EXPRESSO Éric Giraudier, plus « républicain » que féministe ?
Le président de la Chambre de commerce et d'industrie a rabroué, en public, l’adjointe à la Santé de la ville de Nîmes, Dolorès Orlay-Moureau. Son méfait ? Elle a eu une pensée pour « les femmes » lors de la remise du trophée Innov’Action.
La scène est assez étrange. Malaisante même. Elle s’est déroulée hier, en fin d’après-midi, dans le salon d’honneur de l’hôpital de Nîmes. La direction a mis les petits plats dans les grands pour récompenser les quatre lauréats de la 5ᵉ édition du trophée Innov’Action. Dans le casting, trois femmes ont été récompensées pour avoir mis en place des outils permettant d’améliorer les soins des patients ou les conditions d’exercice des professionnels de santé.
Élue sur la liste du maire de Nîmes en 2020, Dolorès Orlay-Moureau est également vice-présidente du Conseil de surveillance du CHU. Ce lundi, elle représente le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier qui, finalement, n’est pas très loin : en convalescence à l’hôpital après une opération du genou. « Je ne voulais pas le dire… Mais il y a trois femmes dans le casting », commente l'adjointe avec un sourire.
Quelques prises de parole plus tard, le président de la CCI Éric Giraudier s’emballe : « Ce n’est pas le genre, mais la qualité des dossiers qui compte. Je préfère souligner ça, c’est beaucoup plus républicain. » En constatant qu’il y a trois femmes sur quatre candidats, Dolorès Orlay-Moureau est-elle moins républicaine qu’Éric Giraudier ? Sérieusement ? Et même si elle avait voulu mettre les femmes en avant, après tout pourquoi pas ?
Encore faut-il pouvoir exprimer son talent...
Le président de la CCI Gard a raison, félicitons le talent... Seul problème : la société patriarcale de ces derniers siècles, voire dernières décennies, n’a pas toujours donné les mêmes droits aux hommes qu’aux femmes. De quoi empêcher ces dernières de dévoiler l'ensemble de leurs talents. Et le secteur de la médecine ne fait pas exception.
Si aujourd’hui ce secteur est très féminin, « 75 % de nos agents sont des femmes », commente le nouveau directeur de l’hôpital, questionné sur le sujet, cela n’a pas toujours été le cas. D’ailleurs, la première femme française à avoir été autorisée à étudier la médecine est une gardoise : Madeleine Brès (1842-1921), originaire de Bouillargues. Mais était-elle assez républicaine ?
Nîmes
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