À la tête de Broc & Shop, se trouvent Nadine et David Calisti, un couple habitant à Saint-Laurent-des-Arbres. Il y a cinq ans, ils ont ouvert leur premier magasin à Orange. Ils s'apprêtent à ouvrir un deuxième dans la zone de la Bégude, à Rochefort-du-Gard. Le concept ? Une grande boutique où il est possible de vendre et d'acheter en seconde main, véritable alternative au vide-greniers traditionnel. 

Chacun peut louer un emplacement pendant une à trois semaines pour y vendre ses objets : vêtements, jouets, sacs à main, articles de puériculture, livres, jeux vidéo, outils, tableaux, bijoux, petit mobilier... En clair, tout ce qui rentre dans le coffre d'une voiture. "Le seul critère, c'est que ce soit en bon état et propre. Cela permet de vider les placards", précise Nadine Calisti. Chaque produit est étiqueté. Figurent dessus le prix et une description. L'équipe Broc & Shop assure le service de vente et la traçabilité des codes-barres. Elle fournit les étagères, les cintres, les antivols et prend, en échange, une commission de 35 % sur les ventes. Le magasin rochefortais renfermera environ 150 stands répartis sur 600m2.

Un concept inspiré des kirppis finlandais

Grâce à ce modèle, les stands se renouvellent très régulièrement. Et pour favoriser un maximum de passages dans la boutique, Nadine et David Calisti mettent un point d'honneur à ce que tout soit mis en valeur, décoré et bien rangé. Pas question que les visiteurs aient une impression de fouillis. Broc & Shop s'inspire des kirppis, ces vide-greniers permanents nés en Finlande : "Le concept a commencé à être importé il y a 6-7 ans en France. Une des premières personnes à s'y être intéressée est de Normandie, on l'a vue à la télévision et on l'a rencontrée. On trouvait la démarche intéressante mais le bâtiment de style entrepôt ne nous correspondait pas", retrace Nadine Calisti.

Elle et son mari ont opté pour des magasins bien aménagés, tranchant avec le style épuré et industriel souvent utilisés comme écrin pour la seconde main ou les trocs. Le point de vente rochefortais sera particulièrement lumineux avec ses grandes baies vitrées. Aurélie, Flora et Véronique, trois employées de Saze et Rochefort-du-Gard, seront en charge de faire tourner la boutique et que tout reste en ordre. Les produits sont entreposés par stands mais il y aura également des espaces dédiés "kids et babys", "côté maison", "brico-jardin", "sport et loisirs" et luxe à l'entrée du magasin avec cuir, fourrure et bijoux. Une zone 100 % habits sera aussi aménagée, ce qui devrait intéresser particulièrement les jeunes, adeptes de la seconde main pour garnir leur garde-robe. 

Des ventes en local avec un bilan carbone moindre que les colis expédiés via Vinted ou Le bon coin

Mais la tendance contamine de plus en plus de personnes. Au magasin d'Orange, le couple comptabilise environ 35 000 encaissements par an. L'engouement est tel que les caméras de RMC Story les avait suivis pendant plusieurs mois pour analyser le phénomène. "On a actuellement deux mois d'attente pour exposer dans le magasin à Orange", rebondit David Calisti. Face à ce succès, il a lâché son poste de directeur dans l'industrie nucléaire pour rejoindre à plein temps sa femme dans cette aventure pour l'heure cantonnée au Vaucluse et au Gard. Mais ils ont pour projet d'implanter d'autres points de vente dans le sud-est ainsi que d'ouvrir à la franchise. 

Le concept Broc & shop reprend les principes du vide-greniers, à la différence que le stand reste en place au moins une semaine contre une journée. Le magasin est équipé de cabines d'essayage, il est possible de tester les ampoules, les embouts sur place. Pas de risque de mauvaise surprise comme cela peut être le cas sur Vinted, Leboncoin ou autres plateformes de seconde main. En plus, les ventes ont un bilan carbone moindre car elles se font en local, contrairement aux nombreux colis expédiés par Internet. "Les ventes en ligne sont également marquées par un risque d'arnaques de plus en plus grands", souligne David Calisti. 

Souvent, les personnes qui louent un stand chez Broc & Shop viennent avec au moins une cinquantaine d'articles. Tous ne trouvent pas preneurs, alors l'équipe propose de récupérer les invendus et d'en faire don à des associations partenaires, comme La Croix-Rouge et le Secours populaire à Orange.