Publié il y a 5 mois - Mise à jour le 25.04.2024 - Camille Graizzaro - 3 min  - vu 233 fois

CCBTA Les élus gardois expriment leur soutien contre les lignes à très haute tension de RTE

Juan Martinez, président de la CCBTA et Maire de Bellegarde, signe le voeu contre le projet de RTE, voté à l'unanimité par son conseil communautaire.

- Crédit photo: CCBTA

Alors que la concertation publique concernant le projet du Réseau de Transport d’Électricité (RTE) s’est terminée le 7 avril, les élus gardois continuent d’assurer leur soutien contre les lignes à très haute tension qui doivent être installées entre Jonquières-Saint-Vincent et Fos-sur-Mer.

La concertation publique autour du projet de RTE concernant l’installation de lignes à très haute tension entre Jonquières-Saint-Vincent et Fos-sur-Mer s’est terminée le 7 avril, mais les Gardois n’ont pas dit leur dernier mot. Le conseil communautaire de la Communauté de communes Beaucaire Terre d’Argence (CCBTA) avait déjà voté à l’unanimité et signé un vœu exprimant son désaccord. C’est maintenant au tour des différents élus gardois d’exprimer leur soutien.

Juan Martinez, président de la CCBTA, a écrit une lettre alertant les élus sur les dangers que comporte ce projet sur son territoire. « J’ai souhaité leur rappeler que cette ligne à Très Haute Tension (THT), si elle voit le jour selon les tracés envisagés, va défigurer les paysages, remettre en cause les activités touristiques de notre région, impacter l'agriculture ! L'impact négatif sera pour nos communes, notre département, notre région, alors que les retombées positives (emplois, industries, recettes fiscales, etc.) seront exclusivement pour les Bouches-du-Rhône et en particulier Fos-sur-Mer et la région Sud. »

Laurent Burgoa et Denis Bouad, sénateurs du Gard, ainsi que Françoise Laurent-Perrigot, présidente du Conseil départemental du Gard, ont répondu à l’appel du président de la CCBTA, manifestant leur soutien contre ce projet. « Les élus reconnaissent qu’ils possèdent déjà de nombreuses infrastructures d’utilité publique et regrettent que cette nouvelle structure ne leur profite pas, ni en termes d’énergie, ni en termes de recette », écrit Laurent Burgoa à Christophe Mirmand, préfet de la Provence-Alpes-Côtes-d’Azur. « C’est pourquoi je vous remercie de l’attention que vous porterez aux différents arguments des élus gardois concernés, afin que cette structure destinée aux Bouches-du-Rhône, demeure sur les Bouches-du-Rhône. »

Voilà le cœur du problème, selon les différents opposants au projet : ces lignes électriques ont pour objectif de décarboner les sites industriels de Fos-Sur-Mer, deuxième zone émettrice de CO2 en France. Elles doivent donc passer, selon les tracés présentés pendant la concertation publique, soit par les communes de la CCBTA, soit par des communes des Bouches-du-Rhône, s’implantant a fortiori dans des zones notamment agricoles. Si tous reconnaissent la pertinence du projet, les Gardois, qui ne bénéficieraient pas de cette implantation, ne souhaitent pas l’avoir chez eux.

Un avis partagé par Denis Bouad, qui en réponse au vœu du conseil communautaire, écrit : « J’ai été sensible aux arguments que vous exposez […], j’ai souhaité appuyer votre démarche en participant à la consultation afin de témoigner de mon opposition à [ce projet] ». Il propose également son soutien pour toute action commune initiée par la CCBTA dans le cadre de sa lutte contre le projet de RTE.

Autre argument avancé, celui de l’impact de cette ligne sur la démoustication du territoire. Fléau estival, le moustique est traité notamment par l’EID Méditerranée (Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen), qui a émis un rapport indiquant la potentielle impossibilité d’intervention sur le territoire si le projet de RTE aboutit. Argument, entre autres, repris par la présidente du Conseil départemental du Gard, Françoise Laurent-Perrigot, qui indique : « Il nous semble important que les contraintes liées à la démoustication soient également prises en compte lors de la définition précise du tracé de la ligne. » Elle dit aussi émettre « un avis défavorable à ce projet, et particulièrement au fuseau Ouest qui impactera fortement notre agriculture, notre environnement et notre tourisme ».

À une autre échelle, les habitants du territoire ont fondé une association, l’ASTA (Association de sauvegarde de la Terre d’Argence) qui se réunit régulièrement pour tenter de lutter contre la création de cette ligne à très haute tension. Le prochain rendez-vous est prévu ce dimanche 28 avril à 10h au château de Mourgues du Grès, à Beaucaire. Juan Martinez a déjà annoncé sa présence au rassemblement.

Camille Graizzaro

Beaucaire

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