FAIT DU JOUR Anthony, batteur de Kendji, prodige grand'combien dans les arènes du Tempéras
Originaire de La Grand'Combe, Anthony Giordano a quitté les Cévennes pour vivre intensément son rêve à la capitale. Mais alors que sa notoriété de musicien ne cesse de grandir, le batteur attitré de Louane et Kendji revient à Alès pour le concert du dernier nommé dans les arènes du Tempéras le 9 juillet prochain. Une bien belle occasion d'y célébrer son 36e anniversaire...
S'il se dit "très heureux" de partager sa passion et d'en parler, Anthony Giordano doit aussi composer avec une humilité et une discrétion qui ne l'incitent pas à s'étendre dans les médias. "C'est quelque chose que je cultive depuis que je traverse ce milieu assez égocentré", sourit-il. Ce "milieu", c'est celui du show-biz dans lequel il baigne depuis plus d'une décennie.
Né à la fin des années 80 à Alès dans une famille où la pratique artistique est reine, le petit Anthony grandit à La Grand'Combe avant de quitter l'ancienne cité minière pour Montpellier. Avec ses parents, il y suit ses deux sœurs aînées Célia et Sabrina dans le cadre de leurs études. La première était jusqu'à il y a peu directrice de l'école de danse Soleil dansant de La Grand'Combe, quand la seconde est aujourd'hui assistante chorégraphe.
Mais s'il s'essaye évidemment à la danse, notamment aux claquettes, Anthony est davantage attiré par la musique. "Ma mère continuait à essayer de m’inscrire au foot ou au rugby et moi je ne faisais que pleurer parce que je ne voulais pas. Quand elle a fini par me proposer la musique, j’ai su que je deviendrai musicien", rembobine le trentenaire. Il n'a alors que 8 ans quand il s'attaque à l'apprentissage du solfège et s'intéresse de près à la batterie.
"Mon père n’était pas content au début. Il aurait préféré la flûte ou l’accordéon. La batterie, c’était trop bruyant et volumineux à ses yeux. Mais je suis toujours allé à contre-courant de ce qu’on m’a dit", concède l'Alésien de naissance. L'école de musique de La Grand'Combe lui ouvre ses portes et le bambin s'éclate. Sa progression est fulgurante. En février 2010, l'année de ses 23 ans, le jeune homme monte à la capitale.
Installé dans le quartier de Montmartre, celui des artistes, Anthony tente d'en devenir un en travaillant dur avec ses deux meilleurs amis. "Jusqu'à 5 heures du matin, on passait nos nuits à créer et composer", se souvient sans mal le musicien. La suite est une succession d'opportunités saisies. Une première collaboration avec Christophe Maé, une autre avec Yannick Noah, mais aussi du studio avec Natasha St-Pier et Orelsan, Anthony Giordano se taille une réputation dans le milieu.
"J’ai rencontré le daron, Johnny !"
Fin 2011, grâce à un certain Felipe Saldivia qui jouera à plusieurs reprises un rôle déterminant dans son début de carrière, l'Alésien est enrôlé avec ses deux meilleurs amis par le reggaeman Toma, lequel assure à ce moment-là les premières partie de... Johnny Hallyday ! "Pour nous c’était énorme ! J’ai rencontré le daron, Johnny. Un jour il m’a demandé du feu en me tapant sur l’épaule. Je venais tout juste d’arrêter de fumer…", se marre Anthony Giordano, presque désabusé par ce "mauvais" timing.
Ça y est, la machine est lancée ! Le jeune alésien jadis timide se retrouve propulsé sur les scènes des plus grandes salles du pays. Toujours par l'intermédiaire de Felipe Saldivia, compositeur du deuxième album de Kendji, le batteur est convié sur la tournée Ensemble de 100 dates du vainqueur de The Voice 2014. Entre les deux hommes, la connexion artistique est évidente et la collaboration dure depuis bientôt 10 ans.
