Un repérage le mercredi, puis le matraquage le vendredi soir. Le bar Le Prolé, connu comme un bastion communiste d'Alès, a été secoué en cette feria de l'Ascension par la venue d'une dizaine de membres, de 20 à 35 ans selon les estimations, du groupe Bloc Montpelliérain, qui ont agressé les festaïres et militants présents : "Tout le monde faisait la fête, on leur a dit de sortir, c'est monté en pression et ils ont déclenché direct. Ils ont sauté sur tout ce qu'il y avait. Tu ne viens pas à dix fachos, avec une méga-gazeuse sans l'envie de te battre", raconte Cécile, une militante présente lors des faits. 

Trois membres du groupe étaient déjà venus le mercredi soir, visiblement en repérage et afin de coller des stickers sur les tables, ainsi que l'année dernière, "mais en journée, discrètement et seulement pour intimider". Ils sont donc passés à l'acte cette année sans même être cagoulés. "Ce n'était pas une baston de bar de feria. La police et la Croix-Rouge sont venues pour nous soutenir et aider. On a incité les victimes à porter plainte, la police a déjà quelques éléments", indique 'Isa', une autre sympathisante présente. 

Une agression qui a de quoi inquiéter les habitués du lieu : "Ça fait plusieurs mois qu'on a des adolescents fachos, à peine sortis du collège, qui taguent nos murs avec des signes SS et croix gammées. On a l'impression qu'on les laisse faire, ils se croient tout permis."

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a demandé la dissolution du groupe Bloc Montpélliérain. Un rassemblement se tiendra à la sous-préfecture d'Alès, lundi 2 juin, à 18h, en réponse aux événements.