FAIT DU SOIR Le tracé de "moindre impact" de la ligne à très haute tension dévoilé
Le préfet de la Région PACA a validé le fuseau de "moindre impact" de la ligne à très haute tension qui doit relier Jonquières-Saint-Vincent à Fos-sur-Mer proposé par RTE (Réseau de transport d'électricité) ce vendredi à Marseille. Les élus des communes concernées restent opposés au projet.
Le coordonnateur du projet de ligne à très haute tension entre Fos-sur-Mer et Jonquières-Saint-Vincent, Christophe Mirmand, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et préfet des Bouches-du-Rhône, a validé ce vendredi matin le fuseau de moindre impact proposé par RTE. La ligne devrait donc passer sur les communes de Jonquières-Saint-Vincent, de Bellegarde, de Fourques, d'Arles, de Saint-Martin-de-Crau et de Fos-sur-Mer. "C'est la clôture d'une phase de concertation mais ce n'est pas la phase finale, nous allons poursuivre les concertations", a-t-il promis, ajoutant qu'il a assorti quatre conditions à cette décision.
Quatre conditions posées par le préfet de Région
Il a ainsi accepté l’organisation d'un "débat global sur les impacts de l'ensemble du projet" sous l'égide de la Commission nationale du débat public, qu'il s'est engagé a saisir "dans les jours ou les semaines à venir." Son organisation était vivement réclamée par les élus des communes concernées par le tracé et par le collectif STOP THT 13-30. À cela s'ajoute la réalisation d'une étude "indépendante et contradictoire pour permettre de justifier le choix d'une technologie aérienne, par rapport à une solution d'enfouissement", qui est proposée par les opposants au projet.
Ces deux conditions devront être remplies avant le lancement d'une demande de déclaration d'utilité publique. Une expertise sur les besoins actuels et futurs en électricité devra également être réalisée. Enfin, Christophe Mirmand souhaite un échange spécifique entre le monde agricole et les deux opérateurs RTE et Enedis. L'objectif est de proposer l'enfouissement "de lignes à tensions inférieures à 400 000 volts pour permettre d'améliorer les conditions de travail et d'exploitation d'un certain nombre de fonciers agricoles." Christophe Berassen, directeur développement et ingénierie Méditerranée de RTE, tente également de rassurer les opposants en promettant de "mettre en place des mesures compensatoires."
"On va sacrifier et défigurer notre territoire"
Les élus, de tous bords politiques, sont vent debout contre ce projet. Les maires d'Arles, de Bellegarde, de Beaucaire, de Fourques, de Jonquières-Saint-Vincent et de Vallabrègues sont symboliquement sortis avant la fin de la réunion. S'il salue "une première victoire" grâce à l'obtention d'une concertation publique, Patrick de Carolis rappelle qu'il n'est pas satisfait de la façon dont ce projet est mené. "Cette décision a été prise à la hussarde. On essaie d’étrangler notre Pays d’Arles et ça, on ne peut pas l’admettre. Donc nous sommes solidaires de tous les acteurs de ce territoire, et nous serons mobilisés pour aller présenter notre projet jusqu'à Matignon", si cela est nécessaire.
"On va sacrifier et défigurer notre territoire, ils n’ont pas pris en compte notre avis !", déplore également Juan Martinez, président de la Communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence. Nelson Chaudon, maire de Beaucaire, assure de son côté qu'il "continuera à être les milliers de petits cailloux dans la chaussure du préfet." Il a par ailleurs fait appel à un cabinet d'avocats pour combattre ce projet, tout comme Patrick de Carolis, président d'ACCM.
Représentants agricoles, associations de riverains, associations de protection de l'environnement, réunis au sein du collectif STOP THT 13-30, étaient également présents devant la préfecture pour manifester leur désaccord. "Ils ont tenté un passage en force sauf qu'ils sont tombés sur des personnes qui ont décidé de creuser le dossier et de comprendre", commente Séverine Thery, membre d'une association de riverains. "Ce projet méprise le travail mené depuis 70 ans pour assurer un développement économique de nos territoires respectueux de l'environnement, basé sur la protection de la nature, l'agriculture, le tourisme et la culture", fustige le collectif.
Un début des travaux en 2027
Ce projet doit permettre de décarboner la production industrielle de Fos-sur-Mer, de préparer l'arrivée de nouveaux acteurs industriels sur le site, ainsi que de faire face à l'augmentation prévue de la consommation électrique dans la Région. Les détracteurs du projet soulignent qu'ils ne sont pas contre le fait de décarboner Fos-sur-Mer, mais que des alternatives existent. Malgré les vives oppositions, le calendrier annoncé prévoit toujours un début des travaux en 2027.