UZÈS 20 ans après sa création, l’architecte Pascal Boivin revient à la médiathèque

C’est un lieu chargé d’histoire, en plein cœur du centre ancien de la cité ducale, transformé en médiathèque il y a 20 ans.
L’architecte à l’origine de cette métamorphose Pascal Boivin était hier soir sur place à l’occasion du Mois de l’Architecture. « C’est un bâtiment très lisible, il n’y a pas besoin de clés de lecture », a d’abord expliqué l’architecte, qui a travaillé sur ce projet avec son épouse Claudie.
« L’énergie circule »
Pour lui, le plus important est de « partager comment cette médiathèque a pris une place dans mon parcours. » Et l’architecte d’exposer sa vision de l’architecture, une vision très lyrique, empreinte d’ésotérisme, voire de mysticisme.
« Tout vient du photon », rappelle en préambule Pascal Boivin. « Il faut appréhender le lieu, observer, sentir, la Terre est vivante, l’énergie circule. Je fais de l’architecture avec un ressenti du corps, ici, ça s’est passé comme ça. »
Sur la médiathèque, qu’il conçoit comme « une gare, une parenthèse dans la ville dans laquelle on se donne du temps », il affirme « avoir appelé en citation l’histoire, mais être parti de l’instant présent » dans un lieu « où il y a une stratification d’époques », partant du XIIe siècle.
« Un carré qui fait entrer la lumière »
Pour en arriver au bâtiment tel qu’il est aujourd’hui, il a fallu redoubler d’ingéniosité : « les espaces étaient éclatés, il fallait tasser 1 000 mètres carrés dans les 600 existants. A l’issue d’une visite, j’ai eu un flash, et je me suis dit qu’il fallait creuser pour obtenir la surface manquante, cette idée a conquis le jury. »
Au fil de la conférence, Pascal Boivin plonge allègrement dans le symbolisme, expliquant que la cour centrale en forme de carré « est une dalle portée, un carré qui fait entrer la lumière. Le carré étant rattaché à la terre, on reste bien ancrés. » Sur les quatre groupes de sept poteaux : « partout où il y a des vierges noires, il y a le chiffre sept, et ici j’ai ressenti l’énergie des vierges noires. »
Et l’architecte résume : « mon intention était de proposer avec le lieu, de le respecter lui et ses différentes strates. » A l’usage, c’est une réussite, comme le confirmera la directrice Diane d’Ormesson.
Thierry ALLARD