En cette veille de Noël 2024 flotte déjà un air de fête. Et quand Patrick, un homme de 55 ans, croise par hasard des amis au supermarché de Saint-Gilles, il accepte volontiers de prendre l’apéro avec eux. Il dit boire quatre demis avant de rentrer chez lui. Mais sur la route, pas de chance pour lui - peut-être plus pour les autres automobilistes -, les policiers l’arrêtent vers 19h30 à cause d’un feu arrière cassé. Et comme Patrick sent l’alcool, il n’échappe pas au ballon… « Je devais rentrer chez moi pour préparer le réveillon. J’étais pas ivre, j’étais en pleine possession de mes capacités », assure-t-il devant le tribunal alors qu’il avait 2g dans le sang au moment du contrôle.
Il est effectivement possible que le quinquagénaire encaisse mieux que d’autres puisqu’il rencontre une vraie problématique avec l’alcool : il est suivi par une addictologue depuis 2020 et son casier judiciaire compte 15 condamnations dont 4 pour des conduites en état d’ivresse. « Mais alors, ce jour-là, pourquoi vous avez bu ? », cherche à comprendre le président du tribunal correctionnel de Nîmes, le mardi 9 septembre. « C’était le jour de Noël (la veille en réalité, NDLR), il y avait l’euphorie des copains », explique Patrick qui ne parvient toutefois pas à justifier ce taux si élevé par rapport à ce qu’il dit avoir bu : « Je pense qu’il y a une grosse incidence par rapport à mon traitement médical. » La procureure Zinev Boukir n’y croit pas et ironise : « Il y aurait des potions magiques qui décuplent les taux d’alcoolémie. » Elle requiert 6 mois de prison avec un sursis probatoire pendant deux ans. Le tribunal suit les réquisitions et ajoute une suspension de permis pendant un an.