NÎMES Le cas psychiatrique réfléchira en prison
On n'est pas passé loin du drame ! Le 24 août dernier, sans permis au volant d'une voiture volée, il avait semé une belle panique en entreprenant un dangereux rodéo en ville auquel avait mis -non sans mal !- un terme les policiers nîmois. Mustapha B. comparaissait mardi 29 août au tribunal où il a finalement écopé de 8 mois de prison dont 7 avec sursis.
À tout juste 19 ans (il les a "fêté" en prison il y 3 jours), et bien que jusqu'alors jamais condamné, Mustapha B. n'est cependant pas tout à fait inconnu des services de police et de la justice des mineurs. Décrit comme "immature", "limite au plan psychiatrique", "impulsif" et "déficient intellectuelle" dans un rapport de l'ITEP (Institut thérapeutique éducatif et pédagogique) qui l'a longtemps pris en charge avant qu'il ne soit suivi par les services de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), ce jeune Nîmois est aujourd'hui considéré comme travailleur handicapé.
Handicapé certes, mais pas quand il s'agit de prendre le volant pour essayer une voiture volée confiée par un ancien copain de collège, un certain Tabir... Le 24 août dernier, les deux comparses sont repérés dans les rues de Nîmes par une patrouille de police alors qu'ils circulent à vive allure. Invité à stopper son véhicule, Mustapha n'en a cure et s'engage dans un rodéo qui aurait pu avoir de funestes conséquences pour les autres automobilistes, pour les policiers, les piétons et pour...lui-même.
Après avoir sauté des terre-pleins et des îlots, roulé à contresens et causé moult dégâts, il est enfin contraint de s'arrêter. Mais loin de lâcher l'affaire, il passe à l'arrière du véhicule et refuse de se rendre aux injonctions des forces de l'ordre qui seront au final obligées de casser une vitre du véhicule pour extraire manu militari le récalcitrant.
"J'ai eu un coup de panique !", se défend le mis en cause qui comparaissait détenu. "La portière avant était bloquée et c'est pour sortir que je suis passé à l'arrière." Quant à Madame le procureur, elle relève surtout que "c'est un miracle qu'il n'y ait pas eu de victime et plus de dégâts" et réclame contre le prévenu 2 ans de prison dont 18 mois avec sursis et mise à l'épreuve.
Prenant en compte ses problèmes de santé et ses efforts pour trouver du travail et se former, le tribunal condamne finalement le "fast and furious" à 8 mois de prison dont 7 assortis du sursis. Du temps qu'il mettra peut-être à profit pour réfléchir sur sa mauvaise conduite et sur celle à tenir dans le futur...
Philippe GAVILLET de PENEY
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