« Ce sont des machines gardoises qui partent en Ukraine ». Samuel Sancerni, le DMS group, l’entreprise basée à Gallargues-le-Montueux, et spécialisée dans la Radiologie numérique, ne cache pas sa satisfaction. C’est un contrat de 11 millions d’euros qui a été décroché par l’entreprise dont le chiffre d’affaires était de 46 millions d’euros en 2024. Tout a débuté, en octobre 2023, à l’invitation d’Éric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, et M. Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de France dans la cadre d’une coopération entre la France et l’Ukraine pour le renforcement des infrastructures du pays en guerre.

Invité à Davos par Emmanuel Macron

DMS group faisait partie des entreprises retenu pas les autorités ukrainiennes. Puis en janvier 2024, la seconde étape du projet intervient en Suisse. « Un janvier 2024, Emmanuel Macron m’a invité à Davos. Nous avons discuté avec des dignitaires français et ukrainiens pour savoir comment nous pouvions amener la technologie médicales françaises en Ukraine » explique Samuel Sancerni. C’est ensuite le 7 mars dernier qu’a été officialisé le contrat décroché par les Gardois. L’accord prévoit la production et la livraison de 120 machines de radiologie mobiles à raison de 12 par mois pendant dix mois. Elles seront dispatchées dans toute l’Ukraine. La première livraison, qui aura lieu à la fin juin et le début juillet, sera destinée à l’Oblast de Kharkiv et certaines seront proches de front.

L’itinéraire fera passer les machines gardoises par l’Allemagne et la Pologne avant de finir le voyage en train. Très sobrement baptisée M1, la machine mobile de radiologie d’urgence gallarguoise ne manque pas d’atouts. « Son point fort, c'est la mobilité, car elle est motorisée et elle fonctionne même s’il n’y a pas de courant puisqu’elles sont munies d’une batterie. Certaines machines sont assemblées dans notre usine en Suède, mais nous allons rapatrier la production à Gallargues-le-Montueux. Mais même pour celles qui sont produites en Scandinavie, nous avons apporté l’image, la génération des rayons x, l’intelligence artificielle. La plus-value est gardoise ».

L'enjeu économique de la reconstruction ukrainienne

Le contrat remporté par DMS vise à renforcer les capacités de diagnostic en Ukraine et bénéficie d’un financement par le Fonds pour la résilience économique de l’Ukraine, récemment mis en place par la France. Ce fonds, doté d’un budget de 200 Millions d'euros, finance des projets d’urgence dans des secteurs prioritaires tels que l’énergie, l’eau, la santé, les infrastructures et le déminage. Il s’inscrit dans un partenariat stratégique avec l’AFD (Agence Française de Développement) qui a étendu son mandat pour soutenir la reconstruction et le renforcement des infrastructures ukrainiennes. Quand a DMS group, il ambitionne de se positionner comme un acteur de la reconstruction de l’Ukraine.