Une série de portraits de jeunes d’aujourd’hui, issus de photos glanées sur les réseaux sociaux. « Je passe un temps énorme sur les réseaux pour trouver la bonne image », affirme l’artiste. Alexandra Devaux présente des sujets exclusivement masculins : « Je travaille beaucoup autour de la masculinité, je parle de la tension entre la virilité et la vulnérabilité », développe-t-elle. Une tension « entre une forme de violence et quelque chose de très doux », rajoute Alexandra Devaux, qu’on retrouve dans certaines toiles. La question du geste revient aussi.

Les modèles d’Alexandra Devaux sont souvent en survêtement et baskets, qu’on n’est pas forcément habitués à voir portraiturés et présentés dans des expositions de peinture. Ainsi, une paire de Nike Air figure en bonne place sur une des deux peintures créées lors de la résidence artistique. Des chaussures « représentatives de notre époque », que le jeune sujet du tableau semble vénérer. « Il porte cet objet de consommation comme un objet presque sacré », explicite-t-elle.

L’autre peinture créée à Uzès est un portrait de Martin, un des amis de la peintre, assis les jambes reposant sur un ballon, une référence au cirque, un univers qui inspire Alexandra Devaux.

Techniquement, Alexandra Devaux s’inspire du mouvement post-impressionniste Nabi, avec des zones de couleurs, et rajoute par endroits des touches oniriques issues des altérations des images, qui viennent contrebalancer le réalisme revendiqué.

Au cours de sa résidence, l’artiste-peintre est intervenue au lycée d’Uzès, et y reviendra dans les prochaines semaines pour poursuivre le travail avec les jeunes.

L’exposition « L’Orage sous la peau », d’Alexandra Devaux, est à découvrir jusqu’au 18 novembre à la médiathèque d’Uzès. Entrée libre et gratuite.