Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 04.12.2020 - tony-duret - 2 min  - vu 6468 fois

NÎMES Le jeune homme aux 11 identités condamné pour des vols à Carré Sud

Le tribunal correctionnel de Nîmes. Photo Tony Duret / Objectif Gard

« Monsieur X » pour la juge ou « Tahar B. » d’après le prévenu, comparaissait ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour des vols commis au centre commercial Carré Sud.

« On a onze identités vous concernant. Alors qui êtes-vous ? », demande la présidente, Marie-Lucie Godard, au jeune Algérien qui lui fait face et qui est assisté d’un traducteur. « Tahar B. », répond-il. La juge doute. Surtout que l’identité n’est pas la seule difficulté concernant ce prévenu, son âge aussi pose problème. Selon ses déclarations, il serait né le 22 novembre 2005. Il serait ainsi âgé de 15 ans, donc mineur, et ne devrait logiquement pas comparaître devant un tribunal correctionnel, une juridiction réservée aux adultes.

Seulement, son examen dentaire révèle qu’il a plus de 20 ans avec une marge d’erreur de plus ou moins six mois. « Enlevez votre masque !, demande la juge. Ce monsieur-là nous dit qu’il a 15 ans. Chacun se fera une opinion ». Il est vrai que l’accusé en fait facilement cinq de plus. La juge n’insiste pas. Elle n’en saura pas plus et se concentre sur les accusations de vol.

Arrivé en France clandestinement

Le 30 novembre, le jeune homme s’est rendu à Carré Sud à Nîmes pour y voler caleçons, chaussettes, vestes, parfum (…) dans plusieurs boutiques. « J’étais obligé de voler des affaires parce que j’avais froid », se défend Monsieur X. Des vols qui agacent la présidente au vu de l’indulgence dont le jeune homme a bénéficié : « Vous êtes arrivé en France clandestinement. On vous prend en charge gratuitement et vous allez voler ! »

Effectivement, à son entrée dans l’Hexagone et comme il prétendait être mineur, il a été pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), puis placé dans un hôtel dont il s’est fait virer à cause de son comportement. À la rue, il parvient à forcer l’appartement d’une jeune femme partie en week-end et squatte le lieu avant de le vider complètement avec la complicité d’au moins un ami. Présente à l’audience, la victime est désemparée : « Il n’y a plus rien ! Plus de bijoux, plus de vêtements. Ils ont même pris la hotte ! »

Des agissements qui mériteraient, selon le procureur, Adrien Roux, 6 mois de prison avec sursis. « Son seul désir à l’heure actuelle, c’est de rentrer dans son pays », indique au tribunal son avocate, maître Perrine Teissonnière. Ça tombe bien : une ordonnance de reconduite à la frontière a été prononcée contre lui. Quant au tribunal nîmois, il le condamne à 4 mois avec sursis et plus de 1 000€ d’amende pour les différents préjudices.

Tony Duret

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