PONT DU GARD Le numérique : un enjeu de justice sociale ?

Des solutions ont été conseillées, pour rendre le numérique plus inclusif, dans le Gard. Ici, la prise de parole de Sébastien Lasserre, directeur du RING et organisateur de ce NEC 2025.
- Erwan RobertDes acteurs, associatifs, conseillers, du territoire gardois se sont réunis au Pont du Gard, à l'édition 2025 du Numérique en commun (NEC). Le but : donner à chacun des moyens d'agir pour rendre le numérique plus accessible et éthique. Bilan et solutions de cette seconde édition.
"Construire un numérique d'intérêt général". C'est la mission principale portée par les têtes pensantes du NEC (Numérique en commun). Le 11 juin 2025, de 9h à 16h, la salle Pitot au Pont du Gard était comble, lors d'une journée dédiée à la construction d'un numérique plus ouvert, plus accessible et inclusif dans le Gard. Sébastien Lasserre, directeur du RING (les organisateurs), a introduit cette édition 2025. Un focus a été fait sur les initiatives locales en matière de médiation numérique visant à être propagées. Louis Salgueiro, chef de projets en Innovation territoriale, considère que le numérique est "une ressource mise à mal" et que des actions doivent être menées pour "travailler de manière opérationnelle."
"Nous sommes pour un numérique qui serve l'humain et le bien-commun"
Rémi Nicolas, vice-président, au Conseil départemental du Gard, fait du numérique un combat collectif pour l'avenir : "L'inclusion numérique, c'est un enjeu de justice sociale. Chaque habitant du Gard doit disposer d'une connexion de qualité. Il est urgent d'agir." Le délégué à l'Insertion et à l'accès à l'emploi a tenu à réaffirmer, avec vigueur, l'engagement des acteurs du terrain pour accomplir ensemble ce défi : "On ne construit pas des murs, mais des ponts. C'est ce que nous faisons avec le numérique. Relier les personnes, créer des passerelles plutôt que de laisser des barrières. Le Gard est un territoire solidaire, engagé et tourné vers l'innovation sociale. Nous sommes pour un numérique qui serve l'humain et le bien-commun."
Les conseillers numériques tirent leur épingle du jeu
Cette journée a permis d'entrouvrir des portes afin de renforcer les coopérations entre les acteurs. Marine Jouan, co-directrice de la mission société numérique de l'ANCT, a donné des chiffres pour mieux éclairer sur la situation actuelle concernant l'impact du numérique. Tout reste à faire : "Il y a encore des freins qui persistent avec l'usage du numérique. 67 % des Français considèrent que le numérique facilite leur quotidien. Chez les 18-24 ans, 76 % ressentent une crainte face à l'usage du numérique. Enfin, 97 % des personnes accompagnées par des conseillers numériques ont l'impression d'avoir progressé."
Ces chiffres prouvent que le numérique concerne toutes les tranches d'âge. Sophie Marinopoulos, de la CCPU d'uzès, a conseillé d'avancer avec prudence : "La question du numérique est saisie par beaucoup d'ambivalence. Nous devons poursuivre cette réflexion, en cherchant des ajustements. C'est un sujet complexe", avoue-t-elle.
60 personnes formées d'ici fin 2025
Cette seconde édition de la NEC a permis d'évoquer des solutions permanentes à mettre en place. Par exemple, "des sessions de formations vont être créées", a prévenu Céline Reynier, avec un objectif de "60 personnes formées d'ici décembre 2025". Yann Gérard a fait un discours pour conclure cette journée. Le secrétaire général de la préfecture du Gard en a profité pour rappeler les enjeux prioritaires de l’inclusion numérique sur le territoire.
Des ateliers participatifs se sont déroulés l'après-midi. Grâce à ses interventions, chaque acteur, à son humble niveau, a obtenu des moyens concrets pour agir durablement et efficacement face aux défis du numérique.