Avant même de jauger la foule, le nombre de voitures garées dans la zone industrielle de l'Habitarelle est impressionnant. Barrée par les gendarmes, la rue d'Alger, où réside la famille de Sihem, est noire de monde et il faut la contourner pour trouver le début du cortège, réuni derrière le fourgon funéraire.
À pas lents, la foule mélangée a marché, longuement, longeant le Gardon jusqu'à l'avenue des Sports, avant que les seuls hommes n'empruntent la rue du Souvenir pour atteindre le cimetière (*). La cérémonie a eu lieu dans un calme absolu, tandis que les participants qui sortaient du cimetière, émus, avaient du mal à se séparer sur le trottoir.
(*) Dans la tradition musulmane, seuls les hommes sont présents le jour de l'enterrement. Les femmes et les enfants vont généralement au cimetière le lendemain.