Publié il y a 1 an - Mise à jour le 24.01.2023 - Alban Pullara et Anthony Maurin - 4 min  - vu 804 fois

GARD Confessions d’histoire, c’est quoi ? 2/7

Ugo Bimar (Photo Anthony Maurin).

Grâce à l’invitation d’Éric Teyssier, prof à la fac de Nîmes, Ugo Bimar était dans la préfecture gardoise pour parler de son expérience mais aussi pour voir le boulot des élèves qui se lancent dans cette aventure qui fait que l’histoire devient un média. Interview.

Ugo Bimar (Photo Anthony Maurin).

ObjectifGard : Votre première video de Confessions d’histoire date de quand ?

Ugo Bimar : J’ai sorti la première video en début d’année 2015, j’ai tourné assez rapidement les deux premiers scripts qui étaient déjà écrits. C’est étonnant quand on voit le timing de la chaîne ! C’est inhabituel…

Comment fonctionne Confessions d’histoire ?

Je ne connaissais que le schéma traditionnel, on pond un projet, on tourne un pilote, on le présente à des producteurs… Mais j’avais des copains qui avaient fait des trucs super et qui s’étaient fait refouler par des producteurs parce qu’à l’époque il n’y avait pas encore les plateformes ! Il n’y avait que les grilles classiques de programmation des chaînes. Je me suis vite rendu compte qu’il n’y avait pas la place donc c’est ma compagne qui m’a suggérée de le mettre sur Youtube, un environnement que je connaissais aussi mal que le monde de la reconstitution ! J’ai découvert tout ça la première année, tout comme les videastes que tout le monde connaît… Benjamin de Note Bene a été le premier que j’ai rencontré puis est venue Manon puis d’autres. Sept ans après c’est rigolo !

Quel est votre public ?

Je ne sais pas trop car les comptes YouTube sont souvent partagés dont il est difficile de savoir si c’est l’homme ou la femme qui regarde, l’enfant ou la grand-mère. J’ai tous les âges, des gens qui écrivent bien, d’autres non, des élèves car leur prof leur en a parlé…

La bonne bouille de Vercingetorix (Photo capture d'écran).

Pour tourner la suite il a fallu aller voir du côté de la reconstitution historique n’est-ce pas ?

Je ne connaissais pas ce milieu jusqu’au lancement de ma chaîne et, à peine j’avais publié la première video sur la Guerre des Gaules, que des reconstituteurs d’Orléans (NDLR fin de la guerre de 100 ans) m’ont contacté pour me dire que si, je faisais un épisode sur Jeanne d’Arc, ils pouvaient me filer du matos… J’avais déjà prévu de m’occuper des croisades mais il se trouve que c’était la passion du père d’un reconstituteur ! Il était à Dijon, il était ok pour me prêter tout mais comment faire pour récupérer tout ça ? Par La Poste c’est compliqué… Alors il m’a dit qu’il y avait le Marché de l’Histoire à Pontoise (NDLR aujourd’hui à Compiègne) alors on s’est donné rendez-vous là-bas. Je ne connaissais pas du tout et je m’attendais à une sorte de vide-greniers avec quelques tréteaux dans une rue… Quand je suis arrivé et que j’ai compris que ce marché s’étalait sur trois halls entiers ça m’a fait bizarre ! J’étais sur le cul, on me file 30 kilos de fer que je me trimballe toute la journée et je me balade un peu. Je n’avais fait qu’un épisode, je n’avais pris aucune carte de visite, ni aucun flyer… Je discute un peu et je me rends vite compte qu’ils me connaissent, là-bas, la moitié des gens avaient vu ma video. Et ils se rassemblaient tous dans un seul et même lieu ! Beaucoup m’ont dit merci pour les Gaulois car selon eux leur image était redorée. Là, nous étions en mi-2015.

Comment choisissez-vous les personnages dont vous narrez l’histoire ?

(Rire) C’est ma compagne, un peu ! Elle veut que ça marche alors elle est sûre qu’il faut aller sur les personnages emblématiques. Et c’est vrai que ça marche, une Cléopâtre ou un César… Ce qui est aussi intéressant avec les personnages très connus c’est qu’il y a beaucoup de choses à débunker, à remettre en cause.

Alexandre... à suivre ! (Photo capture d'écran).

Et votre premier intérêt pour ces personnages ?

C’est le potentiel comique et/ou épique même si je ne fais pas d’épique, que de la comédie. Je parle des défauts des personnages, je les prends par le petit bout de la lorgnette, la colère la lâcheté, la connerie. Ça se marie très mal avec des personnages grandioses et plein de noblesse sauf pour les ridiculiser. C’est le seul moyen qu’ils ont d’exister dans une comédie, il faut qu’ils deviennent un faire-valoir comique et s’ils se prennent un râteau et qu’ils se cassent la gueule c’est encore mieux ! Aliénor d’Aquitaine et Louis VII, c’est ça, la princesse du Sud, une bombe occitane appelée à régner avec le gars du Nord élevé par des moines… Sur Alexandre on est sur autre chose. On est plus sur l’intérêt du personnage historique et l’Antiquité en général.

Raconter l’histoire peut aussi amener quelques commentaires peu appréciables…

Sur les Croisades ce fut le cas… Les identitaires nous en mettent plein la gueule. Ils voudraient glorifier le Christianisme, ce que je ne fais pas, mais je me moque aussi des Musulmans, tout le monde en prend pour son grade. Il y a des trucs de fou du genre en parlant des Chrétiens, « Ces gens ont donné la vie pour le Christ on ne rigole pas avec ça »… certains ne comprenaient pas pourquoi les Chrétiens étaient sales alors qu’ils venaient de traverser le désert sur 1 500 bornes alors que les autres, dans leurs palais étaient propres et beaux… Tout ce que je raconte est sourcé, aucune invention. Les trucs et les anecdotes sont improbables mais c’est historique !

Alban Pullara et Anthony Maurin

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