Publié il y a 1 an - Mise à jour le 13.12.2022 - Yannick Pons - 2 min  - vu 901 fois

CAMARGUE Bilan positif de l'opération "manades je vous aime" sur fond d'inquiétudes

Les animateurs du projet ont présenté un bilan positif de l'opération

- Yannick Pons

Le manade tour 2022, "manades je vous aime", qui avait été lancé au mois d’avril dans le but de soutenir les manades financièrement et de faire découvrir le patrimoine de la bouvine aux habitants, a annoncé un bilan positif, mais soulève des inquiétudes.

Le manade tour 2022, initié par le PETR Vidourle-Camargue (fédération des communautés de communes Petite Camargue, Pays de Sommières, Rhôny Vistre Vidourle, Terre de Camargue et Pays de Lunel) avait été lancé au mois d’avril dans le but de soutenir les manades financièrement et de faire découvrir le patrimoine de la bouvine aux habitants, notamment aux jeunes.

Bilan positif mais qui soulève des inquiétudes

Alors que le dernier événement avait lieu le 6 novembre au Cailar à la manade Aubanel Baroncelli, le temps du bilan est arrivé ce matin à la manade Saint-Pierre (Mas de la Mourade) au Cailar. 22 manades sur 36 ont participé à la fête. Le plan de soutien s’est élevé à 101 700 € incluant une enveloppe européenne du dispositif LEADER de 65 000 €. À l’heure où l’art de vivre des "gens de bouvine" tente d’être sanctuarisé comme Patrimoine culturel immatériel auprès de l’Unesco, les manadiers connaissent des difficultés à maintenir leur activité. L’idée était donc d’amener les nouveaux habitants, ceux qui ne connaissent pas, et notamment les familles, à découvrir ces traditions et à soutenir les manades financièrement.

Il faudra se renouveler

« Il ne faut pas faire l’amalgame entre la course camarguaise et la corrida, nous devons nous positionner différemment. 75 % des habitants de Sommières (contre 20 % il y a 20 ans) ne sont pas nés ici. Il faut les inclure et c’est difficile parce que la tradition est conservatrice », lance Pierre Martinez, président de la Communauté de communes du Pays de Sommières et du PETR Vidourle-Camargue, qui annonce un bilan positif avec 4 000 visiteurs sur l’ensemble de l’opération. Mais la profession cherche un deuxième souffle. Au-delà des subventions, qu’elles fussent européennes ou pas, il faudra retrouver une attractivité qui se perd et il faudra se renouveler.

Comme « un indien dans une réserve »

Même le Trophée des As ne remplit plus les arènes, lance Pierre Martinez. Et les manadiers sont exsangues. « Un article de loi qui date de Napoléon nous place responsables de tout et en tout lieu. On ne peut pas continuer avec cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Nous sommes pris en otage par les compagnies d’assurance. Notre profession est sur le fil du rasoir, c’est épuisant moralement, et financièrement. J’ai l’impression d’être un indien dans une réserve », s’étrangle André Vitou, membre de la fédération des manadiers, agriculteur-éleveur de taureau à la manade du Levant qui en appelle aux élus. Jean-Marie Espuche, naturaliste et ornithologue, enfonce le clou en dénonçant un manque de promotion.

Malgré une seule annulation pour cause d'intempéries, et quelques reports, la manifestation est malgré tout une réussite. L’enveloppe de l’Europe de 60 000 € était ponctuelle, il faudra donc trouver d’autres financements la saison prochaine. Mais André Brundu, maire d’Aubord et vice-président du PETR, chargé des savoir-faire et des traditions l’a affirmé, le soutien au monde de la bouvine sera reconduit l'année prochaine.

Yannick Pons

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