FAIT DU JOUR Dans les salles de sport, c'est le calme avant la tempête !
Boostées par la mode du culte du corps accentuée par les réseaux sociaux et une démarche "bien-être" de plus en plus prégnante, les inscriptions en salles de sport se portent bien. C'est notamment le cas dans la deuxième ville du Gard, à Alès, où un pic d'activité est attendu début janvier après les bonnes résolutions post-fêtes.
Chez Le Qlub by Corpeus, salle de sport historique du bassin alésien implantée depuis le début des années 2000 à Saint-Hilaire-de-Brethmas, route de Nîmes, c'est le calme avant la tempête. Au moment de notre passage ce mercredi 28 décembre, seule Pamela assure l'accueil des adhérents à l'entrée. "Les patrons sont en congés", fait savoir la jeune coach sportive. Et pour cause ! La période des fêtes de fin d'année est synonyme de repos pour la plupart des adeptes des barres de musculation et autres haltères.
"Depuis Noël, il n'y a plus grand monde", remarque Pamela. "Normalement il y a une grosse vague tous les jours vers 17h30 avec une quarantaine de personnes sur le plateau musculation. Là c'est plutôt une dizaine", renchérit-elle. Seuls les "acharnés" sont au rendez-vous. Ceux pour qui le sport est un mode de vie. À quelques hectomètres d'ici, sur le quai du Mas d'Hours, le constat est sensiblement identique chez Fitness Park, structure ouverte à Alès depuis le 5 décembre dernier (relire ici).
"On a été surpris la semaine de Noël en ayant pas mal de monde, mais là c'est beaucoup plus calme", confie Leïla, coach sportive et responsable adjointe de la salle. Seuls quelques-uns des 400 nouveaux adhérents s'entraînent le matin de notre venue. Les sportifs aguerris parmi lesquels certains entendent se débarrasser d'une forme de culpabilité afférente aux excès de fêtes. "Certains nous demandent si on peut ouvrir le 1er janvier", sourit Leïla, elle-même prête à aller au turbin en toutes circonstances.
Sur la rocade alésienne, chemin de Trespeaux, le petit parking de Keep Cool est tout de même bien rempli pour la période. À l'intérieur, les vélos élliptiques et autres rameurs sont presque tous occupés. Pourtant, Rémi, le coach, l'assure : "On tourne un peu au ralenti." Et le dernier nommé d'ajouter : "Ça va repartir la semaine prochaine avec la fin des vacances." Car après cette courte accalmie pour les musclés, il faudra bientôt jouer des coudes pour s'offrir une place sur un banc de développé couché ou patienter quelques minutes avant que les haltères de 18 kilos se libèrent.
Dans quelques jours, la clientèle dite "des bonnes résolutions" débarquera en force. "C'est ancré dans les mœurs de s'inscrire en salle de sport à cette période de l'année. Pour nous, il y a deux rentrées : celle de septembre et celle de janvier", expose Rémi. Sa consœur de Fitness Park ne dit pas autre chose : "Janvier, c'est un mois clé pour toutes les salles de sport, encore plus pour nous qui venons d'ouvrir."
"Après les fêtes, les gens viennent tester", prévient Pamela. Chez Corpeus, comme dans la plupart des structures sportives, la séance d'essai est gratuite. "On offre aussi un pass 7 jours qui permet de tester les cours collectifs en fonction de ses disponibilités", rapporte la coach sportive, qui mentionne aussi l'option trimestrielle. Car à l'inverse de la clientèle de septembre dont la pratique sportive s'inscrit généralement dans la durée, celle de janvier peut s'avérer volatile.
"Certains resteront cinq ou six ans chez nous, d'autres vont résilier au bout de deux ou trois semaines. Ça arrive régulièrement ! Ça dépend beaucoup de la motivation", clame Pamela. Leïla livre un refrain peu ou prou équivalent : "Certaines personnes vont arrêter au bout de trois mois et reviendront peut-être juste avant l'été." Selon le coach sportif de Keep Cool, la pérennité des inscriptions est "un peu plus marquée qu'avant", mais "il y a toujours des gens qui vont perdre la motivation rapidement et abandonner."
Mais quel est donc l'autre profil de ces sportifs de la nouvelle année ? "Certains abandonnent les grosses enseignes pour nous rejoindre car ils recherchent cet aspect familial qu'il y a encore chez nous", analyse Pamela. À en croire les professionnels du secteur, nombreux sont ceux qui modifient leurs habitudes sportives en délaissant leur activité initiale qui se pratique en extérieur au profit d'une inscription en salle pour ne plus être tributaire de la météo.
Et si l'impact des réseaux sociaux, lesquels ont accentué l'effet de mode relatif au culte de la personne, profite aux salles de sport, la démarche des nouveaux adhérents relève davantage d'une quête de bien-être. "Il y a un peu de tout, mais beaucoup de gens se mettent au sport pour souffler et évacuer les tensions", constate la responsable adjointe de Fitness Park Alès.
"Les kinés et les ostéos conseillent de plus en plus la musculation et le fitness pour se muscler le dos et soulager les douleurs du quotidien", concède Rémi, lequel apprécie le caractère "cosmopolite" de sa salle où "tous les âges et tous les profils se côtoient". Pour autant, si le phénomène existe bel et bien, s'inscrire en janvier ne signifie pas nécessairement abandonner en mars.
Éviter l'écœurement
"Il y a des personnes qui tombent amoureuses de la discipline et n'arrêtent jamais. Le tout c'est de ne pas se forcer et ne pas venir trop souvent au début au risque de s'écœurer", conseille Leïla. Rémi en fait de même : "Si on y va d'un seul coup et qu'on a de grosses courbatures, le risque c'est de se dégoûter. Il vaut mieux commencer tranquillement en venant deux fois par semaine. L'important c'est de ne pas vouloir faire comme les autres et de s'écouter soi-même !"
À l'aube de la nouvelle année, la capitale des Cévennes recense une grosse dizaine de salles de sport, tandis que les ouvertures de boxs du très en vogue crossfit se multiplient. Le marché du fitness ne s'est jamais aussi bien porté. Selon une étude réalisée par Deloitte en 2020, le continent européen a enregistré une hausse de 10 millions d'adhérents en salles de sport entre 2017 et 2019, tandis que la France compte près de 6,5 millions d'abonnés, soit près de 10% de la population. En ferez-vous partie en 2023 ?
Comment éliminer les kilos superflus après les fêtes ? Les conseils des coachs :
"Prendre du poids pendant les fêtes, c'est normal. Il ne faut pas s'affoler ni culpabiliser", embraye Leïla, coach chez Fitness Park. "Il faut profiter et se reprendre progressivement en revenant à ses habitudes. Une période d'arrêt d'une semaine est même recommandée", enchaîne-t-elle. Dans la même veine, Pamela témoigne : "On prend tous deux ou trois kilos pendant les fêtes. Sauf le vrai culturiste qui va se priver de chocolat pour conserver sa diète. Mais c'est rare. Il faut reprendre progressivement le sport. Et surtout soigner son alimentation, c'est la base ! C'est même plus important que l'activité physique en elle-même." Et Rémi de compléter : "Pendant les fêtes, on peut manger de tout. Ce sont les quantités qui sont parfois disproportionnées." Tous s'accordent à conseiller de s'hydrater (avec de l'eau) au maximum et de consommer du thé vert à l'envi.
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