Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 10.03.2024 - La rédaction - 4 min  - vu 6378 fois

FAIT DU SOIR Retour en images sur les crues qui ont touché le Gard et fait des victimes

Les plongeurs ont cherché toute la journée les disparus de Dions - Photo : Norman Jardin

À la suite des crues qui ont touché le département, trois personnes ont perdu la vie et trois autres, dont deux enfants, sont portées disparues. Retour en images sur des inondations dramatiques.

Longtemps le Gard se souviendra de ce funeste dimanche 10 mars 2024 où l'eau a emporté plusieurs vies avec elle. Le drame a frappé à plusieurs endroits du département. À Gagnières, où un véhicule 4x4 a été emporté par le courant en franchissant un pont submersible. Un homme de 42 ans a réussi à s’extraire de la voiture, mais pas son beau-père âgé de 62 ans dont le corps a été retrouvé sans vie dans la journée.

Le niveau Gardon est monté assez haut entre Dions et Russan • Photo : Norman Jardin

Les sauveteurs en eaux vives et les gendarmes plongeurs explorent l'Aiguillon. • photo Marie Meunier

Ce dimanche soir, au niveau du pont submersible de l'Aiguillon, au moment où la voiture a été localisée. • photo Marie Meunier

Puis à Goudargues, deux femmes prenant la direction de l’Espagne ont été surprises par la montée des eaux, une nouvelle fois sur un pont submersible. Les deux malheureuses ont été retrouvées sans vie dans l'habitacle, en fin d’après-midi. Enfin, à Dions, où le bilan sera peut-être le plus lourd, c’est une famille qui a été victime de la montée des eaux. Leur véhicule, un Citroën Picasso, a été entraîné par la force du courant, là encore en passant sur un pont submersible. Ce soir, le véhicule a été retrouvé informe dans un communiqué la procureure de la République, Cécile Gensac. 

Au PC sécurité, basé à Russan, les secours ont travaillé sans répits pour retrouver les disparus de Dions • Photo : Norman Jardin

L'hélicoptère de la Sécurité civile en plein survol. • photo Marie Meunier

La mère de famille a pu se réfugier dans un arbre et elle a été secourue par les sapeurs-pompiers, mais le père et des deux enfants, un fillette de 4 ans et un garçon de 13 ans, restent introuvables. Interrompues par la nuit, les recherches reprendront dès demain matin. Le bilan est dramatique, mais l’intervention des secours a également permis de sauver trois vies et de mettre en sécurité 16 personnes. Les 180 sapeurs-pompiers, les sauveteurs en eaux-vives, les 150 personnels de gendarmerie, les 2 équipes plongeurs et l’ensemble des personnels de terrain ont été à pied d’œuvre toute la journée.

Aurélio est venu monter quelques meubles à l'étage dans la maison, chemin de Saduran. L'eau de la Cèze gagnait du terrain ce dimanche soir.  • photo Marie Meunier

Beaucoup de Bagnolais se sont rendus sur le pont Schuman immortaliser en photo la crue de la Cèze. • photo Marie Meunier

La vigne bordant la Cèze, à Bagnols, a été totalement submergée.  • photo Marie Meunier

Au sein des mairies aussi, les élus se sont affairés très tôt pour anticiper cet épisode de crue. À Goudargues, le maire Fred Mahler a déclenché la cellule de crise en mairie dès 2h15 du matin. Pareil à Bagnols-sur-Cèze aussi, dès 22h le samedi soir. "On est allé voir les riverains concernés un par un jusqu'à 2h. Tous les barrièrages ont été mis en place. Plusieurs messages d'alerte ont aussi été envoyés à la population", retrace Jean-Yves Chapelet, premier magistrat bagnolais. La Cèze a atteint son pic à un peu plus de 8,60m, selon Vigicrues. C'est plus que la crue de 2014 qui avait eu comme point le plus haut : 8,42m. Fort heureusement, aucune victime à déplorer dans la capitale du Gard rhodanien. 

Quelques voitures ont été noyées. • photo Marie Meunier

Le Rhône et le Gardon aussi touchés

Dans une autre zone du Gard, à Montfrin, on ne dénombre comme dommages que quelques véhicules laissés garés dans des zones à risque par les habitants. Le camping, les arènes et le stade on également été submergés. Par téléphone, Eric Tremoulet, le maire, nous indique un peu agacé qu'il n'a pourtant reçu aucune information de la préfecture. "Ce n'est pas normal!".

Quelques habitants sont venus filmer, montrer, photographier les dégâts. Si certains trouvent l'évènement "dingue", beaucoup relativisent: les inondations de 2002 sont dans toutes les têtes, donc les débordements causés par les fortes pluies de la veille ne les impressionnent pas plus que ça. "Il y aura bien quelques dégats, des trucs qui vont moisir, des trucs à jeter ou de l'eau dans les prises... Ce n'est rien ça!"

Du côté de Beaucaire, la mairie "a bien fait de prendre des mesures dès hier". Le Luna Park a dû fermer boutique plus tôt que prévu, sous peine de se retrouver les pieds dans l'eau, et les portes de la ville ont été fermées. Un appel a également été fait aux citoyens ayant un véhicule garé sur les zones inondables de les déplacer. Pourtant, ce matin, sur les parkings du Casino, du Champ de Foire et des Arènes, de nombreuses voitures sont encore en place, baignant dans les inondations prévues. "Certains attendent toujours le dernier moment, ils n'ont pas compris que nous avions un barrage plus haut et que s'ils lâchent brutalement de l'eau leurs véhicules seront noyés jusqu'au moteur", nous indique Julien Sanchez, maire de Beaucaire.

La base nautique elle aussi a vu ses bancs et autres circuits de promenade en bord de Rhône complètement submergés, mais quelques passants (et un chien heureux de cette baignade improvisée) ont pu observer ce phénomène les pieds au sec. Le spectacle prévu au Casino municipal dans le cadre de la saison culturelle de Beaucaire a par ailleurs été repoussé au 21 avril, même heure. 

Par chance, les communes de Collias, Remoulins ou Vallabrègues n'ont pas subi de dégat majeur d'après leurs mairies respectives, même si le barrage de cette dernière a été scruté toute la journée par les villes voisines. 

La rédaction

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