Publié il y a 1 an - Mise à jour le 13.05.2022 - thierry-allard - 4 min  - vu 251 fois

UZÈS Au festival Uzès danse, les corps résonnent avec leur époque

Simple, d'Ayelen Parolin (Francois Declercq)

Générations, de Fabrice Ramalingom (Brice Pelleschi)

La 27e édition du festival Uzès danse se tiendra du 10 au 12 juin puis du 15 au 18 juin. Une édition particulière, la dernière de la directrice depuis 16 ans Liliane Schaus. Il s’agit donc de boucler la boucle, mais aussi et surtout de proposer une programmation ouverte sur le monde, et « en résonance avec ce monde en conflit », pose la directrice. 

Une directrice qui axe cette édition sous trois angles : le premier est « la fidélité aux artistes qui ont écrit cette histoire », avec la présence de nombreux artistes associés ou complices comme Christophe Haleb, David Wampach, Fabrice Ramalingom, Danya Hammoud ou encore Laurent Pichaud. Le deuxième est « le lien très fort entre mouvements et sons instrumentaux ou corporels », et donc « des oeuvres fortes en résonance avec ce monde en conflit », explique Liliane Schaus. Le tout architecturé sur deux week-ends, le premier « avec une énergie douce, ludique, et le second plus grinçant et plus politique », poursuit-elle. 

Commençons par les artistes associés historiques, avec Christophe Haleb, qui viendra présenter son travail mené à Uzès et Pont-Saint-Esprit avec les jeunes de ces deux villes. Il en ressort deux films, Éternelle jeunesse, « un regard sur les jeunes très doux, très touchant », commente Liliane Schaus, qui seront projetés les 11 et 18 juin au Capitole. En parallèle, l’artiste proposera une installation vidéo issue de ces films, Entropic Now, du 11 au 18 juin au jardin de l’évêché. 

David Wampach a lui aussi fait partie de l’histoire du festival où il sera de retour avec Algeria Alegria, une pièce sur l’Algérie, mais « joyeuse, heureuse », précise Liliane Schaus. Ce sera le 18 juin à 19h30 à l’Ombrière. Fabrice Ramalingom, lui aussi habitué d’Uzès, reviendra avec Générations, « un Battle entre un danseur de 80 ans et un autre de 23 ans, avec beaucoup de tendresse, d’émotion », présente la directrice. Ce sera le 17 juin à 19h30 à l’Ombrière. L’artiste associée actuelle du festival Danya Hammoud proposera sa création Devenir crocodile, « l’histoire de l’effondrement d’un pays, le sien, le Liban, mais un propos universel », précise Liliane Schaus. Le 17 juin à 21h30 au jardin de l’évêché. Quant au complice de longue date du festival Laurent Pichaud, il présentera sa création Jéo Politique, spectacle poétique sur la politique et l’écologie, présentée le 12 à 16 heures, « le jour des élections législatives, pas un hasard », glisse la directrice du festival. 

La programmation proposera également des créations particulières, comme Simple de Ayelen Parolin, un trio de danseurs sans musique à l’humour « très fin », avance la directrice du festival. La musique est celle des sons produits par les corps en mouvement. Le 11 juin à 21h30 au jardin de l’évêché. Boris Charmatz a lui choisi le sifflement pour seule musique pour son seul en scène Somnole, un spectacle poétique entre sommeil et éveil. Le 10 juin à 19 heures à l’Ombrière. Dans la même veine, L’Aurore, d’Alain Michard, créée avec le studio mobile de la Maison CDCN à Barjac, propose une variation sur le thème du rêve et de la réalité avec six interprètes. Le 10 juin à 22 heures au jardin de l’évêché. Sylvain Huc a quant à lui choisi la nuit, qui donne son titre à son spectacle sur l’univers des boîtes de nuit berlinoises aux nappes sonores envoûtantes. Le 11 juin à 19h30 à l’Ombrière. 

Deux solos de femmes aussi, et de Gardoises, avec Like Me de Léa Leclerc, originaire d’Allègre-les-Fumades, à la danse saccadée qui interroge l’image qu’on se donne de soi, et Rideau de l’Uzétienne Anna Massoni, qui fait dialoguer la musique et l’espace et joue avec les contrastes. Le 12 juin à 19h30 au jardin de l’évêché pour la première, le 12 juin à 18 heures à l’Ombrière pour la seconde. 

Somnole, de Boris Charmatz (Marc Domage) • marc domage

Uzès danse fait comme toujours la part belle aux danses venues d’ailleurs, avec l’Iranienne Sorour Darabi, qui propose Natural Drama, un monde en flottaison qui interroge la notion de naturel, le 16 juin à 21h30 à l’Ombrière. Deux artistes libanaises, qui auraient dû venir en 2021 mais le covid en avait décidé autrement, seront cette fois bel et bien présentes avec deux courtes pièces : Ghida Hachicho avec Studies in locomotion, sur la bipèdie devenant robotique, et Khouloud Yassine avec Dance me, sur le plaisir de bouger. Le 16 juin à 19h30 au jardin de l’évêché. 

L’Espagnole Marta Izquierdo Muñoz proposera pour sa part Guerillères, un trio féminin se préparant à la lutte pour la libération à travers de élans ludiques et poétiques, le 18 juin à 21h30 au jardin de l’évêché, que Liliane Schaus rapproche du combat permanent « pour l’existence de ce festival ». En clôture, le duo Papillons d’éternité, composé de la Portugaise Tânia Carvalho et de Matthieu Ehrlacher proposera un concert avec notamment de l’erhu, une vielle chinoise verticale. Le 18 juin à 23 heures au jardin de l’évêché. 

Enfin, pour la première année, la radio associative uzétienne Fuze proposera une émission en direct le 17 juin à 18 heures. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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Le nom de la remplaçante de Liliane Schaus est d’ores et déjà connu, il s’agit d’Émilie Peluchon, qui arrive de la plateforme d’accompagnement de jeunes chorégraphes Danse dense, à Pantin. Choisie à l’unanimité du jury, elle prendra officiellement ses fonctions le 2 novembre. 

Thierry Allard

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