Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 09.06.2023 - Thierry Allard - 3 min  - vu 604 fois

FAIT DU SOIR À Pont-Saint-Esprit, « cette fois-ci c’est la bonne » pour l’Hôtel-Dieu

Mairie et opérateur ont présenté le projet Hôtel-Dieu ce vendredi matin

- Photo : Thierry Allard

Inoccupé depuis 2010 et le déménagement de l’hôpital local, racheté par la commune en 2014, l’Hôtel-Dieu de Pont-Saint-Esprit, de son nom d’origine le monastère de la Visitation Sainte-Marie, va devenir une résidence de standing de 69 logements.

Le projet qui va y être réalisé par l’opérateur Atlantique investissement a été présenté ce vendredi matin à la presse. « Un moment historique » pour la maire de la commune, Claire Lapeyronie. Il faut dire que depuis neuf ans, le « projet Hôtel-Dieu » n’a pas été un long fleuve tranquille. Ainsi, un opérateur précédent avait jeté l’éponge en 2021, et il avait fallu reprendre le dossier de zéro. Racheté par l’entreprise HCom fin 2021, il va désormais renaître de ses cendres grâce à Atlantique investissement, une entreprise « spécialisée dans la réhabilitation de bâti ancien », présente son PDG, Alexandre Mauret.

L’entreprise a ainsi déjà conduit un certain nombre de projets partout en France, notamment à Nîmes avec le Clos des Chassaintes, et va donc s’occuper de l’Hôtel-Dieu/monastère. « Ce patrimoine était à notre taille, je l’avais vu il y a longtemps, il y a plus de dix ans, mais à l’époque il n’était pas à vendre », affirme Alexandre Mauret. Séduit par le potentiel de ce bâtiment inscrit aux Monuments historiques bâti au XVIIe siècle, il l’a aussi été par la situation de Pont-Saint-Esprit.

Vue aérienne du site de l'Hôtel-Dieu de Pont-Saint-Esprit (Photo : Mairie de Pont-Saint-Esprit)

« Les accès nous ont plu, les autoroutes, le train, c’est un élément très fort du dossier », présente-t-il. L’idée est de proposer 69 logements, de 23 à 110 mètres carrés, 15 T1, 33 T2 et 21 T3, disposant chacun d'une place de parking privative. Le tout dans « un bâtiment d’exception, dont l’étude historique fait 400 pages », précise-t-il. De ce fait, le permis de construire est instruit par la Direction régionale des affaires culturelles, et bonne nouvelle, sur ce plan « nous avons un mois et demi d’avance », notamment grâce à l’implication des services de la mairie.

Du temps gagné « qui va permettre au bâtiment d’éviter de continuer à se dégrader », ajoute-t-il, alors qu’une partie de la toiture a cédé en fin d’année et a dû être reprise par la commune. L’idée est de tout refaire, mais de laisser à l’Hôtel-Dieu son aspect originel. « On ne va pas casser, modifier des planchers ou faire du gros-oeuvre, mais c’est une réhabilitation très lourde », note Alexandre Mauret qui travaille avec l’architecte du patrimoine nîmoise, Nathalie D’Artigues. La distribution intérieure du bâtiment n’est pas inscrite aux Monuments historiques, ce qui permettra de proposer des appartements de tailles différentes. En revanche, quelques peintures anciennes qui se trouvent dans les coursives seront restaurées et protégées.

Entre 11 et 12 millions d’euros d’investissements

Le monastère de la Visitation Sainte-Marie va donc devenir une résidence de standing, avec des prix à partir de 3 900 euros le mètre carré. Un prix conséquent, résultat du prix de vente de la mairie (3,5 millions d’euros) et du montant des travaux qui vont être menés, estimés à « entre 11 et 12 millions d’euros de fonds privés », précise le PDG. Il faut dire aussi que mener des travaux sur un site inscrit aux Monuments historiques est plus cher que de construire du neuf.

Vue d'artiste du projet Hôtel-Dieu • Atlantique investissement

Pour autant, « nous avons fait une étude de marché, il y a une clientèle d’investisseurs en France qui aiment ce genre de projet, et mettent en location derrière », affirme-t-il, du haut de son expérience « sur des projets plus gros que celui-ci dans des villes similaires. » Les logements ainsi réhabilités seront mis en location aux prix du marché, « entre 8 et 10,5 euros le mètre carré », avance Atlantique investissement. Le premier coup de pioche est espéré pour le premier semestre 2024, soit dans environ un an, pour 20 à 24 mois de travaux. Les premiers appels d’offre doivent passer courant octobre de cette année.

« Nous sommes ravis, fiers et soulagés, cette fois-ci c’est la bonne », se réjouit Claire Lapeyronie. Il faut dire que si le projet a été long, c’est aussi car la municipalité ne voulait pas faire n’importe quoi avec ce site historique, auquel les spiripontains sont très attachés. « Nous n’avions pas de doute sur le rendu », glisse l’adjoint à l’Urbanisme, Hervé Ginot, qui suit le dossier de près depuis 2020. Et plus largement, Claire Lapeyronie évoque « un projet exemplaire », inscrit dans « une dynamique de rénovation du logement » du centre ancien. Alors plus que d’un projet immobilier, il s’agit pour elle de « la mutation d’un quartier. »

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Thierry Allard

Bagnols-Uzès

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