme de Cratère Surfaces dévoilé

Cratère Surfaces

Moneyforfree, un spectacle déroutant à découvrir dans le cadre du festival.

- Cristobal Sorribes/DR

Ce mercredi 7 juin, soit un mois tout pile avant le début des hostilités, le programme du 24e festival international Cratère Surfaces a été présenté par le directeur de la scène nationale Olivier Lataste à l'occasion d'une conférence de presse. 

Dix ans après la mise à l'heure britannique du festival Cratère Surfaces par son prédécesseur Denis Lafaurie, Olivier Lataste s'inscrit dans une forme de continuité en instaurant un focus catalan. "Chaque année on va faire un focus sur une région d’Europe ou un pays. Cette année on va au soutien des institutions catalanes", a annoncé le directeur du Cratère au cours d'une conférence de presse organisée ce mercredi 7 juin en guise de présentation du festival international hors les murs.

Cratère Surfaces
Moneyforfree, un spectacle déroutant à découvrir dans le cadre du festival. • Cristobal Sorribes/DR

Les 7 et 8 juillet prochains, pas moins de six spectacles catalans teinteront la capitale des Cévennes de chaudes colorations ibériques. Idiòfona, nouvelle création de Joan Català, fera sa première en France, précisément à l'entrée du jardin du Bosquet. The Frame de la Compagnie Eléctrico 28 impliquera bien malgré eux les passants de la rue Saint-Vincent, pour le plus grand plaisir des participants "cachés" quelques mètres plus bas et munis d'écouteurs leur permettant d'entendre les pitreries des comédiens. 

Proyecto X, "spectacle hyper-participatif d’une jeune chilienne" nommée Andrea Paz, qui commence par distribuer des petits cubes, lesquels finissent par grossir pour occuper toute la largeur de la chaussée, de la place de la Libération à la place des Martyrs, avec l'animation musicale d'une fanfare. Poi de la compagnie des Baléares "D’es Tro" que "tout le monde s'arrache" constitue , engageant notamment Guillem Vizcaíno, champion du monde de toupies.

Ceci 3.0 de la compagnie Fadunito est quant à lui présenté par Olivier Lataste comme "un spectacle qui parle du handicap" au cours duquel le créateur sera amené à piloter à distance un fauteuil roulant occupé par un spectateur. Enfin, le sixième et dernier représentant de la délégation catalane est aussi celui jugé "le plus touchy" par ses programmateurs. Il s'agit de l'irrévérencieux #Moneyforfree de John Fisherman qui n'est autre que "l’artiste de rue le plus subversif de Catalogne"

Un pique-nique géant sur le Louis-Blanc

"Une petite bombe qui remet en cause le capitalisme", s'aventure le directeur du Cratère en défenseur de cette intervention politico-poétique. Afin que la magie soit totale, le lieu ne sera révélé sur les réseaux sociaux qu'une heure avant le début du spectacle programmé les 7 et 8 juillet à 19h, pour une durée variable de 1h à 1h30 en fonction de la réceptivité du public... Prometteur ! À noter que les spectacles catalans seront traduits ou suffisamment visuels pour être compris de tous. 

Le reste de la programmation de Cratère Surfaces est tout aussi enthousiasmant et ne manque pas de références à ce focus catalan. Et ce dès l'ouverture prévue le jeudi 6 juillet, à 19h, sur le boulevard Louis-Blanc, avec un "Pa amb Tomaquet", pique-nique géant à la sauce catalane. Une collaboration avec des boulangers de ville d'Alès, "en difficulté cette année en raison de l'augmentation des coûts de l'énergie", a été imaginée afin que soient conçus quatre pains géants de 15 mètres de long ! 

Les boulangers d’Alès et les étaliers du Marché offrent le Pa amb tomàquet, aux Alésiens d’apporter charcuterie, tapas et autres agapes pour compléter. Un festin à engloutir au son de l’accordéon des Rustines de l’Ange et la fanfare Mouv’n Brass. Le 24e Cratère Surfaces fera aussi la part belle à la danse dans l’espace public, ce qui, "après des années de confinement, n’est pas un hasard" tant "les gens ont besoin de bouger" d'après Olivier Lataste.

"Tout le monde doit danser pour le final"

En matière de danse, Mirage, qui fait office de "coup de cœur" pour le dernier nommé, fera apprécier la complicité des danseurs de la compagnie Dyptik basée à Saint-Étienne. Les Frères Jacquard, présents en novembre dernier pour les 50 ans du Cratère, auront ouvert le bal le jeudi 6 juillet (20h) en livrant l’intégralité de leur nouvel album Ze new bamboche tour.

Quelques rendez-vous à destination d'un public familial sont programmés en début d'après-midi. C'est le cas de Morphosis de la compagnie éponyme basée à Sète qui investira le jardin du Bosquet, dès 14h, le vendredi 7 juillet. Une œuvre faite de bambous se construira avec le public, tandis que les enfants auront la possibilité d'escalader la structure à mesure qu'elle grandira.

"Le gros format du samedi soir", Légendes urbaines, est le fruit d'un partenariat - un de plus - avec la Verrerie. Il a la particularité de n'impliquer que des femmes dont les acrobaties mèneront le spectateur de la cathédrale Saint-Jean aux berges du Gardon pour une soirée avec "DJette et feu de joie". Le samedi soir (23h), la Block Party de Jann Gallois conclura avec vigueur le festival par l'intermédiaire d'une soirée hip-hop sur le parvis du Cratère. "Tout le monde doit danser pour le final", prévient Olivier Lataste, rappelant que le festival repose sur la gratuité des spectacles. 

Programme complet de l'évènement et horaires des spectacles à retrouver ici.

La nouveauté pratique !

En partenariat avec la région Occitanie, un train évènementiel en partance de Nîmes (17h27, retour à minuit) sera spécialement affrété pour transporter les spectateurs jusqu'à Alès. Une réduction de l'ordre de 50% sur l’aller-retour est proposée aux usagers.

Corentin Migoule

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