Créé par l'actuel maire de Lasalle, Henri de Latour, le Festival documentaire entre dans sa 22e édition. Et le succès ne se dément pas, puisque, de quelques personnes lors des premières éditions, l'affluence du pont de l'Ascension est montée jusqu'à 7 000 personnes. Cette année, Emmanuel Macron a gracieusement fourni le thème de l'édition avec sa fameuse sortie sur la fin de l'abondance. 

Ce festival "ancré dans le village" et d'un "haut niveau d'exigence", selon la présidente de l'association organisatrice Champ-Contrechamp, Laurence Barrau, et dont la "pérennité tient au public cévenol", craint de souffrir cette année de la "désertion des salles de ciné". "La fin de l'abondance, c'est un clin d'œil ironique aux propos de Macron, poursuit Laurence Barrau. C'est un discours assez culpabilisant par rapport à nos concitoyens pauvres. On essaie donc de lancer des thématiques qui aident à réfléchir, pour poser les problèmes et débattre."

La programmation est riche de films internationaux, nationaux et régionaux. "On invite un festival portugais et un festival allemand", détaille Laurence Barrau. Soit DocLisboa et Dok.Fest Munchen qui bénéficient d'une carte blanche sur le festival, à côté du désormais traditionnel Focus Québec. 

Mais c'est surtout la venue d'Avi Mograbi qui risque de marquer cette 22e édition, avec six films en présentation. Il propose "une vision sans concession de la politique de son pays et d'Israël en général", avance Marion Blanchaud, ancienne présidente du festival. Août, avant l'explosion, ou encore Dans un jardin je suis entré donnent des visions différentes de la relation entre deux pays au sein d'un même territoire, à dix ans d'intervalle. 

Le festival s'ouvre aussi cette année au document d'animation autour du handicap. Côté international, Champ-Contrechamp fera entendre des réalités de Grèce, Biélorussie, Belgique, Équateur et Espagne. Qu'elles traitent du travail au noir en Suisse, des exactions policières en Syrie ou des mines d'or du Burkina, 70 séances de 45 films sont au programme, avec toujours un réalisateur ou une personne éclairée pour approfondir le sujet mis en avant dans le documentaire. Une programmation bien trop étoffée pour la résumer ici (*), et qui justifie, notamment, le partenariat qui se poursuit avec la chaîne Arte. Fortement soutenu par la Région, le festival est conclu chaque soir par des groupes musicaux. Quatre journées bien remplies pour rendre de la hauteur de vue sur un monde perturbé. 

* https://www.doc-cevennes.org/festival-de-lasalle