Comme bon nombre de militants du Rassemblement national, Aurélie Wagner a récemment succombé aux sirènes du néo-parti Reconquête ! dont elle a obtenu l'investiture pour les Législatives sur la 4e circonscription. 

Amie du médiatique député européen Gilbert Collard qu'elle connait "depuis 2014" et son entrée en politique, Aurélie Wagner n'a eu aucun mal à se laisser convaincre par son mentor lorsque ce dernier, migrant du Rassemblement national à Reconquête !, l'a invitée à en faire de même. "Gilbert a senti que je n’étais plus en adéquation avec mon ancienne famille politique. Je n’étais plus investie et je réfléchissais à arrêter. Le fait qu'il soit parti lui aussi a beaucoup pesé dans la balance", concède celle qui a adhéré en février dernier au néo-parti fondé par Éric Zemmour, s'attirant ainsi les foudres du vétéran Francis Bassier, dernier soldat RN de l'équipe municipale alésienne.

"Zemmour m’attire depuis longtemps. J’ai lu tous ses bouquins. Je le trouve plus fédérateur que Marine Le Pen", développe la conseillère municipale d'opposition de la ville d'Alès, "perturbée" par le "ramollissement" de la candidate RN. Une fois sa mue effective, Aurélie Wagner a fini par obtenir l'investiture de son nouveau parti pour les élections législatives sur la 4e circonscription. "On était deux candidates pour le poste. J'ai été choisie car je pense que j'avais un peu plus d'expérience", analyse celle qui, à 44 ans, brigue la députation pour la première fois, après avoir été candidate aux Départementales à deux reprises (2015 et 2021).

"C’est énorme et ce n'est que le début !"

Pour se donner une chance de bien figurer sur cette circonscription qu'elle juge "très rurale", l'ancienne ambulancière devenue conseillère funéraire mise sur "une campagne de terrain, qui ira d’Alès à Pont-Saint-Esprit en passant par Saint-Chaptes". La quadragénaire envisage la mise en place de "permanences mobiles" pour quadriller le territoire en compagnie de son suppléant, Michel Pous. "Chez Reconquête, on est libre de choisir notre suppléant, ce qui n’est pas le cas partout", commente la candidate, comblée par son association avec le brocanteur spiripontain, lui aussi transfuge du RN et candidat aux Départementales l'an dernier.

"Avant d'arriver à Alès en 2010, j'ai travaillé et habité à Pont-Saint-Esprit pendant 14 ans. En tant qu'ambulancière, j’ai beaucoup roulé donc je connais tous les petits villages. C’est mon avantage !", expose Aurélie Wagner. Si elle attend d'établir un diagnostic à l'issue de ses rencontres avec la population pour émettre des propositions concrètes, celle qui a choisi le conseiller municipal d'opposition grand'combien Ludovic Bouix comme directeur de campagne sait que l’insécurité sera une priorité. "Avant, elle ne s’exprimait que dans les grandes villes. Hélas aujourd’hui elle est partout. En cela, le programme d’Éric (Zemmour, NDLR) colle très bien au territoire", pense-t-elle.

Et si elle avoue déplorer la non-alliance avec son ancienne famille politique pour les législatives, l'Alésienne ne regrette aucunement son transfert : "Même avec les 7 % à la Présidentielle, je n’ai aucun regret ! Je suis membre d’un parti nouveau. Il n’a que dix mois et déjà 125 000 adhérents. C’est énorme et ce n'est que le début !" Rassérénée par "la bonne dynamique" observée lors des réunions publiques hebdomadaires au Bar de la marine en présence "d'une centaine de militants dont beaucoup de jeunes", Aurélie Wagner entend jouer les troubles fêtes pour "éviter" le duel opposant l'union de la Droite et du Centre à l'union des Gauches.

Corentin Migoule