Un archéologue des temps modernes. C’est ce qui définirait le mieux Daniel Mourre, de son nom d’artiste D.A Mourre. Depuis 5 ans, l’artiste de 62 ans se creuse la tête, pour représenter et travailler la « finitude de l’homme », et par ricochet, « c'est-à-dire la fin de l’humanité ». Pas question pour ce Gardois de noircir le tableau. Sa mission reste de délivrer un message engagé, sur notre rapport à la nature, ainsi que sur le lien de l’Homme, entre présent et postérité : « Si l’homme disparaît de la planète, il laissera des fossiles », avance-t-il, avant d'expliquer son concept.
Avant la création, tout part d’une révélation : il représentera sur ses toiles, des bouches d’égout. Une façon de mettre en valeur à la fois « la beauté et la laideur », avec une volonté ancrée au corps, de « montrer que l’on peut encore s’en sortir ». Attaché à préserver ce qui nous entoure, Daniel Mourre utile 90 % de ses œuvres avec des déchets récupérés ou encore de la peinture ancienne. Avant d’aller encore plus loin dans sa réflexion, dans l’introspection.
Le finitisme sous toutes ses formes
L’artiste a inventé un nouveau courant artistique pour que son Art, rejeté par les Galeries, soit reconnu à sa juste valeur : « Le finitisme, c’est la mort de l’Art », considère-t-il. Au total, 3 000 œuvres ont été signées de sa main. Pour que ses œuvres traversent le temps, il a fait le choix de marquer le nom, le prénom et la date de naissance de l’acquéreur. Quatre séries seront à contempler, dont « Propagations » et « Conséquences ». Plus qu’une exposition, c’est une alerte esthétique, d’un monde menacé et en décomposition, que propose de scruter le plasticien gardois.
Un vernissage est organisé ce mardi 7 octobre à 18h au Centre d'Art Rhodanien Saint-Maur.
Infos pratiques : L’exposition « Infinie Finitude » est ouverte du mardi 7 octobre au vendredi 10 octobre, de 11h à 18h.