Publié il y a 5 mois - Mise à jour le 28.04.2024 - La rédaction - 7 min  - vu 3090 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Savourez les indiscrétions politiques de la semaine !

Tout ça pour ça ? Depuis le temps qu’on en parle, c’est enfin signé. L’État et le maire de Nîmes se sont mis d’accord après d’âpres négociations. Jean-Paul Fournier n’a rien lâché, le ministre de l’Intérieur a boudé, mais a fini par accepter le principe d’aider un maire Les Républicains dans l’intérêt général. Non sans souligner le paradoxe d’ajouter des moyens policiers alors que la tendance de la délinquance en 2023, comme en 2022 et 2021, est à la baisse. En effet, les chiffres recensés en termes de faits constatés demeurent les plus bas jamais enregistrés dans le département. Mieux, les services de l’Intérieur font état d’un taux d’élucidation supérieur à la strate nationale, aux alentours de 40 %. Mais la politique, c'est aussi de répondre à un sentiment d’insécurité… Ou de tenter de trouver les ressorts pour combattre une extrême-droite dont les ailes ont bien poussé depuis 2017… En parlant du Rassemblement national, il était d’ailleurs tout aussi étonnant de voir les grandes embrassades entre la nouvelle secrétaire d'État Sabrina Agresti-Roubache et le député Yoann Gillet lors de son déplacement à Nîmes jeudi dernier. Sous l’œil plus que surpris du sénateur Laurent Burgoa ou du député Modem, Philippe Berta. Mais probablement que la ministre n’a pas feint d’une stigmatisation outrancière avec le poulain de Marine Le Pen alors qu’à l’Assemblée nationale, les deux nouveaux amis éprouvent du plaisir à échanger ensemble… La normalisation des frontistes n’est pas qu’une vue de l’esprit… Revenons toutefois aux engagements mutuels. Ils font preuve d’un bon sens évident. Ainsi, l’État soumet la proposition de remplacer la totalité des départs à la retraite et les mutations courantes. La création d’une brigade des transports, forte de 12 effectifs, et exclusivement dévolue à la sécurité des transports de Nîmes métropole. Le président Proust ne pouvait pas rêver mieux à quelques mois des municipales 2026… Par ailleurs, un Groupe interministériel de recherches (GIR) de la police et de la gendarmerie sera créé à Nîmes pour lutter plus efficacement contre le blanchiment d’argent lié au trafic de stupéfiants dans le Gard. Enfin, c’est déjà le cas depuis 2023, 15 postes de policiers réservistes sont là. Et le préfet a, entre ses mains, en fonction des besoins et disponibilités, une unité́ de force mobile. Et la ville de Nîmes dans tout cela ? Elle ne fera pas grand-chose. Elle en a déjà beaucoup fait avec la 5ᵉ plus importante police municipale de France. Toutefois, elle confirme son engagement de 2020 en recrutant une trentaine d’agents supplémentaires d'ici 2026. Tout ça pour ça. On se demande quand même pourquoi il a fallu autant de temps pour aboutir à une réponse si contenue entre les différents acteurs. Alors que le temps presse, que les morts et blessés liés au trafic de drogue se cumulent, que les habitants s’impatientent. Ces derniers vont devoir encore attendre. Car entre la signature et la concrétisation… Et pendant ce temps là…

Qui est la taupe ? C’est la mauvaise nouvelle de la semaine au Nîmes Olympique. Alors que les Crocos se sont imposés à Orléans vendredi dernier, l’adversaire a décidé d’émettre une réserve auprès de la Fédération française de football (FFF), en raison de la participation de Zakary Lamgahez, un jeune Nîmois de 21 ans. Afin de s’éviter une défaite sur tapis vert et en sus, un point de pénalité, la direction du club a relevé plusieurs arguments en sa faveur qu’elle présentera à la FFF la semaine prochaine. Notamment, son statut professionnel dans ce championnat de National… Reste que la pilule est difficile à avaler. Depuis, au Nîmes Olympique, on cherche à savoir qui est la personne qui aurait pu aiguiller Orléans et les convaincre de contester le match. « Il y avait trois personnes au courant du statut du joueur, dont une personne extérieure au club. Tout porte à croire qu’elle pourrait être l’indic », souffle un proche de Rani Assaf sans dévoiler précisément l’identité de cette personne. Paranoïa ? Réalité ? Encore difficile de savoir. Mais cette suspicion en dit long sur la confiance qui règne entre le Nîmes Olympique et le reste du monde…  

