NÎMES "Ça suffit !", les entreprises veulent retrouver leur place

Les élus locaux évoquant le développement économique
- Photo Corentin CorgerLe Medef Gard a organisé la 10e édition de son événement "Place à l'entreprise" en présence notamment du célèbre journaliste Christophe Barbier.
Pour célébrer la dixième édition de son événement phare « Place à l’entreprise », le Medef Gard, première organisation patronale de France, a décidé de retourner dans le cadre somptueux du Mas Merlet. Pour l’occasion, le 3 juillet dernier, plus de 750 chefs d’entreprise étaient présents pour participer à cet événement devenu incontournable. L’occasion unique de rencontrer des professionnels de divers secteurs, de saisir les opportunités économiques et de participer activement au développement régional. Un « speed meeting » avec des échanges rapides de deux minutes pour maximiser le réseautage entre dirigeants était le premier événement avant une table ronde sur les enjeux environnementaux et énergétiques.
Un événement important pour Steeve Calligaro, nommé président du Medef 30 en novembre 2024. « Il y a un mépris de l’entrepreneuriat avec des mauvais signaux que reçoivent les entreprises. Par exemple, les congés payés sur les arrêts maladies sont un non-sens. Ça suffit ! Il est grand temps de remettre l’entreprise au cœur des débats, nous avons besoin de décisions courageuses », a-t-il déclaré dans un discours incisif ne manquant pas d’égratigner le gouvernement et certains hauts fonctionnaires prenant des décisions jugées éloignées des réalités des entrepreneurs.
« Le coût du travail en France est de 14,7 % supérieur aux autres pays européens, a également déploré le président gardois du Medef, on ne peut pas continuer à faire comme si ces chiffres n’existent pas. Nous ne pouvons pas relancer la machine économique, si nous ne reprenons pas le contrôle de nos dépenses publiques. » Parmi les chiffres importants à retenir, ceux rappelés par Samuel Hervé, président du Medef Occitanie : le Gard est le 6ᵉ département français le plus pauvre avec 23 % des Gardois vivant sous le seuil de pauvreté et 10 % de chômage pour notre département.
L’autre temps fort de la soirée était le débat autour des politiques publiques et du développement économique. Marqué par le témoignage authentique de François Rivière, président de l’Institut des politiques locales : « Tant que l’on aura un Smic à 1 400 euros et quelqu’un rémunéré 1 200 euros par l’assistanat, ça ne peut pas marcher. » Celui qui a aussi la casquette de président du club de rugby de Perpignan (USAP) a aussi tenu à rendre hommage à l’engagement des élus : « Ce serait maintenant le viaduc de Millau, on n’arriverait pas à le faire. Moi, j'ai une dizaine de chantiers bloqués, mais pas à cause des élus. Si ça continue, on aura plus d’élus dans ce pays, on a besoin de simplification administrative. »
"Dépasser le constat que les Français ont une mauvaise relation au travail"
Des propos partagés par Christophe Rivenq, président d’Alès d’Agglo présent sur scène, tout comme Franck Proust, président de Nîmes métropole. « On a des gens payés pour trouver des problèmes, mais pas de solutions, a regretté le dernier cité, il faut alléger les normes et arrêter avec toutes les autorités. » Au premier rang, l’eurodéputé RN Julien Sanchez était présent tout comme la députée RN Sylvie Josserand.
Puis c’est l’invité d’honneur qui a terminé la soirée, le célèbre journaliste Christophe Barbier, qui a enlevé sa traditionnelle écharpe rouge pour prendre le micro et évoquer un sujet sensible : le rapport des Français au travail. « Je veux dépasser le constat que les Français ont une mauvaise relation au travail, que l’on ne travaille pas assez. Alors que l’on a des talents, de la productivité et de bonnes surprises économiques », confiait l’intéressé avant d’entamer sa prestation.
Sur scène, l’ancien directeur de rédaction de L’Express et journaliste à BFM TV qui officiera à la rentrée sur LCI, est revenu sur les racines historiques de notre relation difficile au travail se servant notamment de la fameuse déclaration polémique de la députée Sandrine Rousseau qui avait évoqué « un droit à la paresse ». Un programme chargé qui s’est conclu de manière conviviale, avant de se donner rendez-vous en 2026 pour la 11ᵉ édition.