Publié il y a 5 mois - Mise à jour le 12.06.2024 - Boris De la Cruz - 3 min  - vu 2014 fois

ASSISES La défense de Richard Perez évoque une mystérieuse autre piste…

Richard Perez et ses deux avocats, Maître Gauer et Me Perez devant la cour d'Assises du Gard. Photo B.DLC

On est entré, ce mercredi matin au troisième jour du procès « Perez », dans le vif du sujet... Au coeur même de la soirée du 22 février 2023 et des jours suivants avec les investigations qui vont « cerner » ensuite, les cinq accusés.

La cour d’Assises du Gard plonge dans les faits liés à la tentative d’assassinat sur Raymond Houlonne considéré à l’époque comme le parrain de Nîmes. Les jurés gardois s'intéressent aussi à la tentative de meurtre sur un policier de la BAC de Nîmes qui intervenait ce soir-là car des riverains étaient surpris de voir des individus tapis dans l’ombre.

Pour rappel, le 22 février 2013, des habitants du quartier de Vacquerolles contactent la police à cause d'individus qui se cachent dans les fourrées et semblent attendre quelqu'un. Lorsque la brigade anticriminalité arrive sur place, des coups de feu claquent et un homme est retrouvé dissimulé sous un véhicule. Un autre individu, celui qui a tiré sur le policier parvient à s'enfuir à travers le golf proche. C'est par l'intermédiaire de l'homme appréhendé ce soir-là que les enquêteurs vont remonter par la téléphonie jusqu'aux hommes accusés devant la cour d'Assises. Dans ce procès d’Assises, Richard Perez, comme les quatre autres hommes présents devant les jurés du Gard, nient catégoriquement les faits, ils scandent même leur innocence.

L’ombre de Raymond Houlonne

« Il est de notoriété publique qu’à cette époque il y avait un conflit entre Raymond Houlonne et Richard Perez. À la base Houlonne et Perez sont amis d’enfance. Houlonne travaillait pour Perez et il avait peur d’être licencié. Puis la femme de Perez a été séquestrée, son père tué », indique d'emblée la directrice d’enquête pour rappeler le contexte dans lequel est survenu la tentative d’assassinat de Raymond Houlonne un soir d’hiver 2013. « Il y a un faisceau d’indices, on retrouve deux hommes en bas de chez monsieur Houlonne, des hommes qui sont en contact avec Richard Perez, ils sont en lien », complète la capitaine de la PJ, à la barre de la cour d’Assises pendant près de cinq heures. Si sa déposition dure autant c’est que la défense pilonne la procédure en allumant une autre piste qui n’a pas été exploitée selon eux. La piste des autres ennemis, nombreux, de Raymond Houlonne à l'époque considéré comme le parrain de la ville…. Ce dernier aurait été visé par le commando le 22 février 2013 au soir, une victime présumée d’un règlement de comptes bien absent au procès, qui ne s’est pas constitué partie civile, mais dont l’ombre plane et le nom revient en permanence lors de cette audience.

Une autre piste selon la défense de Perez

« Dans cette affaire, ce que l’on ne dit pas est plus intéressant que ce que l’on dit », estime maître Gilles Gauer pour la défense de Richard Perez. Le pénaliste note « qu’un homme quinze jours avant les faits », un certain Claude C, « est vu en train de repérer les lieux, il est devant le domicile de monsieur Houlonne ». Un « curieux personnage » identifié dans la procédure mais qui n’a pas été inquiété dans la tentative d’assassinat de Raymond Houlonne. Un « individu » qui serait selon la défense à l’origine de violences à l’encontre d’un patron de bar proche de Houlonne. Ensuite Claude C a été victime de tirs dans un autre bar du quartier de Castanet à Nîmes où il se trouvait, et cela seulement trois semaines avant la tentative avortée d’assassinat sur Raymond Houlonne.

Un autre avocat, la bâtonnier Patrick Gontard, se lève et fait constater que ces membres du grand bantidisme nîmois comme ils sont désignés par la PJ, appelaient le jour des faits avec leurs propres téléphones portables. "Ils n'avaient pas de téléphone de guerre".

"C'est surprenant pour des hommes fichés au grand bandistisme de ne pas avoir de téléphone dédié sur ces faits", insiste maître Luc Abratkiewitcz. L'avocat montpellierain souligne que pour lui dans ce dossier "un faisceau d'indices c'est nécessairement à charge", complète l'avocat de Robert Alouache, un proche de Richard Perez, lui aussi mis en cause pour la tentative d'assassinat de Raymond Houlonne. Concernant Robert Alouache et selon son autre avocat maitre David Metaxas, "il n'y a pas d'ADN, pas d'empreinte, pas de contact téléphonique et aucune conversation", " et pourtant il est accusé ici", s'étonne l'avocat lyonnais.

Le procès se poursuit ce mercredi....

Boris De la Cruz

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