Dans le marasme économique, il y a une réussite portée par la politique dynamique tournée vers l'entreprise d'Emmanuel Macron : l'apprentissage. Le prochain budget qui va entrer en négociation prévoit une rupture complète. Comme la réforme des retraites est suspendue, le niveau d'accompagnement des apprentis va être revu à la baisse. Le projet de loi de finances pour 2026 entend revenir sur le régime favorable des apprentis. Un dispositif efficace jusque-là pour encourager le recrutement des jeunes dans les entreprises. Ainsi, alors que l'on comptait 878 871 nouveaux contrats en 2024, en progression constante depuis plusieurs années, le coup d'arrêt est à l'horizon. Pour plusieurs raisons. D'abord, les avantages accordés, déjà rabotés par la loi de finances pour 2025, pourraient prendre fin. La prime versée aux employeurs quand ils recrutent un jeune alternant de l'ordre de 5 000 euros (pour les entreprises de moins de 250 salariés) est dans le collimateur. Ensuite, les nouveaux contrats conclus à partir de janvier 2026 pourraient aussi être assujettis aux mêmes cotisations que les salariés classiques. Encore plus incompréhensif : l'aide forfaitaire de 500 euros dont bénéficient les apprentis pour passer le permis de conduire serait, elle aussi, supprimée. Alors qu'elle participe à offrir aux jeunes un coup de pouce utile pour se véhiculer les jours ou les semaines en entreprise. C'est assez anecdotique, d'autant qu'il s'agit d'une quarantaine de millions d'économies. Qu'importe ! La volonté est ailleurs. Pour terminer, le nouveau budget de l'État envisage de stopper en partie les dotations pour frais pédagogiques aux centres de formation des apprentis, les CFA. Comment expliquer alors que l'on cherche à encourager l'excellence de la formation à la française ? L'ambition d'améliorer l'insertion professionnelle de nos jeunes est-elle désormais aux oubliettes ? Sans compter que toutes ces mesures, si elles sont appliquées, auront un effet dévastateur sur le maigre pouvoir d’achat des apprentis. Le salaire net des apprentis devrait mécaniquement baisser puisque les cotisations seront à présent taxées. Personne n'a mieux à proposer que de faire des économies sur le dos des jeunes travailleurs ?