Les locaux sont nouveaux, dans un bâtiment qui ne l’est pas, au coeur du quartier des Escanaux. Riposte a emménagé rue Garidel-Alègre, à deux pas du tiers-lieu La Ruche numérique et du centre social, le 1er juillet dernier. Des locaux plus grands et infiniment plus accessibles que les précédents, situés dans un vieux bâtiment de la rue Juiverie, en centre-ville. Ici, l’association poursuit la mission qu’elle assume depuis près de 30 ans : « L’accueil inconditionnel, être un lieu de domiciliation pour 180 personnes, le travail social, l’accès au droit, l’accueil de jour », énumère le directeur de l’association, Jean-Luc Cortial.

Autre mission essentielle : l’hébergement d’urgence, notamment de femmes victimes de violences conjugales dans une dizaine de logements. « Ce nouveau lieu a permis de proposer un accueil dédié aux femmes victimes de violences », commente le directeur. Sur place, on retrouve aussi une salle de bains, des machines à laver, pour les personnes en situation précaire.

L’association gère aussi depuis 11 ans un CAARUD, un Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues, qui a déménagé en fin d’année dernière sur un terrain acquis par l’association avenue du Bordelet, avec l’aide du Plan France relance. Sur ce même site, Riposte a un gros projet immobilier de création de 25 logements en pension de famille pour ce public particulier, mené avec le bailleur social Logis cévenols. La villa existante, qui accueille le CAARUD, sera conservée, et un bâtiment, dont le permis de construire a été obtenu en octobre dernier, sera érigé d’ici deux ans. Le tout pour un montant global de 3,5 millions d’euros, largement subventionné. Un projet présenté au sous-préfet, qui précisera que « le pacte local de solidarités a un axe sur la prévention spécialisée, nous voulons y aller plus fortement. »

Ça tombe bien, puisque la prévention spécialisée de Ripsote vient d’emménager dans de nouveaux locaux à quelques centaines de mètres des Escanaux. Dans ce lieu, on accueille les jeunes de 12 à 25 ans, dans l’idée « d’être là avant la rupture », expliquent Augustine Avci et Anne Gravier, de la « prév », comme on l’appelle. Un lieu qui fonctionne sous le principe de « la libre adhésion, c’est un lieu de passage, de rencontres, d’animations, d’ateliers », expliquent-elles. Mais aussi d’information sur l’offre sociale existante sur le territoire.

Faire « avec et pour les habitants »

Parmi cette offre, le centre social Mosaïque en Cèze est incontournable. Institution bagnolaise, il compte notamment des locaux au coeur des Escanaux. Des locaux exigus, qui pourraient bientôt être élargis au foncier adjacent. Ici, les habitants sont accueillis toute l’année, accompagnés et peuvent participer à de nombreux ateliers, « avec et pour les habitants », explique le directeur adjoint de Mosaïque en Cèze et directeur de Passerelles sur Cèze, le site des Escanaux, Colin Hulot. Mosaïque en Cèze est aussi très actif sur la politique de la ville, avec six dossiers déposés.

On y retrouve des salons de quartier itinérants, « où on se met dans l’espace public pour aller discuter avec les habitants, aller là où ils sont », explique Colin Hulot. La fameuse démarche de « l’aller vers », qui nécessite des moyens mais qui présente aussi des résultats. Parmi les projets défendus par l’association, citons aussi « un dossier de professionnalisation des pratiques d’habiter, avec une volonté d’avoir des actions que les habitants pilotent eux-mêmes », développe le directeur-adjoint.

D’ici là, Mosaïque en Cèze participe au dispositif porté par la préfecture de « Quartiers d’hiver », et la semaine prochaine, des jeunes du quartier vont partir à Londres dans ce cadre. « Je commence à mesurer la variété et la richesse des activités des associations » de Bagnols, affirmera Mathias Nieps, pas avare en questions aux acteurs locaux qui assurent, comme il le rappelle en aparté, une mission de service public qui justifie leur accompagnement par les services de l’État.