BAGNOLS/CÈZE Réunion CGT-direction d’Orano DEM pour régler la situation de 97 salariés

Quel avenir pour des salariés d'Orano DEM ? C'est la question que se pose Pascal le Boulch, secrétaire général de l'UL CGT Gard Rhodanien, ici aux côtés de Patrick Lescure.
- E.RUne réunion s’est tenue mercredi 14 mai, entre la délégation CGT et plusieurs responsables de direction d’Orano DEM à Marcoule. Les deux points principaux abordés sont : les dangers de la sous-traitance et le reclassement des salariés d’Orano. Pascal Le Boulch, secrétaire de l'UL Gard Rhodanien, donne ses ressentis.
Une rencontre décisive pour créer le déclic ? Face à la situation inconfortable des salariés d’Orano, toujours dans l’attente, à huit mois, de la fermeture d’Orano Démantelement Marcoule (Orano DEM), les syndicats montent au créneau et réclament des explications. Mercredi 14 mai au matin, un premier pas mutuel a été fait, avec une rencontre entre les deux parties. Le but ? Faire avancer un dossier qui patine. Pour rappel, une centaine de salariés cherchent toujours un reclassement.
Sur place, la délégation CGT était composée de responsables des syndicats CGT de Marcoule, MELOX et ORANO DEM, de Patrick Lescure, ancien secrétaire général de l’UL Gard Rhodanien, aux côtés de son successeur Pascal le Boulch, qui souhaite, au nom des salariés défendus, entrevoir une issue favorable.
« Des échanges cordiaux et ouverts » mais pas de porte de sortie
Malgré « des échanges cordiaux et ouverts », Pascal Le Boulch paraît mitigé face aux annonces faites par Stéphanie Laurier, directrice Orano Dem Marcoule, Carole Lambert, DRH DO Cycle Orano DS, et Tarik Tounti, directeur des relations sociales Orano BU DS. Une première proposition a été écartée par eux-mêmes : « Par rapport à notre projet sur la sous-traitance sur le bassin de Marcoule, Orano ne se sent pas concerné et pense que cela concerne plutôt le CEA, EDF et Cyclife. »
Le nouveau chef de file de l'Union Locale CGT du Gard Rhodanien, poursuit, circonspect : « Sur le fait que ce soit l’entreprise perdant le marché, qui se retrouve dans l’obligation de former les personnels de l’entreprise nouvellement choisie, elle répond sans conviction que c’est la règle de la réciprocité... Quand notre délégation lui rappelle, exemple à l’appui, qu’Orano perd des marchés au profit d’entreprises moins compétentes, elle refuse d’admettre qu’Orano a perdu récemment des marchés en sous-traitance de Melox, préférant pudiquement dire qu’Orano n’a pas gagné ces contrats. » Justement, des contrats et des emplois sont aujourd'hui en jeu.
Des entretiens à venir pour les salariés en reclassement
La fermeture du site d'Orano DEM est revenue au centre des discussions. Un point sensible sur lequel aucun des deux camps n'est prêt, à l'heure actuelle, à faire de concessions : « La direction refuse d’admettre qu’elle est très en retard sur le volet social alors que la décision de fermeture d’Orano Dem, prévue de longue date, n’a apparemment pas été décidée à la va-vite », s'interroge-t-il. Même si une annonce a été dévoilée aux syndicalistes : tous les salariés seront reçus « d'ici à la fin du mois » en entretien, avant de répondre à leurs questions sur « le devenir des 97 salariés sans solutions ». Précisons que ce nombre de "97 salariés" est « contesté », comme il nous l'est rapporté, car d'après le retour de la direction : « Des solutions pour beaucoup d’entre eux », ont été trouvées.
La CGT suggère "des négociations individuelles sur les contrats de travail"
La CGT « a pris acte de ce délai », tout en proposant en conséquence, de refaire une réunion « début juin, après les annonces en CSE, pour faire le point des reclassements proposés », ajoute Pascal le Boulch. La direction d’Orano DEM ne l'a pas entendu de cette oreille : « La direction continue d’affirmer que l’accord de mobilité individuelle, uniquement signé par la CFE-CGC et FO, est un bon accord. » Les membres syndicalistes ont tenté une autre approche pour être plus persuasifs : « Si les salariés refusent d’être mutés à Orano DS, pour des raisons de perte de rémunération, la CGT propose que le groupe engage des négociations individuelles sur les contrats de travail avec eux, afin de les inciter à accepter ce reclassement, avec des conditions plus favorables. »
Pour le moment, la directrice d'Orano Démantèlement Marcoule, ne souhaite pas faire de commentaires à la presse, sur ces prises de positions et décisions. Affaire à suivre pour ces salariés qui attendent d'être fixés sur leurs sorts.