Publié il y a 3 h - Mise à jour le 08.05.2025 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 88 fois

TOROS Rémy Asensio remporte le bolsin Robert Laurent !

Vauvert, bolsin El Campo, troisième trophée Robert Laurent. Course de Jacques Giraud pour Isaac Galvin, Sacha El Mosti, Hadrien Lucq, Baptiste Angosto, Rémy Asensio et Lisares.

Depuis trois ans, le club taurin El Campo organise le bolsin Robert Laurent dans les arènes Jean-Brunel de Vauvert. Swan Soto et Thomas Joubert ont été respectivement les parrains des deux premières éditions.

C’est Patrick Varin, matador de toros à la retraite mais toujours impliqué dans le mundillo comme « transmetteur de passion », apoderado de jeunes pousses ou encore artiste stylé, qui a été choisi pour être le parrain de cette troisième édition.

Pour ce bolsin, l’entrée était libre et gratuite. Un bolsin ? C’est à la fois une course et un concours ! Les aspirants toreros sont opposés à des « toros » de moins de trois ans. Les graines de toreros de la tauromachie de demain essaient ainsi de montrer leur capacité et leur envie de toréer en espérant remporter les suffrages du public et le prix. Le vainqueur avait aussi la belle opportunité de participer à la novillada sans picadors qui se tenait l’après-midi.

Alors ce bolsin ? Il réunissait sur le sable Isaac Galvin (Chiclana), vainqueur du bolsin de Boujan en 2024 et de celui de Bellegarde (Pepe de Montijo). Il était à l’affiche aux côtés de Sacha El Mosti (P. Varin) qui s’y était d’ailleurs bien débrouillé, d’Hadrien Lucq (Adour Aficion), de Baptiste Angosto (Béziers), de Rémy Asensio (S. Almeras) et de Lisares (Arles).

Devant eux, les becerros de Jacques Giraud et avec eux des possibilités infinies tant les souches sanguines sont diverses. Ici, il y a du Domecq, certes, mais aussi du Carlos Nuñez et du Santa Coloma qui vient quant à lui de chez Perez Tebernero. Le Domecq est tiré du simple mais rare fer Jimenez Pasquau ! Giraud fait des choix intéressants depuis 1991 du côté du Sambuc.

Isaac Galvin, comme on le connaît, a été sérieux et a fait ce que l’on attendait de lui. Il a ouvert la course et l’a lancée sur une bonne dynamique. Le jeune sait fait, il est à son aise dans la catégorie et ne devrait pas tarder à passer en novillada sans picadors. S’éternisant un peu, sa faena a mis en relief quelques erreurs, quelques mauvais pas desquels le torero n’a su se sortir. Une faena qu’il a voulu longue sans doute pour tenter la qualification pour la tarde.

Hadrien Lucq est passé en deuxième et écoute d’emblée les suggestions du ganadero qui l’a conseillé sur son placement et celui du toro. Se livrant mais se faisant aussi prendre par les cornes, sans gravité, Hadrien Lucq a donné une architecture allant du menos au mas à sa faena mais son adversaire, un peu plus retors que son prédécesseur, exigeait cela.

Baptiste Angosto démarre les genoux vissés en terre, face au toril. Le becerro déboule et on sent qu’il n’est pas à son aise au centre de la piste. Il mesure plusieurs fois et hop, il s’envoie en l’air. Ses airs de manso n’ont pour autant eu que peu d’impact sur la lidia de Baptiste qui enchaîne les séries devant un cornu finalement agréable à voir. Angosto prend la gauche, le toro coupe sa course, se retourne vite, passe les cornes au plus près des jambes du piéton. Le duel se complique, le cornu demande tous les papiers qu’il a sur lui à Baptiste qui s’emploie mais qui ne trouve pas le bon sitio tout en montrant son envie..

Sacha Mosti début lui aussi à genoux mais aux planches. On le voit plutôt à son aise au capote et essaie un simulacre de pose de banderilles pour réveiller l’aficion. Pour son début de faena, notamment sur la gauche, Mosti se met à tracer de belles courbes sur le sable des arènes Jean-Brunel. Les séries plaisent aux tendidos et le jeune montre une palette intéressante de son toreo. Quasi exclusivement gauchère, sa faena est douce mais poderosa. Mosti parvient à récupérer la corne droite de son becerro en usant de malice et en inversant ses derechazos. Il met un peu plus de distance et réalise de belles séries.

Rémy Asensio, qui a pris un joli quite qu’il a fini à genoux devant l’adversaire de Sacha Mosti, attaque aussi fort qu’attendu. Dès son entame de lidia on sent le jeune décidé et prêt à plier mais jamais à rompre. Bon capeador, il se permet quelques gestes agréables aux yeux et qui servent le toro. Alliant douceur et poder, c’est une belle surprise car sa progression est visible en quelques semaines seulement. Sa faena se construit aisément, dans le bon ordre, avec des choix forts. Gilles Raoux, qui le conseille, n’y est pas pour rien. Rémy Asensio évolue, se positionne et remporte le troisième bolsin Robert Laurent ! Il a aguanté les choses, s’est mis à genoux, a su attiser les foules, assez logique en somme. Oui il s’est fait prendre, il a perdu les mains mais son envie est restée intacte et son besoin de triompher ont fait le reste. C’est aussi ça l’esprit novilleril dont il faut prendre connaissance quand on est au centre du ruedo en de pareilles circonstances.

Enfin, Lisares. Même s’il n’y a plus de surprise et que vous connaissez le vainqueur, ne partez pas car celui-là est aussi à découvrir. Il a un cœur gros comme celui qui le conseille, Mehdi Savalli. Au capote, il est enjoué, brillant et très efficace en restant très élégant et bien placé. Lisares pose les banderilles et demeure calme dans les moments de doutes. La muleta dans les mains, il sait quoi en faire et, comme certains autres, écoutent les conseils du maestro Savalli qui a débuté avec une alegria qui rappelle celle de son poulain.

Le jury, composé du parrain Patrick Varin et des membres du club El Campo, a donc choisi choisi Rémy Asensio pour qu’il intègre la novillada sans picadors de la tarde et qu’il puisse combattre un des quatre exemplaires amenés aux arènes.

Anthony Maurin

Gard

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