UZÈS Vitalic, tête d'affiche des Électros : "Ça avait été une vraie détonation pour moi"
Musicien, compositeur-interprète, Pascal Arbez-Nicolas, alias Vitalic, est la tête d'affiche du 20e festival Les Électros d'Uzès qui a débuté ce vendredi. Le célèbre DJ dijonnais, désormais gardois d'adoption, se produira ce samedi soir, tard dans la nuit, devant près de 3 000 personnes sur la promenade des Marronniers. L'occasion pour cette figure emblématique de la musique électro de se confier sur son rapport à un évènement avec lequel il renoue plus de quinze après son premier passage. Interview.
Objectif Gard : Quel rapport entretenez-vous avec le Gard, et plus précisément avec l'Uzège, que vous semblez bien connaître ?
Vitalic : J'ai une maison secondaire à Sabran (près de Bagnols/Cèze, Ndlr) depuis plusieurs années. J'y viens le plus souvent possible. J'y passe toutes mes vacances. J'ai découvert le Gard la première fois que j'ai joué aux Électros d'Uzès en 2005. J'ai adoré la ville, j'y suis revenu en vacances, j'ai fait le tour de la région en van. En 2018, j'ai décidé d'y poser mes valises et j'ai trouvé mon petit paradis. Entre temps j'étais revenu jouer lors du Festival des Lives au Pont du Gard. Je me produis aussi régulièrement à la Paloma à Nîmes.
Il apparait donc logique que vous veniez célébrer vos 20 ans de carrière à Uzès l'année où l'évènement fête aussi sa 20e édition...
Ça tombe parfaitement bien. Il y a beaucoup d'anniversaires des 20 ans ces derniers temps dans le monde de l'électro, car c'est finalement un mouvement qui n'est pas si vieux.
Quel souvenir gardez-vous de votre première venue aux Électros d'Uzès en 2005 ?
J'avais adoré l'ambiance de la ville, la ville elle-même. Cette énergie du public aussi. C'était une vraie détonation pour moi. J'avais trouvé cette soirée vraiment incroyable !
Au début des années 2000, la musique électro n'avait rien d'une évidence. Quel est votre regard sur l'évolution de la discipline ?
C'était un mouvement pas très organisé, pas du tout institutionnalisé. Tout se faisait un peu à l'arrache. Aujourd'hui ça a bien changé. La musique électronique est vraiment rentrée dans la culture française et participe à son rayonnement international, donc tout est plus facile pour nous DJ's.
En 20 ans, le festival uzétien a réussi à conserver son caractère familial, offrant une relative proximité entre les artistes et le public. Ça vous plait ?
J'aime bien tous les exercices. La semaine dernière, à Monegros (Espagne), j'ai joué devant une marée humaine (40 000 personnes, Ndlr). La veille, j'étais présent sur un festival de taille moyenne aux côtés de Cali et Louis Bertignac. J'ai aussi beaucoup joué dans des petits clubs avec 300 personnes. Tout ça, ce sont des exercices différents qui amènent tous leur dose d'énergie. Tout me plait finalement.
À 46 ans, après plus de 20 ans de carrière, vous faites encore déplacer les foules. Le programmateur des Électros, Pascal Maurin, évoque un "effet Vitalic" qui booste les réservations. C'est un honneur ?
Je suis content, mais ce n'est pas le même succès partout. C'est assez bizarre (rires). Ça tourne beaucoup. Par exemple, il y a certains pays dans lesquels j'ai une cote qui a beaucoup augmenté. C'est le cas de la Pologne, alors qu'elle est nettement redescendue en Italie. C'est assez marrant ! Mais que les gens viennent samedi (ce soir, Ndlr), c'est génial ! En plus je joue avec Jennifer Cardini qui est une copine. Ça devrait être une très bonne soirée.
Votre set est déjà prêt ? Si oui, dans quelles proportions pourra-t-on retrouver des titres de votre dernier album, Dissidænce ?
J'ai plusieurs sets et je pense faire un petit sondage ce vendredi (hier, Ndlr) sur Instagram pour laisser choisir le public. Les gens ont le choix entre un set "Vitalic concert" ou un set "Brutalic" comme je l'ai fait en Espagne la semaine dernière. Le premier est plus respectueux de mes albums et des titres les plus connus. Le second est plus expérimental, avec des allées et venues avec mes productions moins marquées.
Vous êtes donc un adepte de la démarche participative et des interactions avec vos fans ?
Non, car en général j'ai toujours une idée très affirmée de ce que je veux faire. Mais là, dans la mesure où j'ai un set tout chaud avec une énergie qui colle parfaitement à l'été et aux fins de soirées, j'ai envie de le proposer au public. Pour une fois, laisser le choix aux gens, ça peut être marrant. C'est une tentative.
Propos recueillis par Corentin Migoule
L'interview a été réalisée par téléphone ce jeudi, 48 heures avant le passage de Vitalic aux Électros d'Uzès ce samedi soir en avant-dernière position.
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