"Je suis l’un des plus anciens musiciens à ses côtés. On a plein de points communs. J’aime son côté gitan, son rapport à la famille. On partage les mêmes valeurs. Sur scène, il se tourne souvent vers moi. On se regarde. Il vient parfois chercher du réconfort, du secours (rires). Quand ça ne va pas, je suis là pour le remettre sur les rails et ça repart !", assure l'enfant de la cité grand'combienne.
C'est avec le chanteur de Color gitano que le batteur vit ses plus grands moments de scène. "Je me suis retrouvé devant 110 000 personnes au Maroc pour un concert dans le cadre du festival Mawazine. C’était un océan humain devant nous !" L'an dernier, sa prestation au Stade de France s'est avérée également marquante. "C'était la finale du Top14. On était en direct à la télé. Le président Macron venait remettre la coupe. On a joué en plein centre du stade, c'était fou !", se remémore Anthony Giordano.
Une collaboration de longue date avec Louane est toujours d'actualité, même si la chanteuse vient d'adopter un nouveau concept de concerts en piano-voix n'incluant pas de musicien. Avec elle, grâce au rôle d'intermédiaire qu'a joué son grand ami Florian Rossi en qualité de directeur musical, "ça a matché direct, dès la première promo". "On se voit régulièrement en tant qu’amis. On s’apprécie beaucoup. C'est quelqu'un de bienveillant qui prend soin des autres", complète le batteur.
"C'est comme un article dans L'Équipe pour un footballeur !"
À 35 ans, le natif de la capitale des Cévennes est déjà un artiste accompli. Ainsi, l'an dernier, le magazine spécialisé Batteur magazine lui a consacré une belle page. Le Graal aux yeux de son papa, Jean, qui illustre sa fierté avec une habile comparaison : "C'est comme un article dans L'Équipe pour un footballeur !" Une récompense accueillie avec tout autant de fierté par le fils. "Voir sa ganache dans un magazine qu’on achète depuis qu’on est jeune, ça fait drôle", admet celui qui a aussi figuré à plusieurs reprises dans le média Wikidrummers à la résonance internationale.
De quoi regarder droit dans les yeux ses idoles de jeunesse, celles qui ont allumé la flamme qui brûle encore en lui aujourd'hui. Et si les batteurs de variété française "très élégants dans leur manière d’aborder la musique" que sont Christophe Deschamps et Loïc Pontieux font office "d'exemples", c'est Simon Phillips, batteur du groupe Toto, qui a littéralement fait vibrer le Grand'Combien. Au détour d'un concert au Zénith de Paris, la rencontre avec le dernier nommé en coulisses figure parmi les meilleurs souvenirs de l'Alésien.
Un compositeur reconnu
Batteur d'exception, Anthony Giordano est un touche-à-tout qui ne met pas tous ses œufs dans le même panier. Il est aussi un compositeur reconnu, fraîchement diplômé de la Sacem. Le dernier cité est à classer dans la catégorie des compositeurs à l'image, autrement dit ceux qui produisent de la musique "synchronisée à la télé". S'il compose régulièrement des musiques de films et de documentaires pour de grandes chaînes, le musicien fait également dans l'évènementiel.
Récemment, l'artiste a composé toute la musique à l'occasion d'un mapping sur la façade du Carlton lors du dernier Festival de Cannes. "En parallèle de la batterie, j’ai toujours créé. Je joue du piano, de la guitare et de la basse. Au début, je composais pour mes sœurs. J’ai développé ma musique instrumentale comme ça. Elle est un peu à l’opposé de ma musique sur scène avec la batterie. C’est beaucoup plus doux", explique-t-il simplement.
"Gros travailleur", "passionné" et "perfectionniste" sont autant de qualificatifs attribués par sa compagne Mélodie, danseuse et professeur de yoga. Car à l'heure où sa carrière a fini de décoller pour atteindre son rythme de croisière, Anthony maintient son effort, jusqu'à passer des nuits à décortiquer des concerts en s'attardant sur la gestuelle des batteurs. "J’ai enfin trouvé le bon dosage entre suffisamment de confiance en moi et un peu de doute pour se remettre en question quand il le faut", analyse le musicien.
