Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 22.11.2021 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 4445 fois

GARD Yvan, 17 ans, mort noyé lors d'une sortie dans un parc de loisirs

Tribunal. C'était la sortie annuelle d'une association de Montpellier. Les membres avaient décidé de faire plaisir aux enfants des adhérents en offrant une journée détente dans un parc de loisirs de Sommières. Le 14 juin 2015, la belle journée va se transformer en tragédie.

Lorsque les jeunes de cette association héraultaise arrivent sur place dans le Gard, deux groupes sont séparés selon le président du tribunal correctionnel, Jean-Pierre Bandiera, qui résume les faits en audience publique. Un premier groupe, les enfants les plus jeunes, âgés de 4 ans à 12 ans, partent à l'accrobranche. Une seconde équipe composée "des plus grands", des adolescents vont être initiés au paddle.

"Là les jeunes sont pris en charge par un adolescent de 15 ans, qui est au centre depuis deux jours et qui est le fils des amis du gérant du parc de loisirs", selon le président Bandiera. Ce jeune n'a aucune spécialisation en paddle, c'est lui qui est désigné pour descendre le matériel et les gilets de sauvetage jusqu'au point de départ. Il donne une explication superficielle et puis ne se préoccupe plus de rien".

Et le drame va arriver... Car les adolescents ne connaissent rien au paddle, ils montent parfois deux par planche et certains n'ont pas de gilets de sauvetage. Yvan, 17 ans, est justement à l'arrière d'un paddle, il est déséquilibré et tombe à l'eau comme son complice. Yvan ne sait pas nager, il coule comme une pierre dira le magistrat. Malgré les recherches immédiates, il ne sera retrouvé qu'une heure plus tard par les pompiers à 4,20 mètres de profondeur et à 17 mètres du rivage.

" Il n'y avait pas de gilets de sauvetage pour tous les participants", poursuit le magistrat qui s'interroge sur les investigations. "Il va être décidé de façon péremptoire que le centre de loisirs n'est responsable de rien", tandis que l'association, c'est-à-dire le client va se retrouver plus de six ans après le drame comme seul prévenu d'homicide involontaire devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Ce jour-là, personne n'a donné des consignes aux enfants et accompagnants sur la réglementation en vigueur. Personne n'a demandé aux adolescents s'ils savaient nager par exemple ! Et le tribunal d'égrener les nombreux oublis de l'enquête :" On ne connait pas la profondeur d'eau, la clarté de l'eau ou encore le nombre de paddle qu'il y avait ce jour-là et le nombre précis de gilets de sauvetage", déplore le président Bandiera.

La juridiction a condamné l'association qui avait décidé cette sortie à 1 000 euros d'amende avec sursis. Et le tribunal de préciser dans sa décision : "La faute qui a contribué au décès n'est pas exclusive. D'autres fautes ayant été commises par d'autres personnes n'ayant été attraites devant la juridiction".

Boris de la Cruz

Boris De la Cruz

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