TRIBUNAL L'employé d'un lycée condamné pour corruption sur un élève
Alors qu'il travaillait dans un établissement scolaire, il avait déjà été averti en 2012 et sanctionné disciplinairement pour avoir "couché" avec un lycéen... jeune majeur. Depuis, il avait changé d'affectation, mais était toujours employé dans un établissement scolaire public, au lycée agricole de Rodilhan précisément.
Cet homme, aujourd'hui âgé de 34 ans, drogué de sexe et de rencontres virtuelles sur le net selon ses explications au tribunal correctionnel de Nîmes, comparaissait pour "corruption de mineur" et "captation, transmission et diffusion d'images pédopornographiques ". Il a été condamné jeudi soir à 30 mois de prison dont 24 avec un sursis probatoire de trois ans. Il lui est en outre interdit d'entrer en contact avec des mineurs pendant 10 ans. Ses déboires judiciaires débutent en 2016 lorsqu'un élève du lycée agricole et ses parents déposent plainte. L'adolescent, âgé de 16 ans, raconte : " qu'il était sur les réseaux sociaux et il pensait échanger avec un garçon de son âge. Mais en réalité il était connecté avec un adulte qui employait un pseudo sur Internet ", résume le président du tribunal Jean Michel Pérez.
"Vous avez fait des avances sexuelles concrètes, des sollicitations sexuelles à un mineur et vous le saviez bien puisqu'il était scolarisé dans le lycée ou vous travailliez. Cela ne vous pose pas un problème", interroge le juge. " Je n'étais pas conscient, j'étais comme un ado. À l'époque, j'avais cette personnalité perverse et enfantine, dans ma tête j'avais 15 à 16 ans", répond le prévenu les mains tremblantes à la barre de la juridiction. J'étais un prédateur, j'essaie aujourd'hui de devenir un citoyen qui respecte les lois", ajoute-t-il sans vraiment rassurer. "D'autant que vous aviez été averti dans le passé, et cela ne vous a pas servi de leçon", complète le magistrat. De plus, des images et vidéos pédopornographiques ont été retrouvées sur l'ordinateur du mis en cause. "Des images insoutenables, car derrière les enfants il y a des pratiques, des actes terrifiants pour de très jeunes victimes", essaie de faire réagir le magistrat. D'ailleurs les images et vidéos ont permis aux enquêteurs de retrouver d'autres hommes qui visionnaient et échangeaient sur les réseaux sociaux les enregistrements et photos concernant les mineurs.
Sept autres hommes ont été retrouvés par l'enquête et renvoyés lors de la même audience de jeudi après-midi pour ces "captations" d'images. Des prévenus retraités pour certains, grands-pères mêmes. Les autres prévenus naviguaient dans l'univers des enfants, dans d'autres établissements scolaires ou dans le milieu du handball ou de l'animation. Pour la plupart inconnus de la Justice, ils ont écopé de peines aménageables, mais surtout de l'interdiction d'exercer auprès de mineurs ou même de les approcher. Des interdictions réclamées par la substitut du procureur, Adelaïde Galtier, dénonçant pour l'ensemble des prévenus :" cette misère sexuelle où l'on se cache derrière les écrans avec des mots crus. Mais derrière les rapports virtuels il y a des enfants qui ont subi les pires sévices pour assouvir le plaisir visuel des adultes".
Sur les sept hommes prévenus, trois hommes poursuivis pour des détentions d'images sexuelles d'enfants, ont été relaxés par la tribunal. Ils étaient défendus par maître Ludivine Glories et Me Baptiste Scherrer.
Boris De la Cruz