Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 02.03.2024 - Gil Lorfèvre - 3 min  - vu 1483 fois

FAIT DU JOUR Eminence fête ses 80 ans et rêve d’une nouvelle jeunesse

Antonio Iandolo, PDG du groupe, Éric Aribat, directeur opérationnel du groupe et Gersende Heslot, DRH du groupe.

- Photo DR

Il y a bien longtemps que les dirigeants d’Eminence n’avaient pas pris la parole en public, et plus particulièrement devant la presse, pour évoquer l’état de santé et les ambitions du fabricant français de sous-vêtements dont le siège social est implanté à Aimargues dans le Gard.

« Notre objectif aujourd’hui est de construire les quatre-vingts prochaines années du groupe, souligne son PDG Antonio Iandolo qui a pris les rênes de l’entreprise industrielle en 2022 après avoir occupé plusieurs postes de directeur de marketing à l’étranger, notamment chez Dim et auprès du groupe Hanes Brands. Pour cela, nous avons décidé de renforcer nos équipes et nos compétences industrielles, mais aussi de diversifier nos cibles, notamment en direction de la clientèle féminine, ainsi que nos canaux de distribution. Tout cela s’accompagne bien entendu d’une nouvelle image et de locaux entièrement réhabilités. »

Création de la marque Athéna

Mais avant d’aller plus loin concernant les ambitions du groupe, il est bon de rappeler que l’entreprise Eminence et la marque éponyme ont été fondées en 1944 à Nîmes par Georges Jonathan, représentant de commerce venu de Paris, et Gilbert Sivel, technicien du textile installé dans les Cévennes. Fort de leur expérience, les deux associés décident en 1962 de créer la marque de sous-vêtements Athéna. Au début des années 2000, la société gardoise acquiert la marque italienne Liabel. Et en 2010, elle développe son activité vers les marchés publics avant d’être rachetée, huit ans plus tard, par le groupe américano-israélien Delta Galil.

Éric Aribat, directeur opérationnel du groupe et Antonio Iandolo, PDG du groupe. • Photo Gil Lorfèvre

Aujourd’hui, le groupe Eminence, qui emploie près de 500 salariés en Europe, présente un chiffre d’affaires annuel de 100 M€. « Nous sommes une entreprise authentique basée sur la passion et dont le savoir-faire industriel et le portefeuille de marques sont uniques », assure Antonio Iandolo. Leader dans le domaine du sous-vêtement masculin avec plus de 31 % de parts de marché et quelque 2 000 références, le groupe vise désormais le marché du sous-vêtement féminin sur lequel, jusqu’à présent, il était peu présent. Pour cela, il vient de faire l’acquisition le 1er février dernier de la marque Passionata et avec elle d’une distribution internationale présente dans dix-huit pays, notamment en Asie. « Née en France en 1988, cette marque génère un chiffre d’affaires de 33 M€, précise le PDG du groupe Eminence. Elle cible les 35-45 ans, mais elle présente également un important potentiel de recrutement encore inexploité auprès des 25-35 ans. Par ailleurs, elle est très présente sur le marché de la vente au détail et du e-commerce »

L’habillement de la police et la gendarmerie nationale

Une partie de la production, jusqu’ici fabriquée en Inde, devrait « être prochainement rapatriée dans les usines de Sauve et d’Afrique du Nord », indique Éric Abriat, le directeur opérationnel du groupe. Le groupe qui compte également développer sa présence sur les marchés publics qui représenta aujourd’hui 10 % de son chiffre d’affaires. « Nous venons de signer un contrat avec l’armée allemande, mais aussi française et les militaires de l’Otan. » Mais le plus important reste à venir avec l’attribution dans le cadre d’un regroupement d’entreprises – avec Leo Minor et Mark&Balsan – du marché pour 2025 de l’habillement de la police et de la gendarmerie nationale. « Nous allons, entre autres, fournir, des polos, des tee-shirts, des chemises… »

Rénovation du siège social

Cette année, le groupe a décidé d’investir 3 M€ dans son système informatique, 4 M€ dans la rénovation de son siège social à Aimargues dont les travaux ont débuté en janvier, et 2 M€ dans la logistique afin notamment d’agrandir la zone de stockage, de développer la distribution à l’international et d’améliorer les conditions de travail. Pour l’anecdote, on retiendra que plus de 360 tonnes de tissus sont découpés chaque année au sein des usines françaises du groupe, que 720 000 pièces sortent des ateliers de confection de Sauve et qu’annuellement près de 19 millions de pièces sont expédiées à partir des entrepôts d’Aimargues.

Par ailleurs, la mise en place de nouveaux métiers et la diversification des compétences commerciales devraient entraîner au cours des prochains mois la création d’une trentaine de postes au sein du groupe. « Notre objectif pour les années à venir est de créer de la croissance afin de pérenniser l’entreprise, mais aussi de devenir le leader du marché du sous-vêtement français avec un engagement éthique renforcé, confie Antonio Iandolo. Et cela, bien entendu, en défendant un bien-être durable garanti par le savoir-faire français. »

Gil Lorfèvre

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