SAINT-PAUL-LES-FONTS Depuis 50 ans, le Moulin des Fontaines fait perdurer la pisciculture
À la frontière entre Saint-Paul-les-Fonts et Connaux, jaillit la source du Moulin des Fontaines. Dans cet écrin de verdure et de fraîcheur a été créée en 1973 une ferme aquacole familiale où sont élevées des truites et où on peut venir pêcher avec les enfants. Depuis 2008, c'est Jérémy Meynier qui la dirige.
À l'heure de distribuer le repas, la surface de l'eau cristalline s'agite, les poissons frétillent. Ce rituel se répète jusqu'à 4 ou 5 fois par jour au Moulin des Fontaines. "Ça grouille", commente avec un sourire, Jérémy Meynier. Il a sous sa responsabilité 40 000 bouches à nourrir. "J'achète à la pisciculture de la Saône en Isère les alevins quand ils font environ 3 grammes. Il faut un an pour qu'ils deviennent des truites adultes de 250-300 grammes", explique-t-il. Pour que les poissons se développent correctement, il faut un taux d'oxygène suffisant dans l'eau, "sinon, ils ne digèrent pas bien et n'assimilent pas les granulés qu'on leur donne à manger."
Jérémy Meynier veille aussi à ce que le niveau d'eau des bassins soit suffisant et le régule grâce à un système de dénivellation. C'est essentiel pour le bon développement des truites. Mais la ressource en eau est soumise aux conditions météorologiques. La sécheresse du printemps et de l'été dernier a engendré des pertes. Heureusement, les intenses pluies de la fin de l'automne ont permis à la source de reprendre de la vigueur : "Cela faisait 3-4 ans qu'elle n'était pas revenue à ce niveau, il y a des trop-pleins à certains endroits. Ça va faire des truites en bonne santé", affirme le pisciculteur.
Une eau à 16°, été comme hiver
En plus du dérèglement climatique, il subit aussi la hausse des prix de l'énergie et l'inflation. Les granulés (à base de farine de poisson) qu'ils donnent à ses truites ont pris 20 % d'augmentation en un an. Pour s'en sortir, Jérémy Meynier mise sur une grande qualité : "L'eau est toujours propre, on calibre pour proposer de beaux poissons." L'été, le patron et Éloïse, son employée, s'évertuent à débarrasser le lac de ses nombreuses algues qui pululent avec la photosynthèse du soleil tapant. Parce qu'il faut savoir que l'eau de la source est à 16°C, été comme hiver.
Le pisciculteur surveille ses hôtes à nageoires comme l'huile sur le feu. Dès qu'ils grossissent un peu, ils les séparent dans plusieurs bassins pour qu'ils poursuivent leur croissance. Une partie des poissons est vendue sur place en direct, une autre pêchée dans le lac, et encore une autre est relâchée dans les rivières à l'ouverture de la pêche en mars. Quelques-uns finissent aussi sur l'étal des poissonniers ou dans les casseroles des chefs locaux. Grâce à son savoir-faire, le Gardois produit une quinzaine de tonnes de truites arc-en-ciel par an.
"Je suis tombé dans les bassins quand j'étais petit"
Pour cela, il chausse ses cuissardes et travaille les mains et les pieds dans l'eau toute la journée. Ça ne le dérange pas : "Je suis tombé dans les bassins quand j'étais petit. C'est une vocation." Avant de devenir une ferme aquacole, ce lieu était un moulin qui servait à produire la farine. C'est en 1973, il y a 50 ans, que Francis, le père de Jérémy, et son oncle s'installent ici et construisent les différents bassins. Avant de se lancer à leur compte, ils avaient fait leurs armes à la pisciculture des Fumades.
Au début des années 90, ils ont creusé le lac sur le domaine où il est possible de venir pêcher toute l'année dès l'âge de 4 ans. Tout est fourni sur place : canne à pêche en bambou avec appât, bâton et seau. À la fin de la partie de pêche, les belles prises sont pesées et vidées pour que les pêcheurs en herbe puissent les ramener à la maison. L'activité connaît un franc succès chez les familles des environs : "On a commencé à venir en 1996 quand mon fils était petit. Mais il ne voulait jamais repartir. Encore aujourd'hui, on passe régulièrement à vélo avec ma femme et on achète deux poissons pour se régaler", raconte Michel, fidèle client tresquois.
Depuis 2008, Jérémy Meynier a repris la société familiale à son compte. Son père, très créatif et bricoleur, continue de l'aider : "On essaie de monter une roue à aube pour créer de l'électricité sur une génératrice et ainsi devenir un peu autonomes." Les deux hommes s'occupent eux-mêmes de la maçonnerie, l'électricité et la mécanique piscicole. La polyvalence est de mise dans ce métier. Jérémy Meynier propose aussi du prêt de salle à la journée notamment pour les comités d'entreprises et loue un chalet en bois six mois dans l'année pour les vacanciers en quête de déconnexion et de calme dans un cadre buccolique.
Moulin des Fontaines, 155 chemin du Pavillon, 30 330 Saint-Paul-les-Fonts
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