L’institut de formation aux métiers éducatifs propose, en lien avec le diplôme universitaire mis en place par UNîmes, des modules de formation autour du principe de laïcité et de médiation en lien avec les faits religieux. Plus particulièrement, les enseignements sont axés sur l’approfondissement de la loi 1905, la nourriture en Institution, la connaissance plus approfondie des textes de lois régissant les religions et pour finir, les incidences psychiques d’une pratique religieuse. D’autres points en lien avec les compétences peuvent être abordés à la demande et, vous l’aurez compris, les discussions sont parfois mouvementées !

La formation "Laïcité-Médiation" proposée répond ainsi à des objectifs précis. Elle est mise en place sous forme de modules afin de soutenir les professionnels intervenant auprès de différents publics. Qui ? Les enseignants, travailleurs sociaux, personnels intervenant dans le secteur sanitaire, agents territoriaux, professionnels du secteur privé, personnes ou institutions intéressées... La société en somme ! Il s’agit d’apporter un éclairage, voire une aide dans le cadre de situations pour lesquelles les faits religieux peuvent interroger et poser des difficultés au regard de la laïcité républicaine.

Pour le responsable de la formation, Sherif Toubal : "Après 2015, il fallait faire quelque chose. Ce partenariat est important avec l’université de Nîmes et les services Unifop, Yasmine Fontaine et son aide précieuse, le soutien du Ministère… Le recrutement de la promotion actuelle a été plus compliqué et il faut aller chercher les élèves !"

Difficile de recruter, décevant mais pas insurmontable ! La France est le pays de la laïcité et de la médiation, on devrait y arriver. "Cette promotion a pris le nom des 80 comme les 80 parlementaires qui ont refusé de donner les plein-pouvoirs à Pétain. À l’intérieur de ce groupe, on a pu voir toute la diversité de la société actuelle, on a vu les écarts. La tension a été formatrice car nous nous sommes dit des choses, nous nous sommes parlé", poursuit Sherif Toubal.

Le diplôme universitaire est un cadre, d’autres intervenants comme Nicolas Cadène y vont de leur expérience dans le domaine. Et le responsable de la formation de continuer : "J’apprends beaucoup avec lui et je comprends mieux la liberté de conscience. C’est fondamental ! Nous abordons toutes les questions, mais nous devons être plus performants sur notre communication."

Mieux communiquer aide à mieux recruter. La promo actuelle a pris le nom d’Aristide Briand. Professeur à l’université de Nîmes, Nicolas Leroy entame sa prise de parole par une boutade : "C’est le 30e DU de l’université du Gard, logique ! En tout, il y en a trois sur l’arc méditerranéen et le diplôme nîmois trouve sa pertinence sur son orientation. Nous formons des personnes qui vont être des référents quand il y aura des problèmes avec la place de la religion dans la vie quotidienne."

Les élèves sont formés aux rudiments juridiques, devront casser les a priori sur la laïcité. Les organismes formateurs sont au travail et préparent un cahier des charges afin d’inscrire cette formation au cœur des entreprises.

Après avoir fait remarquer que la promotion sortante était largement plus féminine que masculine, Benoît Roig, président de l’université de Nîmes a félicité les diplômés : "Nous devions faire cette cérémonie comme évoqué l’année dernière à la fac, mais le faire encore un peu à la préfecture est un symbole fort, important. C’est une reconnaissance pour nous comme pour les récipiendaires." Arguant les qualités du diplôme nîmois, le président termine : "Ce DU est un double challenge pour les inscrits. Il a la rigueur des critères universitaires et aborde des sujets en lien réel avec les besoins de la société."

Ancienne préfète de l’Allier, Marie-Françoise Lecaillon est maintenant bien gardoise. Cependant, elle sait allier les deux appartenances : "Les 80, ça me rappelle l’Allier et les manifestations annuelles à Vichy. Le nom de cette promotion a du sens car ils ont su dire non. Il y avait parmi eu un sénateur gardois, le maire de Nîmes Georges Bruguier."

En ce jour d’importance, ce sont les principes fondamentaux de la Constitution qui sont évoqués. "L’histoire de notre pays nous montre que la religion a longtemps séparé les Français, la loi de 1905 a marqué un tournant. Aujourd’hui dans le Gard, avec Chloé Demeulenaere, secrétaire générale adjointe de la préfecture, nous travaillons à la constitution d’un groupe intitulé les Messagers de la République.Nous avons besoin de votre engagement à nos côtés pour défendre nos valeurs. Vous êtes ce que la société apporte de mieux dans ce combat !"