Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 13.03.2024 - Louis Valat - 4 min  - vu 268 fois

ALÈS Le nouveau souffle de la collection beaux-arts du musée du Colombier

Les équipes du Colombier ont entrepris un travail de restauration de grande ampleur.

- Photo Louis Valat

L'exposition permanente du musée du Colombier à Alès révèle, depuis le 8 mars, le fruit d'un travail de plusieurs années, allant de la reconstitution minutieuse des réserves à un nouvel accrochage méticuleux des œuvres, en passant par la restauration de certains trésors. Une rénovation qui n'avait pas été entreprise depuis vingt ans.

Pour le musée du Colombier, le printemps rime avec pimpant. Depuis le 8 mars, le Colombier a rouvert les portes de ses deux étages supérieurs et de ses dix salles, fermés au public depuis le mois d'octobre, pour y dévoiler des chefs-d’œuvre restaurés et réarrangés, ainsi qu'un tout nouveau salon bourgeois immersif, un mur des portraits, des copies, des céramiques de Jean Mayodon, des salles pleines de couleur, ou encore du papier peint vintage.

Une restauration sur plusieurs années

L'ensemble des membres du personnel du musée, qu'ils travaillent dans le secteur de l'exposition, de la collection, en tant que médiateurs ou dans d'autres départements, ont été mobilisés pendant près de quatre ans dans la restauration de l'exposition permanente emblématique du Colombier. "C'est un chantier dont nous sommes extrêmement fiers", s'enthousiasme Carole Hyza, conservatrice des musées d'Alès Agglomération. Un chantier amorcé en 2020, après plus de vingt ans sans la moindre modification de la collection en question. Il était grand temps de "bichonner" les œuvres.

Les équipes du Colombier ont entrepris un travail de restauration de grande ampleur. • Photo Louis Valat

Ce n'est évidemment pas un travail que l'on peut accomplir en un instant. Le processus s'est alors déroulé en plusieurs étapes, débutant par le réaménagement des réserves. Après avoir retiré les anciens montants en bois et repensé le système de rangement dans la réserve de la collection beaux-arts du Colombier - une réserve comptant plus de 720 numéros répertoriés, soit un total de 1 200 œuvres selon le personnel du musée - le processus de restauration a pu commencer. Lorsque les œuvres ont ensuite été décrochées, des marques sur les murs ont été découvertes, obligeant les équipes de Patrimoine et Musée à entreprendre une peinture complète des parois.

Par la suite, chaque œuvre a été soigneusement dépoussiérée, suite à une formation effectuée sur deux jours avec une spécialiste, d'autres recollées, restaurées. Le revers des toiles a également été aspiré. Une fois cette étape terminée, tous les systèmes d'accrochage ont été réévalués, et un restaurateur de cadres a passé deux semaines à réajuster chaque encadrement. "L'enjeu était de montrer de nouvelles choses au visiteur, qu'il ait l'impression d'avoir un nouveau musée", déclarait Carole Hyza. Le tout financé par le musée lui-même et Alès Agglomération, pour une dizaine de milliers d'euros.

Miser sur l'effet "waouh"

Si le parcours chronologique de la collection permanente du musée installé rue Jean Mayodon demeure fidèle à sa tradition, allant du plus ancien (XVIe siècle) au plus récent (XXe), les thématiques ont quant à elles subi des évolutions, couvrant désormais les antiquités, les portraits, les nus, ainsi que les paysages locaux.

Dès la salle d'introduction, le ton est donné. Deux tableaux de Jan Brueghel, La Terre et ses productions et La Mer et ses productions, accompagnent le sublime Henri IV à la cour de Catherine de Médicis - présent sur la photo ci-dessus - d'Aimée Brune-Pagès, datant de 1844. Et la deuxième salle ne fait que confirmer cet effet waouh avec la salle "VIP" des plus belles œuvres de l'exposition antérieure. Elle met en lumière notamment les pièces qui faisaient partie de la collection de Jacques Bernard, offertes par le collectionneur à la ville d'Alès à la fin du XIXe siècle. Dans cette salle, sans trop en dévoiler, les visiteurs pourront découvrir le triptyque de La Sainte Trinité de Jean Bellegambe, l'une des pièces phares de cette collection beaux-arts mais aussi un ensemble de céramiques de Jean Mayodon.

Au premier étage toujours, le mobilier régional est également exposé, ainsi qu'une remarquable galerie de portraits, mettant en lumière, parmi d'autres, celui d'Alphonse Diala, le premier homme de couleur d'Alès. Cette étape conduit les visiteurs vers la salle la plus fascinante de la visite : le domaine du Colombier (photo ci-dessous). Une atmosphère d'intérieur bourgeois y est recréée, rappelant que le bâtiment abritant le musée du Colombier était autrefois une demeure privée.

Le domaine du Colombier. • Photo Louis Valat

Au deuxième étage ensuite, une grande salle est consacrée aux copistes "mais pas copieurs", comme le rappelle la conservatrice du musée. "Nous sommes au XIXe siècle, beaucoup de tableaux sont copiés à la fois pour l'État, qui aime à diffuser les portraits de ses empereurs, mais aussi pour permettre aux collectionneurs d'acquérir certaines œuvres parfois difficiles, voire impossibles à obtenir".

Dans cette salle se trouve alors une immense reproduction de l'Empereur Napoléon III, réalisée par Charles Doërr d'après l'œuvre de Franz-Xaver Winterhalter. Cette copie est arrivée à l'Hôtel de ville d'Alès en 1858. La visite se poursuit avec une section dédiée au nu, avant de découvrir des œuvres locales représentant les paysages d'Alès et de ses environs : le Mont-Bouquet de Bernard Ferrière, le pont de Rochebelle, ou encore la foire aux bestiaux à Génolhac. Enfin, une dernière salle mettant en valeur de nombreux artistes du XXe siècle. "Dans cette collection permanente, nous montrons beaucoup de tableaux du XVIIe au XIXe siècle, mais nous avons également une grosse collection du XXe siècle avec des artistes locaux et d'autres un peu moins. Cette dernière pièce est un échantillon de ce que l'on a en réserve."

La récente réouverture des étages supérieurs du musée du Colombier offre aux visiteurs une expérience revitalisée, mettant en avant des chefs-d'œuvre restaurés et réaménagés, tout en plongeant dans l'histoire et le patrimoine artistique d'Alès. Grâce au travail acharné des équipes du musée, la collection beaux-arts a véritablement franchi un nouveau cap cette année, sous un nouveau regard et de nouvelles histoires.

La collection permanente Le Printemps du Colombier, nouveau regard, nouvelles histoires.

Depuis le 8 mars 2024 au Musée du Colombier à la Rue Jean Mayodon à Alès. En accès libre de 14 à 17 heures, tous les jours sauf le mardi et le 1er novembre. Pour plus d'informations, contactez le 04 66 86 30 40.

Louis Valat

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