C'est un projet porté par la mairie, en partenariat avec l’État, Alès Agglomération et les bailleurs sociaux, qui aura permis à 19 bénéficiaires en 2025 (contre 14 en 2024) de retrouver un rythme de travail tout en améliorant leur cadre de vie. Plus d’espaces verts entretenus, moins de déchets sauvages. En huit mois (d’avril à novembre 2025), les équipes de "Jardins citoyens" ont entretenu plus de 10 000 m² d’espaces verts, collecté plus d’une tonne de déchets, mais aussi ramassé 300 bonbonnes de protoxyde d’azote — un chiffre inquiétant en forte hausse, révélateur d’un phénomène social alarmant. « Malgré tout, la présence régulière des équipes a réduit les dépôts sauvages et renforcé la visibilité de l’action publique », souligne Sylvain, encadrant technique.
Un impact social et humain
L'objectif est qu'avec ce dispositif, la ville cible des publics éloignés de l’emploi, souvent en situation de précarité, avec un accompagnement personnalisé et qui ont plus de 25 ans . « Certains bénéficiaires ont retrouvé confiance en eux, et des femmes ont joué un rôle moteur dans les groupes pour faire avancer la cause », explique Soraya Haoues, conseillère municipale. Une action de huit mois de travail découpée en phases de deux mois, avec une contribution de 4 heures par jour (le matin) et une compensation salariale qui aura permis « aux familles dans le besoin de remplir leur frigo le temps de quelques mois », avance la conseillère.
En 2025, 50 % des 19 participants ont pu accéder à une formation ou un emploi, et 40 % ont pu accéder à une poursuite de suivi (France Travail, Raison de plus, ou organisme de santé). « Ça a permis à certaines personnes de se réinscrire à France Travail, de se signaler auprès des administrations et de reprendre confiance en eux. » C'était le cas de Soraya, participante du projet en 2024 qui aura été reprise dans diverses missions mises en place par la mairie tout au long de l'année, grâce à sa polyvalence et sa détermination. De son côté, Yohan, participant de la session 2025, était très content de retrouver la volonté de se lever et de travailler avec une bonne équipe, avec l'envie de travailler dans un garage automobile dans l'avenir, tandis qu'Anaïs, diplômée d'un BTS en commerce international, a pu retrouver le goût du travail après des épreuves personnelles difficiles.
Les interventions ont couvert six QPV (Près Saint-Jean, Cévennes, Tamaris, Rochebelle, Cauvel, La Royale) « Il n'y a pas un endroit où on n'est pas allé, même dans les points de deal », détaille Stéphane, qui précise que de nouvelles résidences HLM ont été intégrées. « Les habitants ont exprimé leur reconnaissance, on a beaucoup de demandes pour rejoindre le dispositif », note Gaël, chargé de la concertation et du projet.
2026 : vers une consolidation et des innovations
Les discussions entre participants, collectivités et services de l’État ont permis de dégager des pistes d’amélioration pour 2026 :
- Diversifier les missions : intégrer des travaux en intérieur les jours de pluie et des micro-missions pour les bailleurs sociaux (désencombrement des parties communes).
- Renforcer l’accompagnement : en partenariat avec France Travail et Raison de Plus, l’objectif est d’offrir un suivi individualisé (3 rendez-vous collectifs et 5 individuels par session).
« Ce projet est un modèle d’insertion par l’écologie. Il faut le pérenniser et l’étendre, pour les habitants, c'est une opportunité à saisir. L'importance de ces actions, c'est qu'ils réapprennent les codes du travail et de la vie en communauté », insiste Émile Soumbo, sous-préfet d’Alès. Du côté de la mairie, c'est le directeur général de la politique publique de la ville, Patrick Cathelineau, qui a pris la parole sur le sujet : « Nous souhaitons que ça se prolonge et qu'il y ait un vrai suivi de parcours par la suite. On voit réellement les résultats de proximité dans les quartiers grâce à ces actions. »
Un projet pilote à dupliquer ?
Avec des résultats concrets et une demande croissante des habitants, « Jardins citoyens » pourrait inspirer d’autres territoires. « On est les premiers à Alès à combiner insertion et écologie de cette manière. Il faut capitaliser sur cette dynamique, c'est une action qui a du sens. », concluent Sarah Centofanti, déléguée du préfet et Soraya Haoues, la conseillère municipale. Prochaine étape : finaliser les financements pour 2026 et affiner les partenariats, afin de transformer l’essai en un levier durable pour les QPV.