FAIT DU SOIR La technique, la vérité ou l'art ? Des terminales décortiquent à chaud leur bac de philo'

Paul, élève de terminale d'un lycée bagnolais, a fait de son mieux en philosophie.
- Erwan RobertParmi quelque 3500 élèves gardois en terminale, des étudiants de plusieurs établissements gardois ont planché ce lundi 16 juin, sur un des trois sujets du bac de philosophie. Réactions de volontaires, plus ou moins confiants.
Longue inspiration et expiration. Redoutée ou enrichissante, l'épreuve de philosophie a lancé officiellement le baccalauréat 2025. Ce lundi 16 juin, pendant quatre heures maximum, des élèves de terminale, ont dû puiser dans leurs connaissances, pour argumenter sur l'un des trois sujets suivants : "Notre avenir dépend-il de la technique ?" ; "La vérité est-elle toujours convaincante ?" ou "Avons-nous besoin de l'Art ?", en dissertation.
Se questionner, nuancer et exposer une réflexion claire, avec des exemples appris en cours, c'est le défi du jour pour des lycéens. Encore dans leurs pensées, certains ont accepté de nous donner leurs réactions, à chaud.
"La philosophie, c'est mon point fort"
C'est le cas de Juliette. Élève modèle du lycée Albert Einstein de Bagnols-sur-Cèze, cette matière atypique n'effraie pas la lycéenne, qui vise "la mention très bien." Son choix s'est fait de manière fluide : "J'ai choisi le sujet sur la technique. La philosophie me plaît pour comprendre. C'est mon point fort. Je suis quand même contente que ce soit fini !", confie-t-elle, son sujet et son brouillon encore dans les mains, déjà l'esprit tourné vers son épreuve de spécialité SES-SVT.
Kaïs était quant à lui décontracté à la sortie de l'épreuve. C'est l'exemple de l'étudiant qui fait confiance en ses capacités, en y allant "au talent" : "J'ai pris le sujet sur la technique. Je n'ai pas révisé, ce n'est pas une matière qui m'intéresse. J'avais des connaissances grâce à la SES. J'ai écrit quand même cinq pages, on verra", décrypte-t-il, les yeux rivés sur son objectif : "J'aimerais avoir le bac, pour faire une fac d'économie et devenir PDG d'une grande entreprise". Le rêve est permis.
Réflexion poussée sur la notion de technique
Devant les grilles du lycée bagnolais, Paul débat avec ses camarades, comme pour mieux se vider la tête et relâcher la pression accumulée. Surpris, mais confiant, il raconte : "Ce ne sont pas les sujets auxquels on s'attendait. J'aurais préféré la liberté (sic). J'ai choisi la technique, car je trouve que la notion tourne plus autour de la nature. C'est plus historique et plus factuel. Lucide, l'étudiant garde des forces pour être performant et "enchaîner", demain lors de son épreuve de spécialité, afin d'obtenir le meilleur résultat possible.
... ou argumenter sur la vérité "au feeling"
Deux amies sont allées à contre-pied, en privilégiant la notion de la Vérité. "Je pouvais la relier à plusieurs sujets. J'ai écrit des références banales, voire bâto, mais c'est de la philo', donc tout est possible." Tomber sur cette question, c'était du pain béni pour la seconde : "C'était un de mes thèmes préférés. C'est celui que j'avais le plus révisé. J'ai mis les mots-clés, écrit l'intro et le reste, je l'ai fait au feeling."
Première étape de ce marathon, ces futurs bacheliers ont rendez-vous demain, mardi 17 juin et jusqu'au jeudi 19 juin, avec les épreuves de spécialité. Sachant que le coefficient est doublé (coefficient 16) par rapport à la philosophie (coefficient 8). Les points récoltés avec la philosophie pourraient leur permettre de décrocher une mention et le précieux diplôme.
"Tout le monde est mitigé"
À Alès, à la sortie du lycée Jean-Baptiste-Dumas, différentes émotions se lisent sur le visage des terminales à la fin de l’épreuve de philosophie. Après quatre heures d’épreuve, certains restent mitigés à propos de ce qu’ils ont mis dans leur copie. Cette première journée d’examen a plus ou moins stressé les candidats, comme Clémentine qui a bien dormi contrairement à Clémence : « Je n’ai pas du tout dormi, j’ai pensé à la philo', j’ai fait des rêves de philo'. » L’épreuve de philosophie étant la première avant « trois jours non-stop », leur regard est déjà tourné vers celles à venir.
Bilan plutôt positif pour les jeunes à Nîmes
Devant les portes du lycée Daudet à Nîmes, c'est la libération à 12. Pour Anne, qui a pris un des deux sujets de dissertation, l'épreuve s'est plutôt bien passée et "le sujet était quand même assez simple". Mais il fallait tout de même "faire attention à bien réfléchir pour arriver à nuancer les propos". Pour Yoan, c'est une toute autre histoire : "Ça a été un gros hors sujet, j'ai tout mis sauf sur le thème demandé. J'avais pas révisé".
Pour Loïc : "Le texte était compréhensible, mais compliqué à expliquer et à donner des exemples, j'ai essayé de faire comme je pouvais. J'adore la politique, mais là c'était difficile". Louna, qui s'était bien préparée à cette rude matinée, "J'ai vu plusieurs commentaires de texte sur internet assez compliqués, celui qui est tombé est relativement simple". Pour elle et ses amies, l'épreuve "est passée et franchement on a hâte que ça finisse", en évoquant le reste des épreuves du baccalauréat.
La philo terminée, les terminales doivent désormais préparer les épreuves de spécialités qui se dérouleront du 17 au 19 juin, puis l'épreuve du Grand Oral du 23 juin au 2 juillet 2025. Avant de probablement rejoindre les bancs de la fac après les résultats de Parcousup. Dans l'Académie de Montpellier, ce sont au total 28 490 élèves de terminale qui ont passé, avec plus ou moins de succès, l'épreuve de philosophie. Les résultats tant attendus seront donnés le 4 juillet, avec, espérons-le pour eux, à l'annonce des résultats, plus de sourires que de larmes.