Grosse colère de Burgoa. Le sénateur Les Républicains a pour habitude de faire la démonstration d’une certaine sagesse politique. Mais cette fois, son sang n’a fait qu’un tour. Après avoir constaté la proximité entre la secrétaire d’État macroniste et le député Rassemblement national (lire plus haut), il a été tout autant surpris de lire l’après-midi même, le communiqué de presse assassin de Yoann Gillet contre le contrat de sécurité intégré. Le lendemain, à Bellegarde, lors de la visite du ministre de l’Agriculture, Laurent Burgoa qui a croisé une nouvelle fois le député mariniste n’a pas mâché ses mots : « Vous êtes la honte de ce département. Populiste et de mauvaise foi, comment pouvez-vous agir de la sorte ? », lui aurait lancé le sénateur. Contacté, ce dernier ne décolère pas : « Je ne supporte plus ces parlementaires d’extrême-droite et en particulier M. Gillet. Toute la matinée au Chemin-Bas-d’Avignon, il a collé aux basques de la secrétaire d’État et, ensuite, il ose écrire un tel communiqué. En politique, il faut être sérieux. » Pas sûr que les relations s’arrangent entre les deux hommes, particulièrement dans les prochains mois avec la campagne des municipales à Nîmes…

« Bardellamania » jusqu’en mairie ? Depuis plusieurs jours, un début de crise couve dans les couloirs de la mairie de Nîmes. En cause, certains élus de la majorité décomplexés en réunion et dans les rues de la Ville qui annoncent ici et là leur proximité avec le Rassemblement national. « Ce n’est plus possible de voir ces élus embrasser Yoann Gillet ou prendre un verre avec lui. Pire, comme lors du banquet des aînés, lui proposer de partager le repas à côté du maire de Nîmes », regrette un élu nîmois scandalisé. Il y a encore quelques jours, devant les équipes de Renaissance aux Halles de Nîmes qui tractaient pour les Européennes, la proximité entre le RN et certains élus nîmois a choqué. « La Droite est en mauvaise posture pour 2026 avec la succession de Jean-Paul Fournier. Il est évident que pour certains conseillers municipaux, une alliance de second tour reste la seule opportunité pour l’emporter… », calcule un macroniste. Contacté, le premier adjoint du maire de Nîmes, Julien Plantier, nie avoir connaissance de ces rapprochements, mais il alerte : « Jamais, je n’aurai de près ou de loin de connivence avec l’extrême-droite. Comme le maire, c’est une règle infranchissable. Je préfère perdre dignement que m’associer avec le pire. » C’est dit.

Un fidèle sur le départ ? Depuis plusieurs semaines, le conseiller spécial de Jean-Paul Fournier Gérardo Marzo s’interroge sur son avenir au sein du cabinet du maire. Depuis quelques jours, il semble avoir pris sa décision : il quittera ses fonctions en fin d’année 2024. Difficile de connaître précisément les raisons de cette décision soudaine mais plusieurs de ses proches avancent une fatigue du pouvoir. « Il est épuisé. Depuis des années, il travaille sans relâche y compris le week-end. Proche du maire, il est très présent aussi dans sa vie personnelle. Peut-être qu’il est à la limite de l’épuisement. » Alors qu’il a pris contact avec les services RH de la Ville, son départ pourrait être acté rapidement. « Il restera jusqu’à la fin de l’année, c’est certain », assure un élu. Un autre a une analyse différente : « Il est capricieux. Quand les choses ne tournent pas en sa faveur, il boude. Et c’est le cas actuellement. »

Une ministre à Nîmes ? Les visites ministérielles dans le Gard ne sont pas près de s’arrêter. La prochaine pourrait être celle de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités. Selon nos informations, elle pourrait venir début juin pour rencontrer le nouveau directeur général du CHU de Nîmes et participer à la pose de la première pierre de l’extension de l’entreprise LFB Biomanufacturing, filiale du groupe LFB spécialisé dans la production de protéines thérapeutiques par culture cellulaire. Cette entreprise a annoncé à l’automne dernier un investissement de 20 millions d'euros à Alès et le doublement de ses capacités de production. Ce projet va recevoir un soutien financier de Bpifrance dans le cadre de France 2030, de plusieurs millions d’euros…