Anniversaire à domicile et mariage en vue
Dernièrement, sa nouvelle batterie conçue spécialement pour la tournée de Kendji suscite la curiosité des plus grands. "Je mélange des percussions, de la batterie et un kit électronique, le tout en symétrie", expose celui qui a eu "un petit frisson" lorsque le batteur d'Alicia Keys s'est intéressé à son travail. La fameuse batterie fera bientôt le court voyage d'un petit village paisible de l'Uzège où il vient tout juste de s'installer avec sa compagne et ses deux petites filles de 4 et 9 ans, jusqu'à Alès où il se produira le 9 juillet aux côtés de Kendji.
"C’est la première fois que je vais jouer chez moi, à la maison. Ce n’est que du bonheur ! C’est un cycle qui se termine, un autre va s’ouvrir", échafaude-t-il. Comme si ça ne suffisait pas à le combler, ce soir-là, les arènes du Tempéras seront aussi le théâtre privilégié de son 36e anniversaire. "C'est fabuleux", savoure celui qui est né un 9 juillet 1987. Si les 3 500 places sont déjà écoulées assurant la promesse d'un show à guichets fermés, sa famille et ses amis feront le déplacement en nombre. L'année 2023 est décidément celle de toutes les réussites puisque le mois d'après, en plein mois d'août, Anthony et Mélodie scelleront leur union. Chapeau l'artiste !
Les anecdotes du show-biz par Anthony Giordano :
"Il y en a plein ! Il y en a une qui symbolise vraiment Kendji. C'était en loges et ça nous a tous fait éclater de rire. Il faut savoir que Kendji est un mec très instinctif qui a appris la musique torse nu en improvisant devant sa caravane. Il nous racontait comment il se sentait quand il improvisait sur scène. Il disait avoir l'impression d'être en danger, d'être nu dans un champ en train de courir avec des chiens derrière lui. C'est un peu cet instinct de survie qu'on doit avoir sur scène pour ne pas tomber et tenir notre engagement. Avec Kendji, il y a aussi eu beaucoup de belles fêtes, dont une à l'Île Maurice sur un bâteau. Je garde aussi en mémoire un concert marquant à Tahiti avec Louane. On voyait bien les visages magnifiques des spectateurs qui dégageaient beaucoup de bienveillance. À la fin, Louane a joué en acoustique un morceau traditionnel de là-bas. Ça a duré quinze minutes, c'était magique ! Sinon, de manière générale, j'aime les moments d'après concert sur un divan avec les guitares, quand la fête continue avec les techniciens et toute l'équipe. On joue aussi pour la passion. On est aussi là pour s'amuser !"
Culture
Voir PlusBagnols-Uzès
ROCHEFORT-DU-GARD Thé dansant avec Marco Imparatori le 20 octobre
Actualités
NÎMES Le raseteur Ziko Katif vainqueur sans surprise du Trophée des As 2024
Actualités
NÎMES Castella de la manade Saumade sacré Biòu d'or 2024
Actualités
NÎMES La manade Devaux remporte la finale du concours d'abrivado de Nîmes métropole
Nîmes
NÎMES Cité mistralienne, un label patrimonial
Alès-Cévennes
ALÈS Après le chant, « L'Incroyable alésien » prépare une édition consacrée à la danse
Alès-Cévennes
SAINT-CHRISTOL-LEZ-ALÈS Une extension de 300 m² pour le Foyer sportif et associatif
Culture
VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON L’Architecture en fête, pour voir « sous un autre angle »
Culture
GARD Pop Up, des spectacles de danse enfance et jeunesse tout l’automne
Actualités
NÎMES Saison estivale : un bilan positif pour le Musée de la Romanité
Culture
NÎMES Au sud du silence… Andrés Roé
Culture
NÎMES Des écrans Britanniques, mais aussi Irlandais !
Nîmes
SAINT-GILLES Le dessinateur Jérôme Alquié invité d'honneur des Rendez-vous de la BD
Bagnols-Uzès