Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 15.08.2023 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 2345 fois

ÉTÉ 63 Une première en France et des grands travaux pour l'avenir

Au Grau-du-Roi ici en 1964 (Photo Archives municipales fonds Hervé Collignon)

Chaque mardi, jusqu’à la fin du mois d’août, nous revenons sur l’actualité gardoise de l’été 1963. Il y a 60 ans, des Cévennes à la Méditerranée, les vacances estivales ont été marquées par de nombreux évènements, petits ou grands, drôles ou dramatiques mais qui restent gravés dans les mémoires de certains d’entre nous. Vous retrouverez peut-être des moments de votre vie avec ce bond en arrière de six décennies.

Le 15 août : « Premier échange de ce genre en France, les élèves infirmières de Nîmes nous ont présenté quatorze de leurs jeunes collègues allemandes en visite dans la cité. » Plus de 20 ans après la fin de la guerre, les infirmières tissent encore la toile de l’avenir en usant de leur savoir et de leur humanité. Ces 14 jeunes allemandes viennent de Brunswick, ville jumelle de Nîmes. Nîmes qui, une fois n’est pas coutume, montrait la voie et son rôle à jouer dans la vie sociétale internationale. Faisant suite au séjour de jeunes de Preston, autre ville jumelle, à Nîmes, une cinquantaine de Nîmois devait également partir en Angleterre pour valider ce jumelage.

Au Grau-du-Roi ici en 1964 (Photo Archives municipales fonds Hervé Collignon)

Le 16 août : C’est la foule des grands jours au Grau-du-Roi. Une foule record à en croire Le Méridional dès le matin du 15 août. La rue Michel-Rédarès était prise d’assaut dans une bonne odeur de bouillabaisse, oui, mais aussi de rouille, naturellement, mais aussi de paella et de poulet grillé qui venaient rompre avec les senteurs marines. « Hommes et femmes, pressés, bousculés, achetaient leur pique-nique. Hélas, la pluie a fait reculer les plus décidés à faire la sieste sur le sable. Une compétition de ski nautique réunissait alors une trentaine de concurrents. Si un orchestre cuivré était bien là, le lâcher de parachutistes sur le golfe, lui, n’a pas eu lieu mais les festivités du jour étaient conclues par une corrida et un moment vénitien dans un décor charmant et poétique.

L'ancien marché au bestiaux à l'emplecement de l'actuel centre Pablo-Neruda à Nîmes (Photo Hervé Collignon, archives municipales de Nîmes).

Le 17 août : « Dans l'enceinte du marché-gare de Nîmes Saint-Césaire, le nouveau marché Saint-Charles magnifique réalisation de 6000 m2 (NDLR 600 dans le titre) sera inauguré en janvier. » Dans une région en plein essor, cette nouvelle faisait chaud aux cœurs des Nîmois. Le transfert du marché Saint-Charles au Marché Gare, plus lointain, étonne un peu mais les conditions d’exposition sont au rendez-vous, le niveau sanitaire est aussi modernisé. Dans un vaste hangar, une soixantaine de cases de 60m2 s’écartent le long d’une allée centrale. Ça, c’est pour les gros marchands. Pour les plus petits, ceux qui vendent en matinée seulement, ils disposeront bientôt d’une vaste zone ornée de « carreaux nus » au cœur du marché. Soixante ans plus tard, le site du Marché Gare est encore là, morne et terne mais il s’apprête à revivre de nouvelles aventures.

Le 18 août : « La S.N.C.F. va transformer complètement la gare de St-Césaire. D’ici quelques mois elle sera adaptée aux besoins de la ZI.P. Si ol’n espérait un temps que la route prenne la place du rail dans le transport de marchandise, les coûts sont trop élevés et le train reste leader. La SNCF s’adapte et après les marchandises, cette gare s’était spécialisée dans les animaux vivants et dans les fruits et légumes. Logique si vous avez lu les infos ci-dessus avec le Marché Gare à quelques encâblures où le marché aux bestiaux accueillent quelque 150 000 bêtes par an ! L’abattoir réalise le chiffre de 7 500 tonnes de viandes chaque année et les tunnels et chambres réfrigéraient s’étalaient sur 10 000m3. Ainsi et sans oublier le vin avec les wagons citernes transportaient aussi 600 000 hectolitres de manière annuelle, la gare s’adapte encore et toujours. Trois voies supplémentaires sont ainsi créées tout comme deux cours de marchandises de 20 mètres et une voie de tiroir de 300m qui facilitait les manœuvres pour la ligne Sète-Tarascon.

Colonie de vacances Coeurs Vaillants Concoules (Photo Archives municipales fonds Hervé Collignon 1956)IMG_20210713_0006

Le 19 août : Les cœurs vaillants sont en repos. À la colonie du. Bois de Bertrand, bien connue des Nîmois encore aujourd’hui, les parents ont été reçus et fêtés par les Cœurs-Vaillants de Saint-François à Concoules. Dans un site où le châtaignier est roi et où il ne fait pas chaud, 300 parents étaient montés saluer leur progéniture alors en congés. « Le gosse dans son uniforme impeccable de Cœur Vaillant, avec son bonnet penché sur l’oreille, fait tout de suite bonne impression. Et, la main dans la main, on part à la découverte de la colo. » Premier arrêt, le dortoir et ses petits lits alignés. Après une messe en plein air, le salut au drapeau puis un repas chacun avec les siens et surtout avec un repas tiré du sac. Sur les coups de 15h, comme ils le font encore aujourd’hui, les enfants ont présenté un spectacle à leurs parents.

Colonie de vacances Coeurs Vaillants Concoules (Photo Archives municipales fonds Hervé Collignon 1956)IMG_20210713_0006

Le 20 août : Pétula Clark et Marcel Amont étaient aux arènes. Ils passaient les 17 et 18 août dans l’amphithéâtre. Pétula Clark et le baryton marseillais Robert Ripas ont remporté aux arènes un succès visiblement mérité mais le mauvais temps a eu raison de beaucoup de Nîmois. Du twist et des rythmes modernes qui plaisent aux locaux. Vêtue de rose sur scène, elle a une nouvelle fois marqué les esprits par sa gentillesse. Marcel Amont, à la grande surprise des journalistes, « n’avait pas empli les arènes à cause du froid. » Le début de l’article est rigolo, « Marcel Amont, c’est un cas. Rien de ce qu’il fait n’est commun et n’a jamais été fait. » Chanteur, mime et danseur, le bonhomme en met plein les yeux lors d’un tour de chant de 45 minutes. « Le talent d’Amont est un feu d’artifice. » Et le couperet tombe. « C’est brillant, plaisant sur le moment, mais on peut se demander ce qu’il en reste. Mais il n’est pas grave car le public ne vient pas au music-hall pour réfléchir mais pour se distraire. » Et toc !

Colonie de vacances Coeurs Vaillants Concoules (Photo Archives municipales fonds Hervé Collignon 1956)IMG_20210713_0006

Anthony Maurin

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