Le bon élève. Frédéric Rimattei a été nommé directeur général du CHU de Nîmes par décret présidentiel le 26 mars dernier. Son arrivée officielle à Nîmes est prévue, selon nos informations, le 2 mai prochain. En attendant, il boucle les derniers dossiers au CHU de Rennes et prépare déjà l’avenir. Il enchaîne depuis plusieurs jours des réunions en distanciel et prend aussi des décisions sur les dossiers les plus urgents. « Il fait très bonne impression et les équipes de direction et les médecins ont hâte de travailler avec lui rapidement », glisse une source hospitalière.

300 000 euros. Des sonnants et trébuchants pour la SMAC Paloma. C’est le nouveau président Gaël Dupret, maire de Sernhac et conseiller communautaire délégué aux Traditions et à la culture à Nîmes métropole, qui est heureux. Lors du prochain conseil communautaire, une délibération actera cet investissement qui permettra de rénover une partie intérieure de la structure et faire l’acquisition de nouveaux équipements musicaux. « Au-delà de l’investissement, Gaël Dupret est très investi à Paloma. Il vient plusieurs fois par semaine, participe aux réunions et valide la programmation d’artistes. C’est très positif », salue un membre de la scène musicale nîmoise.

Abandonnée. L’adjointe déléguée à l’Éducation de la ville de Nîmes, Véronique Gardeur-Bancel, n’a pas beaucoup apprécié la fin de la visite de la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache jeudi dernier au Chemin-Bas-d’Avignon. Une fois la signature réalisée, il était l’heure pour tous les intervenants de quitter le quartier populaire nîmois. Seulement, l’adjointe découvre que ses collègues - les élus comme le maire - avaient filé en voiture… en l’oubliant au passage ! Problème : elle était venue en voiture avec une délégation d’élus à l’aller et a perdu sa place au profit de Richard Tibérino qui s’est incrusté entre temps. L’élue n’a pas eu le courage de parcourir à pied les 3 kilomètres qui séparent ce quartier Nîmois du centre-ville, ni de prendre le bus… Catastrophée, elle a donc appelé les services de la Ville pour demander qu’un chauffeur vienne la récupérer. En fin de journée, Véronique Gardeur-Bancel semblait encore choquée par ce terrible événement. Elle aurait même versé une larme ! Qu’adviendrait-il d'elle si elle devait vivre dans ce quartier… 

La fermeture qui passe mal. Au PS, les militants ont reçu un étrange e-mail : « Fermeture de la fédération jusqu’au vendredi 10 mai ». En pleine campagne électorale, la fermeture passe mal : « Quinze jours de fermeture en pleine campagne des Européennes ! En plus, nous n’avons aucune précision sur le pourquoi du comment… », peste l’un d’eux. Après renseignement pris, il s’avère que la permanente a quelques jours à récupérer… Le droit du travail, ça vaut pour tout le monde. Même la gauche.

Souvenirs, souvenirs. Ça y est, l’ancienne préfète du Gard, Marie-Françoise Le Caillon est officiellement marseillaise. Cette dernière a participé à la cérémonie des « nouveaux Marseillais » donnée par le maire en personne, Benoît Payan. L’occasion de découvrir la salle du conseil municipal. Les nouveaux habitants avaient même le droit de poser des questions sur le fonctionnement de l’institution… Un domaine que connaît bien le haut fonctionnaire à la retraite.

Soirée électorale. Ne manquez pas sur Objectif Gard et ses plateformes sociales, le dispositif proposé ce dimanche à l’occasion de la municipale partielle intégrale à Pont-Saint-Esprit. Depuis ce matin, nous vous proposons un fil rouge heure par heure sur cette journée de vote. À partir de 19 heures, rendez-vous en direct dans une émission spéciale du Club Objectif Gard, avec des invités en plateau et nos duplex depuis Pont-Saint-Esprit pour vivre l’annonce des résultats et toutes les réactions. 

La rédaction

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