ARLES L'école MoPA ouvre un cursus stop motion pour ses 25 ans
En septembre 2025, l'école MoPA d'Arles effectuera sa 25ème rentrée. L'occassion de lancer une nouvelle filière.
L’une des premières écoles de cinéma d’animation 3D en France et dans le monde se trouve à Arles. Il s’agit de l’école MoPA, qui fêtera en septembre ses 25 ans d’existence. Jusqu’à présent centrée sur la formation au cinéma d’animation 3D, l’école lancera en 2025 une nouvelle filière dédiée au stop motion. "On veut créer une classe préparatoire qui se projette sur le stop motion, et la vraie première année de ce cursus sera en septembre 2026. Cela nous laissera le temps d’avoir des lieux de tournage, d’investir dans du matériel etc…", explique Yoni Arena, directeur de l'école. Passer par la classe préparatoire pour intégrer l’école n’est pas obligatoire, mais fortement conseillé. "Il faut déjà avoir fait de tout pour rentrer en première année, c’est-à-dire de la sculpture, de l’animation, de la photographie, du montage etc…Il y a seulement une dizaine d’entrées directes sur une cinquantaine d’élèves."
Le stop motion est une technique très appréciée par l’école, que l’ensemble des élèves pratiquent durant un mois en classe préparatoire. Le directeur de l’école s’est rendu compte que certains étudiants se sentaient frustrés à la fin de leur première année en réalisant que la quasi intégralité de la suite de leur cursus allait se dérouler devant un ordinateur. Quelle différence avec la 3D ? "C'est vraiment pour des étudiants qui vont avoir une fibre plus plateau de tournage, de cinéma, et qui vont avoir envie d’être dans un artisanat plus fort, celui de vraiment construire ses maquettes, construire ses personnages, être capable de prendre du tissu, de la colle, de découper, de construire. Alors qu’en 3D tout est créé sur un ordinateur", détaille-t-il. Très peu d'écoles françaises forment aujourd'hui des étudiants à cette technique alors qu'elle est toujours très utilisée dans la publicité notamment, mais également pour des longs métrages. "Cela donne une identité visuelle unique, qui suscite une réponse très positive de la part des spectateurs."
La direction de l'école a hésité à lancer un cursus 2D. Mais de nombreuses écoles existent déjà. La question de l'intelligence artificielle a également été décisive. "Fort à parier que beaucoup de processus de fabrication dans les films d'animation 3D vont être accélérés ou simplifiés par l'intelligence artificielle. Cela ne veut pas dire que tous les métiers vont disparaître, mais le nombre de professionnels recrutés sera moindre", souligne Yoni Arena. "Le jour où l'IA viendra sur un plateau construire des maquettes en bois ou en papier et les animer et les prendre en photo n'est pas encore arrivé", sourit ce passionné.
Une école à la portée internationale
Sur la soixantaine d'intervenants que compte l'école, une grande partie d'entre eux viennent de l'étranger. "À part pour les intervenants très artistiques comme le dessin, la quasi-totalité sont hébergés le temps de leur intervention dans la ville. Il y a très peu de monde sur Arles", explique Yoni Arena, le directeur de l'école.
Côté étudiants, l'école compte quasiment 15% d'élèves étrangers. "Cela varie selon les années mais il y a toujours une dimension très internationale marquée par les étudiants et les intervenants. C'est un métier où les représentants sont de toute façon internationaux", souligne-t-il.
Pour le moment, les élèves inscrits à l'école MoPA suivent le cursus animation 3D, et se spécialisent lors de leur 4ème année. Ils ont le choix entre la spécialisation image et animation. "C'est vraiment des métiers différents", raconte Yoni Arena. Les étudiants se regroupent cependant toujours pour produire des films ensemble. La réalisation, chaque année, de courts métrages est l'une des particularités de l'école. Le directeur insiste sur la dimension globale de la formation dispensée. "Beaucoup d'écoles font le choix de ne travailler que le côté artistique. À l'inverse, nous proposons dès la classe préparatoire plus de 100 heures de scénario. Nous souhaitons vraiment les habituer à être des auteurs, réalisateurs, mais aussi techniciens et artistes de métier."
Cela semble porter ses fruits à en croire les affiches de films primés accrochées dans les couloirs de l'école. "Tous les films réalisés en 5ème année pour l'obtention de leur diplôme ont une vie de sélection et de prix dans différents concours", souligne le directeur. Le court-métrage "Au revoir mon monde", réalisé par des étudiants de 5ème année de la promotion 2023, a ainsi été récompensé aux Student Academy Awards parmi 2 683 autres films. C'est la 4 ème fois qu'un film de l'école fait partie des gagnants aux Student Academy Awards. "L’objectif premier reste qu’ils démarrent une vraie carrière dans un studio d’animation. On est autant fiers de savoir qu’ils trouvent du travail que de savoir que leurs films sont récompensés dans de grands concours", conclut Yoni Arena.