FAIT DU JOUR Pays d’Uzès : six lignes de bus lancées pour connecter le territoire
Dès le lundi 16 octobre, un nouveau service de transport en commun à la demande sera disponible sur le territoire de la Communauté de communes du Pays d’Uzès (CCPU). Conçu et financé par la CCPU et la Région Occitanie, il pourrait bien faire école.
Les élus de la CCPU ont pris le bus, ce vendredi matin dès potron-minet, d’Uzès vers Lussan, pour l’inauguration de la ligne 1 de ce nouveau service, qui reliera Bouquet à Uzès en passant par la seule commune du Pays d’Uzès labellisée "Plus beau village de France". Bientôt, « 93 % de la population pourra en faire de même », souligne le vice-président de la CCPU Gérard Dautreppe. Car ces 6 lignes ont été conçues pour irriguer le territoire, principalement rural, de l'intercommunalité qui compte 34 communes et un peu moins de 30 000 habitants.
Ainsi, si toutes les lignes auront pour terminus Uzès, elles partiront de Bouquet pour la 1, Fontarèches pour la 2, La Capelle-et-Masmolène pour la 3, Moussac pour la 4, Sanilhac-Sagriès pour la 5 et Saint-Dézéry pour la 6. À chaque fois, des arrêts seront proposés dans les différentes communes traversées par les lignes deux jours par semaine, un jour par semaine pour la ligne 6. Des lignes qui ne circuleront pas à vide, puisque le service fonctionnera à la demande, sur réservation avant le lendemain 16 heures au 0 805 608 100(*).
« Ce service, nous l’avons voulu simple et attractif aussi en prix », affirme Gérard Dautreppe. Ainsi, le trajet est à 1,50 euro, comme pour les cars LIO, et ouvre à des correspondances sans surcoût. « Dans la ruralité, depuis Lussan, Vallérargues, Bouquet, deux fois par semaine on pourra aller à Uzès et récupérer un car LIO pour aller à Nîmes ou Avignon », résume le président de la CCPU Fabrice Verdier. Les horaires ont été pensés pour correspondre aux correspondances et aux usages potentiels, comme « les marchés de Saint-Quentin et Uzès, et les rendez-vous médicaux, les amplitudes horaires permettent de faire un aller-retour et de s’organiser », avance le président de la CCPU.
De quoi illustrer « notre volonté d’être au plus près, de permettre à la population de ces territoires ruraux d’avoir accès aux mêmes droits que les autres », souligne le vice-président de la Région délégué aux Transports, Jean-Luc Gibelin. Un aspect important, aussi du point de vue politique. « Ça rapproche la population de la campagne de la Région et de la CCPU, qui ne sont pas qu’une ligne sur la feuille d’impôt », note le maire de Lussan Jean-Marc François, qui va également bénéficier d’un centre de santé avec un médecin financé par la Région. Région qui finance ce nouveau service public du transport à hauteur de 70 %, 30 % restant à la charge de la CCPU, pour un budget total annuel de 160 000 euros.
Les bus, tête de pont d’un plan sur les mobilités
Avant d’en arriver là, il a fallu un gros travail en collaboration entre la Région, la CCPU et les communes concernées. « On a fait de la dentelle, dans la concertation et l’intelligence collective », note Fabrice Verdier. Les entreprises de transport des Cars du Duché, Arlaud et Rocanière, qui font partie de la coopérative d’entreprises gardoises prestataires de la Région sur les transports, sont quant à elles chargées de faire rouler les bus, en l’occurence des minibus de 8 à 22 places.
Ce nouveau service, la Région le verrait bien se développer sur d’autres territoires ruraux. « C’est un modèle que nous avons inscrit depuis longtemps, il est important de le concrétiser, de démontrer qu’il peut fonctionner », affirme le vice-président de la Région. D’autant que « sortir six lignes d’un coup, on ne l’avait jamais fait », rajoute-t-il. Les bus de la CCPU circuleront à partir du lundi 16 octobre, avec le premier mois gratuit. « On est partis sur une expérimentation sur 5 ans pour installer le service », précise Fabrice Verdier, alors « il va falloir que le territoire se l’approprie », relève Jean-Marc Gibelin. Ni la Région, ni la CCPU ne se sont fixés d’objectifs de fréquentation pour le moment. Seule une estimation de l’économie en émissions de CO2 générés par les trajets individuels qui pourraient être remplacés par les bus, 13,5 tonnes, est communiquée par la CCPU.
Ces bus font office de tête de pont du plan de l’intercommunalité sur les mobilités. « Nous avons un projet global, avec plusieurs pistes cyclables (à partir de 2024, ndlr), un service de covoiturage, un pôle d’échanges multimodal qui va être créé sur Uzès, ou encore la location de vélos à assistance électrique, nous avons acheté 26 vélos et nous en avons déjà loué 6 en une semaine », développe Fabrice Verdier.
* Retrouvez plus d'informations et les horaires ici.
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