Publié il y a 1 an - Mise à jour le 21.12.2022 - Yannick Pons - 2 min  - vu 829 fois

FAIT DU JOUR Prévention et sensibilisation : cinq orthophonistes prêchent la bonne parole à la maternité

Ennio, né lundi. Sa maman Christelle a perdu les eaux juste après le match

- Yannick Pons

L’Association de prévention en orthophonie du Gard (APO-G) a organisé une journée de sensibilisation autour du langage, à la maternité de la polyclinique Grand Sud-Elsan de Nîmes. Cinq orthophonistes Gardoises ont rencontré hier, parents et nouveau-nés, dans une démarche pédagogique vertueuse. 

Elles souhaitaient être... entendues. Cinq orthophonistes du Gard se sont installées aujourd’hui dans le hall de la polyclinique lors d’une journée de sensibilisation autour du langage, avec comme cible principale les nouveau-nés. Dans une démarche de prévention, Camille, Marie, Michèle, Elsa et Maéva sont allées rencontrer la trentaine de mamans qui occupent aujourd’hui les chambres de la maternité avec leurs enfants, dont la plupart sont nés juste après la finale du match de football France-Argentine. « C’était comme un soir de pleine lune. Juste après le match de football dimanche, nous avons fait face à une série de naissances », s'amuse Lilian, sage-femme cadre du pôle maternité.

Ennio, né lundi. Sa maman Christelle a perdu les eaux juste après le match • Yannick Pons

Christelle, la maman du petit Ennio né ce lundi, a senti les premières contractions juste après le coup de sifflet final. L’ascenseur émotionnel probablement !

Objectif langage

Le langage est une racine qui donne des ailes. Dès sa naissance et même avant, l’enfant ne demande qu’à apprendre et grandir. L’outil indispensable à son évolution reste le langage. L’interaction avec les autres et surtout la compréhension du monde qui l’entoure passe par la maîtrise du langage. Ainsi, les cinq orthophonistes sont venues expliquer comment accompagner son enfant afin de le développer.

Tout se joue dans les premières semaines. Un regard, un geste, consoler son enfant, des mimiques, des rires, des histoires, imiter le babillage font déjà partie de la communication et sont des actes primordiaux pour son développement cognitif. Elles informent également sur les dangers des écrans.

Au-delà de la dépendance créée, ils rendent les enfants passifs, ce qui peut engendrer des difficultés de langage et des troubles du sommeil. Selon les professionnelles de la santé, avant trois ans, la meilleure émission de télévision, c'est celle que l’enfant se crée lui-même. Il est impossible d’empêcher les enfants de se retrouver devant les écrans, mais il faut restreindre le temps passé et surtout éviter quatre moments clés de la journée : dans la chambre, le matin, avant de se coucher, pendant les repas.

Le bain de langage

Tout échange et interaction favorise la maîtrise du langage des plus jeunes. Les orthophonistes préconisent de lire des livres au bébé dès la naissance et même avant qu’il naisse, de lui parler. Leur leitmotiv réside dans la prévention contre l’illettrisme. Plus l’enfant est habitué tôt à regarder ou écouter, plus ce sera facile pour lui de se plonger dans les livres dès l’âge de six ans.

On évite ainsi les troubles du langage et de l’écrit. Attention également au besoin de succion du bébé qui est pourtant naturel. Les spécialistes attirent l’attention des parents sur la déformation des dents, les problèmes de déglutition, les troubles du langage ou d’articulation. L’enfant parlera beaucoup moins avec une tétine dans la bouche selon les professionnelles.

Camille, Marie, Michèle, Elsa, Maéva en mode information-prévention • Yannick Pons

Le bilinguisme est une richesse. Les orthophonistes encouragent les parents à parler à leur progéniture dans leur langue maternelle. Ainsi, l’enfant développera une appétence générale au langage qui lui permettra d’apprendre le français plus facilement.

En conclusion, tous ces éléments permettront d’éviter troubles de langage et de l’attention dits environnementaux chez l’enfant. Même dans les villages, il y a saturation. « Nous voulons désengorger nos cabinets. Ils sont saturés, et cela pourrait être évité grâce à ces quelques conseils", lance Marie, orthophoniste à Aubord.

Yannick Pons

Nîmes

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